Inconstance avouée est-elle à moitié pardonnée ?
Je sais bien que j'exagère. Disparaître pendant des mois puis ne revenir l'année suivante que pour parler des épineux. Sans même les bons vœux de circonstance, ni même l'apitoiement sur les misères du monde.
C'est à croire que ne m'intéressent plus ni mes amis anciens ni le sort de l'humanité - à laquelle j'aurais auparavant soustrait deux personnes. La vie a de ces façons de se ralentir - qui font que parfois les observateurs, si bienveillants soient-ils, trouveront le temps long, un peu trop.
Le 4 janvier, si j'en appelle à mes souvenirs, n'évoque rien de bien précis avant 2003. Ce jour-là, cette année-là, j'écrivais les premiers mots (archivés depuis) sur ce "blog". Inconstant parce que je n'avais pas toujours le temps, ni non plus (ni surtout) l'envie d'écrire chaque jour, de décrire chaque chose qui arrivait - parce qu'aussi il n'arrivait parfois rien - j'ai cependant gardé fidélité à l'adresse, ce que peu font dans ce monde.
Je n'ai pas la manie des déménagements, virtuels ou non. Depuis mon arrivée à Paris - il y a quatorze ans maintenant - je n'ai connu que peu de murs (souvent proches les uns des autres). Je préfère peut-être, finalement, l'errance à la bohème. Changer de vie (changer sa vie ferait plus modeste) n'implique pas de changer de lieu - il arrive que l'on fasse, à tort, semblant de le croire. Il suffit parfois de prendre d'autres directions lorsque l'on franchit la porte.
Ne plus sortir du tout ne semble, en revanche, pas une bonne solution. Ne plus écrire ici non plus - même si l'essentiel se passe ailleurs (comme pour tout le monde), même si l'essentiel ne peut plus se passer ici. Ce qui n'empêche pas ceux qui viennent me lire ici d'être bien réels et d'exister, si peu nombreux soient-ils. Je leur souhaite une bonne année 2005.
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