30 novembre 2003

Tout un dimanche pour me reposer

25 novembre 2003

Le surmenage ne menace pas
Hier, j'ai recollé un morceau de bois dans le vestibule. C'est tout.

21 novembre 2003

L'amitié des poètes
Pour l'ami Martial


Georges et Dédé

18 novembre 2003

4
Je me souviens de l'odeur du "mélange 2 temps" que délivraient la plupart des stations-service. L'une d'elle, près du monde de mon enfance, se vantait d'être la "dernière station avant l'autoroute". La végétation l'a peu à peu recouverte.
A chacun sa cellule
L'ASSASSIN : Beaucoup de meurtres en ce moment ?
L'INSPECTEUR : Ça marche pas mal...
L'ASSASSIN : Et vous arrêtez les coupables ?
L'INSPECTEUR : Bah, le moins possible... Un coupable est beaucoup moins dangereux en liberté qu'en prison...
ALPHONSE : Pourquoi ?
L'INSPECTEUR : Parce qu'en prison il contamine les innocents.

Bertrand Blier, Buffet froid

Ça m'est revenu grâce à Ju, en son entrée du 14 novembre.

13 novembre 2003

Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça, peut-être parce qu'il est deux heures du mat' passées et que je ne m'ennuie toujours pas
Le meilleur roman érotique que je connaisse me semble être L'Anglais décrit dans le château fermé d'André Pieyre de Mandiargues.
In memoriam Pierre Morion, dans le château fermé.
3
Je me souviens du Pathé Hautefeuille, avant qu'il ne devienne "Mk2 Hautefeuille". J'y avais vu l'un de mes premiers films seul à Paris, du temps que j'étais encore lycéen : Le Cercle des poètes disparus... Aujourd'hui, les fauteuils y sont, dans certaines salles, rouges... un rouge "Gaumont", paraît-il... Dans d'autres salles, le célèbre "G" constelle la moquette. Soit. C'est un beau cinéma, dans une bien belle rue.

11 novembre 2003

2
Je me souviens du bar "Le Mac-Mahon", où l'on servait la Champigneulles, "reine des bières". Je n'y ai plus remis les pieds quand il est devenu une "Beer Station" se voulant branchée.

10 novembre 2003

Je repose...
... ma question :
Ça vous évoque quoi, la rue Cavalotti ?
...
Et l'imprimerie Glory, à Asnières ?
1
Je me souviens que le logo de FR3 avait la forme d'un œil.
Chemins de traverse
Le train du midi, le dimanche, emprunte souvent des voies détournées pour s'extraire de Paris. Les lignes n'étant que faiblement encombrées à ce moment, je ne vois pour explication que la fantaisie. Lassé des va-et-vient incessants du milieu de semaine et des heures de pointe, l'aiguilleur s'amuserait à mener le train gris, à l'insu même du conducteur faisant pari avec ses passagers les plus habitués sur l'itinéraire - gauche ou droite - qu'offrira la prochaine aiguille. Plus tortillard qu'à l'accoutumée, les trois voitures d'inox enchaînent les huit et les figures boiteuses, et ne redeviennent sérieuses que pour saluer les banlieusards sur leurs quais étroits.

09 novembre 2003

D'habitude
Un de mes profs, celui de qui je me sentais le plus proche du temps où je fréquentais la Sorbonne, soutenait qu'il était important d'avoir des habitudes. Et il avait, bien entendu, raison. Loin d'être lassantes ou contraignantes, une perte de temps ou des routines de maniaque, les habitudes sont les repères quotidiens de notre vie. Mieux, ce sont des stabilisateurs de notre existence.
Il en est ainsi de nos promenades. Il faut refaire les mêmes, souvent. J'ai toujours du plaisir à suivre mes flâneurs préférés de la blogosphère : Ju, toujours à poursuivre quelque lapin blanc, et Asa, qui parcourt les dédales du métropolitain comme un cœur de pyramide. Sait-elle qu'elle glisse parfois ses pas dans ceux d'André Pieyre de Mandiargues ?

"Dans son rêve, Zoé Zara était étendue sur un banc d'une station de métro dont elle pouvait lire le nom, CHÂTELET, sur les plaques émaillées de la paroi d'en face, de l'autre côté des voies. Des trains passaient, mais sans s'arrêter pour repartir ensuite comme dans la réalité, et sur le quai le nombre des gens qui faisaient faction ou qui allaient et venaient était petit et il n'augmentait pas." (Le Songe et le métro, 1971)

"Les méandres des couloirs de la stationChâtelet ne sont pas moins développés et pas moins embrouillés qu'aux stations Opéra et Montparnasse-Bienvenüe." (Le Tapis roulant, 1981)

"De la station, qui maintenant à la vitesse du train se rapproche, au salon d'exposition de la rue Guénégaud, depuis la place où la majestueuse église de Servandoni abrite les anges un peu féminins de Delacroix, par les petites rues des Canettes, des Ciseaux, de l'Échaudé sitôt traversé l'encombré boulevard Saint-Germain, par la rue Jacques Callot ensuite, la distance n'est-elle pas à peine plus longue qu'à partir du métro Odéon où une force étrange et inconnue l'avait empêché de descendre ? Un plaisant parcours dont il pourrait se rappeler que c'était, de jour et de nuit, à quelque variante près, la promenade quotidienne du peintre Filippo de Pisis." (Tout disparaîtra, 1987)

01 novembre 2003

Les immobiles
Cela faisait longtemps que je n'avais plus vu la ville en construction. Par chez moi, les grues ont migré presque définitivement au siècle dernier. De loin en loin, elles reparaissent pour quelque temps, comme en ce moment même dans l'immeuble de mes amis tchèques.
Je n'apprendrai rien à certain blogueur, ni non plus à beaucoup d'autres, en disant que c'est au sud-est de notre belle capitale que l'on peut le mieux voir pousser la ville. C'est donc là-bas que je décidai d'aller. Cela faisait un certain temps déjà et il est devenu difficile de se souvenir de ce qu'il y avait là précédemment. Moins de trésors sans doute qu'en face, à Bercy dont je refuse que le nom n'évoque qu'un repaire de trouducs énarques ou, au mieux, un temple païen et verdoyant dédié à des spectacles d'inégal intérêt.
Tout jeu a ses règles et la promenade est pour moi un jeu. Les règles, cette fois, se limitaient à ne pas prendre le métro et à passer par deux ou trois endroits précis où j'ai quelques souvenirs. Pas trop dur, donc. Le moment de l'excursion n'était pas non plus choisi fortuitement et cette tombée de nuit sous un temps un peu couvert incite à redoubler son attention sans forcer pour autant le regard à percer.
J'ai souvent du mal à reconnaître les personnes qui font ou ont fait partie de mon entourage. Ou plus exactement, j'ai tendance à reconnaître plus de monde que je n'en connais vraiment, ce qui en fin de compte revient au même. Aussi est-il tout naturel qu'arrêté à un feu, je crus reconnaître la personne à ma gauche. La seule chose qui puisse alors m'empêcher d'avancer en me posant des questions que je trouverai ridicules et qui me feront sourire est un geste, mieux : une expression de ladite personne qui manifesterait qu'elle me reconnaît elle aussi. C'est ce qu'a fait ce type. Dans ce cas, ma mémoire se met à travailler très vite et sait presque instantanément à qui elle et moi ont affaire.
L'homme en question fréquentait, il y a bien dix ans de cela, la même université que moi. Le bâtiment où se tenaient la plupart des cours était d'ailleurs l'un des points de passage désignés de ma promenade d'hier. Il y suivait les mêmes études que moi, était plus assidu tant qu'il s'agissait de fréquenter les couloirs, les cours peut-être un peu moins. C'était un garçon simple, peut-être même un peu simplet. On le rencontrait inévitablement, le plus souvent dans ce hall enterré, sans fenêtre, qui la plus grande partie du temps fleurait bon les productions culinaires de la cafétéria. J'étais alors un consommateur régulier de croque-monsieur et de chaussons aux pommes. Il faudra d'ailleurs, un jour, que je parle de ma passion pour les chaussons aux pommes. On le rencontrait aussi parfois, dans les environs. Je me souviens avoir discuter avec jusqu'au pied de l'église Saint-Médard. A l'époque, j'étais, quant à moi, bien moins présent dans les couloirs du centre universitaire, préférant passer les heures qui séparaient les cours dans des cafés qui ont presque tous disparu aujourd'hui.
Il n'a quitté ces lieux qu'il hantait littéralement que depuis un an ou deux. Ceux qui ne sont pas passé par l'Université, n'ont pas connu les joies du DEUG, ne peuvent pas comprendre. C'est (à peine) un diplôme qui se prépare censément en deux ans. En se "trompant" d'orientation, et avec l'aide de la paresse qui est un mode de vie largement partagé, on peut porter cette durée à trois ans. Après, il faut une dérogation ; à la seconde dérogation, on atteint la performance honorable et convoitée du "DEUG en cinq ans". Mais dix ans, ça fait tout de même beaucoup. Pourtant, je trouve qu'il y a une certaine beauté à cet acharnement, une gloire à être reconnu comme un familier par les gens de la maison, un intérêt indéniable à se trouver ainsi, immobile, au centre des évolutions. J'en ai peut-être vu moins que lui en dix ans malgré (ou à cause de, allez savoir !) mon entrée dans la "vie professionnelle".
Il n'a pas vraiment changé, un peu vieilli bien sûr. Il a un ton plus posé, même si les mots se bousculent toujours un peu quand il parle. Il vit sa vie simplement un peu plus lentement que la plupart d'entre nous. Et puis, je n'ai pas dû changer tant que ça, moi non plus, pour que la discussion reprenne ainsi, comme si dix ans et plus n'étaient qu'une parenthèse.