29 avril 2003

Choses lestes
Roxane a dégoté quelques amuseries bien senties, qu'il convient cependant de rendre à leur auteur, le prolifique Pierre Louÿs, à qui l'on doit aussi de sobres sonnets (tel celui-ci, puisque vous insistez).

28 avril 2003

La guerre n'est pas finie...
A ceux qui espèrent encore parfois et qui ne savent pas à quel dieu* se vouer, je conseille l'écoute de ceci. Qui - à part un Bush, un Rumsfeld ou un Léotard (François) - pourrait encore vouloir tuer après avoir écouté le Lacrimosa ou le Libera me ?

* "Témoin, Dieu prend une majuscule !
- Dudule aussi, Monsieur le Président"

(Jean-Claude Pirotte)

De la musique (avant toute chose...)
King Crimson sera en concert à Paris, dans le très chic Palais des Congrès, le 8 juillet prochain.
Voilà. Ça valait le coup de se réveiller, non ?
Hum...
Bon. Puisque même Annelor s'est remise à écrire, je vais peut-être faire un petit effort.

17 avril 2003

En temps de guerre
A lire : Jakob Michael Reinhold Lenz, Les Soldats (éd. de l'Arche)
A écouter : l'opéra qu'en a tiré Bernd Alois Zimmermann

Ça peut aider à réfléchir...
Soyons diplomates jusqu'au bout
Asa a raison d'inciter à la diffusion de cet intéressant entretien avec Noam Chomsky, qui éclaire bien certains points importants concernant la guerre en cours. Comme toujours, l'usage de la force se fait non seulement aux dépens et au mépris des populations, mais aussi aux dépens et au mépris du sens des mots. C'est pourquoi les précisions de Chomsky (qui est un éminent linguiste) quant à ce que l'on nomme aujourd'hui la "diplomatie" me semblent très utiles.

Cette mise au point aussi me paraît importante : "Il existe maintenant une pléiade d'ouvrages tentant d'expliquer pourquoi la France, l'Allemagne, la soi-disant « vieille Europe », la Turquie et ceux qui refusent de céder aux pressions américaines tentent de déstabiliser les Etats-Unis. Ces donneurs de leçon ne peuvent concevoir que ces pays agissent de la sorte parce qu'ils croient en une démocratie où les gouvernements doivent écouter leur population lorsqu'une large majorité exprime une opinion. C'est du mépris réel pour la démocratie, comme ce qui est arrivé aux Nations Unies est une marque de mépris total du système international."
J'ai souvent trouvé intelligent le blog de Mangeclous mais, depuis quelques semaines, il se contentait d'aligner des coupures de presse électronique justifiant la guerre, ce qui ne relève pas d'un esprit critique bien mesuré. En voici une qui, je crois, se passe de commentaire. Je me permets quand même de souligner cette phrase, dont on fera ce qu'on voudra : "Il faut du courage à un homme d'Etat pour imposer des convictions légitimes face à une opinion aveuglée".

Les "pacifistes" hétéroclites n'ont pas manqué d'être traités, une fois encore, de "Munichois" ("L'union sacrée de John Lennon et Neville Chamberlain", encore un article du Figaro cité par Mangeclous). Mais ça, on a l'habitude.
Allons plus loin. On a reproché (après coup, il va sans dire) aux partisans de la paix "à tout prix" en 1938 de ne pas voir les desseins d'Hitler et qu'il ne se contenterait pas de la seule annexion des Sudètes. On ferait bien aujourd'hui d'être attentif aux manoeuvres d'un certain Bush, qui semble ne pas vouloir se contenter d'occuper l'Irak.

16 avril 2003

Est-ce si loin ?
J'essayais hier de m'imaginer Paris après le passage de troupes américaines.
Désolé
Désolé de ne plus rien écrire, de ce silence que j'impose.
Désolé de ne même pas vous en dire les raisons, pourtant si simples.

Je m'étais rouvert la voix le 3 avril dernier, il y a bientôt deux semaines.
J'aimerais que l'on prenne au sérieux ce que je disais.
J'ai employé un mot grave - "aphasie" -, moi qui n'ai jamais su, pour certains que j'aimais, mettre un nom sur leur maladie.
J'ai appris récemment que l'historienne Nicole Loraux venait de décéder. Elle avait il y a quelques années été victime précisément d'aphasie (mais cette fois, bien sûr, au sens propre et terrible du mot). Ce qu'il y a de drôle ici (drôle au sens de triste, évidemment), c'est que Nicole Loraux s'était beaucoup intéressée aux discours (notamment dans sa thèse sur l'oraison funèbre athénienne, L'Invention d'Athènes).
Un génie qui meurt est toujours un drame (voyez Borges).
Un génie qui se tait en est un plus grand encore. Car dans ce silence ce cachent peut-être des explications du monde.

J'ai appris le décès de Nicole Loraux alors que je m'étais, volontairement ou sans y penser, coupé du monde, mettant symboliquement un bras de mer entre la guerre et moi (car le monde aujourd'hui, c'est d'abord la guerre, n'est-ce pas ?).

Il suffit de mettre un peu de distance avec ce qui nous écrase pour se sentir libéré. Au moins, je le pense parfois, avec l'aide de ma naïveté sauvegardée.

Mais je n'ai rien construit pendant ces jours où j'étais heureux. L'effet euphorisant ne dure que l'instant même. Et je retrouve ici ma désolation.

Désolé, tout simplement.

03 avril 2003

J'avais mes nuits...
Ju les a encore.

Captain Telex ne sait pas
Il ne peut pas savoir ce que m'évoque ce qu'il exhibe.
Les Vallées, Les 3 Pierrots, le petit train bleu et gris.
Il y a longtemps, bien bien bien longtemps.

Mais Telex, tu te trompes, il n'est pas vieux ton ticket.
Bienvenue à Rousseauville
Quelqu'un est arrivé au Bal par la route de Rousseauville. Bienvenue dans mes cartographies imaginaires.
L'écolier du jeudi
Tiens, je n'écris que les jeudis.
Amusant, non ?
Relance
Il y a quelques années, j'ai été pris de ce que j'ai appelé une période d'aphasie. Bien sûr, et fort heureusement, il ne s'agissait pas alors de la véritable maladie qui porte ce nom terrifiant, mais plutôt d'une "angoisse de la page blanche" généralisée.
Depuis maintenant longtemps, lire et écrire comptent beaucoup pour moi. Or, si j'ai pu -grâce à quelques auteurs - parvenir à "stabiliser" mes lectures, écrire continue à me poser d'énormes difficultés. Rien ne m'est facile dès qu'il s'agit de faire se suivre les mots, alors même qu'ils sont la base de mon univers.
J'ai voulu, je crois, désarmer les mots quand je me suis aperçu du pouvoir blessant qu'ils celaient. Depuis, les mots que j'emploie sont souvent plus contraints, j'ai peur de les laisser sortir seuls. C'est pourquoi bien souvent il me faut un prétexte (un "pré-texte", comme on voudra) pour écrire. On comprendra alors pourquoi je me suis lancé dans l'écriture de ce blog. Mais une fois encore, je me suis rendu compte des difficultés à faire venir les mots de moi. J'ai besoin souvent d'être poussé comme une vieille chignole (amis des clichés boueux, bonsoir). Qu'on me donne un point, un signal de départ.
En ce sens, les Mercredix du Dr Tomorrow me sont d'un important secours, de même que les Jeopardix de la chère Bidibi Jones... même si j'en oublie quelques-uns (ceux que je n'oublie pas sont ).

Nota : Bravo à Bidibi pour avoir démasqué mon pastiche de SM*.

* par SM, je n'entends, bien sûr, rien d'autre que les initiales d'une célèbre actrice qui fut chantée notamment par Julien Clerc et Alain Souchon.