Oisif migrateur
De telles vacances, il y a quelques mois encore, m'auraient un peu chagriné. Alors que l'oisiveté - mère de tous les vices, peut-être, mais surtout marraine de la plupart de mes années - réclame de longues plages de temps libre, de temps vierge, de temps (et tant) d'imprévoyance, je suis, depuis une semaine, ici et là et encore là puis ici de nouveau. La bougeotte. Quasiment maladive. Malgré tout, je continue à sourire, à jouir de ce qu'on me propose.
Je revois les vieux copains et tombe à pic pour leur remonter le moral (faut-il que je l'ai bien haut...). Du jour au lendemain, j'ai le loisir de me montrer serviable et empressé comme jamais, puis de nouveau fidèle à moi-même, parasite que l'on s'efforce de trouver agréable. Déjeuner sérieux, pique-nique aux éclats de rire sur le coin d'une table, gueuleton de fête puis apéro sans cacahuètes. Routes de campagne et grandes artères. Jour et nuit. Hiver et printemps. Tout y passe et se passe bien. Encore tant à faire. Deux jours à Paris et je repars lundi : la mer, la chaleur au cœur d'une terre fraîche. Et je reviendrai, j'en suis sûr.
27 décembre 2003
22 décembre 2003
Nom de lieu !
J'avais oublié, ou fait semblant, combien m'importent les lieux que je traverse car je ne les traverse jamais par hasard - comme par hasard, à la limite.
Les lieux de ces temps derniers apparaissent donc à côté, dans la colonne de gauche.
J'en profite pour conseiller à ceux qui me suivent, dans le brouillard de mes phrases plus qu'alambiquées ces temps-ci, la lecture de ce chef-d'œuvre (je n'en dis pas plus) qu'est Une nuit au Luxembourg de Remy de Gourmont.
"Mon aventure se déroule devant mes yeux avec une netteté parfaite ; c'est une féerie à laquelle j'assiste toujours ; je suis encore au milieu des lumières, des gestes, des voix... Elle est là. Je n'ai qu'à tourner la tête pour la contempler, je n'ai qu'à me lever pour aller toucher son corps de mes mains et de mes lèvres... Elle est là. Spectateur privilégié, j'ai emporté avec moi la reine du spectacle, témoignage que le spectacle fut une des journées de ma vie réelle. Cette journée fut une nuit, mais une nuit éclairée par un soleil de printemps, et voici qu'elle continue, nuit ou jour, je ne sais... La reine est là. Mais il faut que j'écrive."
Au fait, vous savez quoi ? C'est l'hiver.
J'avais oublié, ou fait semblant, combien m'importent les lieux que je traverse car je ne les traverse jamais par hasard - comme par hasard, à la limite.
Les lieux de ces temps derniers apparaissent donc à côté, dans la colonne de gauche.
J'en profite pour conseiller à ceux qui me suivent, dans le brouillard de mes phrases plus qu'alambiquées ces temps-ci, la lecture de ce chef-d'œuvre (je n'en dis pas plus) qu'est Une nuit au Luxembourg de Remy de Gourmont.
"Mon aventure se déroule devant mes yeux avec une netteté parfaite ; c'est une féerie à laquelle j'assiste toujours ; je suis encore au milieu des lumières, des gestes, des voix... Elle est là. Je n'ai qu'à tourner la tête pour la contempler, je n'ai qu'à me lever pour aller toucher son corps de mes mains et de mes lèvres... Elle est là. Spectateur privilégié, j'ai emporté avec moi la reine du spectacle, témoignage que le spectacle fut une des journées de ma vie réelle. Cette journée fut une nuit, mais une nuit éclairée par un soleil de printemps, et voici qu'elle continue, nuit ou jour, je ne sais... La reine est là. Mais il faut que j'écrive."
Au fait, vous savez quoi ? C'est l'hiver.
14 décembre 2003
Passage à l'acte II
Ceux que l'on croise dans les rues ne sont pas que des passants. Parmi la foule anonyme (ce soir, je m'offre quelques lieux communs), certaines figures nous sont connues, de loin, de près, figures d'avant-hier ou bien des belles années. Et la rue des Écoles, bien sûr, ne fait pas exception. Seulement, ces familiers ne se manifestent que mus par une intention implacable tout autant qu'imprévisible. Souvent ne sont-ils là, à ce moment, que pour tenir leur rôle - tous allégories du destin, tous emblèmes d'un passé qui s'est finalement accompli - dans la tragédie que sont nos vies. On ne peut y progresser que si les symboles de notre passé font sur la scène de nos dramuscules une apparition qui scelle mieux qu'un long exposé l'inéluctable avance de l'intrigue.
Ceux que l'on croise dans les rues ne sont pas que des passants. Parmi la foule anonyme (ce soir, je m'offre quelques lieux communs), certaines figures nous sont connues, de loin, de près, figures d'avant-hier ou bien des belles années. Et la rue des Écoles, bien sûr, ne fait pas exception. Seulement, ces familiers ne se manifestent que mus par une intention implacable tout autant qu'imprévisible. Souvent ne sont-ils là, à ce moment, que pour tenir leur rôle - tous allégories du destin, tous emblèmes d'un passé qui s'est finalement accompli - dans la tragédie que sont nos vies. On ne peut y progresser que si les symboles de notre passé font sur la scène de nos dramuscules une apparition qui scelle mieux qu'un long exposé l'inéluctable avance de l'intrigue.
11 décembre 2003
L'ami des temps pluvieux
J'aimais la pluie. Les ciels plombés déversaient leurs torrents sur les foules automnales qui n'avaient pas besoin de ça - et ça me faisait rire, ou pour le moins sourire. D'un pas nonchalant parmi les courses folles d'aigris imperméabilisés, je gagnais un abri ou un non-abri. La pluie ne me surprenait jamais, elle m'accompagnait. Elle ne m'empêchait pas de sortir, elle m'y invitait presque - j'avais pourtant passé l'âge de sauter à pieds joints dans les flaques ou de m'enrhumer bêtement. La pluie allait bien avec Paris, comme l'automne, comme l'hiver et comme, au fond, chacune des saisons.
Pourtant aujourd'hui il pleut et je sens une mélancolie sournoise s'infiltrer en moi.
En même temps, la pluie n'y est peut-être pour rien.
Deux heures plus tard (soit vers 19h30) : Et ben en fait, non... C'est bien toujours la même chose. Il me fallait sans doute m'aérer un peu, au lieu d'attendre, enfermé, demain. Il a suffi que je passe sous le métro aérien, que j'emprunte de petites rues (que j'ai bien sûr remises à leur place), pour retrouver le bonheur simple de la divagation. Comme avant donc, attentif à tout ce qui fait la joie d'une promenade : l'escalier, vide à cette heure, d'une école élémentaire, semblant descendre jusqu'à la rue (quelle invitation à l'école buissonnière !), ces petites scènes domestiques de troisième étage indiscrètement surprises par des fenêtres éclairées mal défendues par de trop fins rideaux, le fatras désuet à l'intérieur des boutiques et des ateliers, le yuppie à cravate large fronçant les sourcils devant son écran et à qui l'on tirerait bien volontiers la langue.
Une bien chouette promenade, pleine d'associations d'idées. Comme devant cette sellerie (oui, par chez moi il y a des selleries), hop, tout d'un coup, ça me vient comme ça :
Et je prends mon vieux ch'val, et j'attrap' ma vieille selle
Et je sell' mon vieux ch'val pour aller chercher ma belle. (Hein, le Jocker, dis, qu'est-ce t'en pense ?)
La pluie reprend, gentille comme toujours, bruine caressante et insistante qui sait se faire aimer. Allez, je t'aime bien, ma pluie !
"Il peut pleuvoir sur les trottoirs des grands boulevards, moi j'm'en fiche j'ai ma mie auprès de moi"
...enfin presque...
J'aimais la pluie. Les ciels plombés déversaient leurs torrents sur les foules automnales qui n'avaient pas besoin de ça - et ça me faisait rire, ou pour le moins sourire. D'un pas nonchalant parmi les courses folles d'aigris imperméabilisés, je gagnais un abri ou un non-abri. La pluie ne me surprenait jamais, elle m'accompagnait. Elle ne m'empêchait pas de sortir, elle m'y invitait presque - j'avais pourtant passé l'âge de sauter à pieds joints dans les flaques ou de m'enrhumer bêtement. La pluie allait bien avec Paris, comme l'automne, comme l'hiver et comme, au fond, chacune des saisons.
Pourtant aujourd'hui il pleut et je sens une mélancolie sournoise s'infiltrer en moi.
En même temps, la pluie n'y est peut-être pour rien.
Deux heures plus tard (soit vers 19h30) : Et ben en fait, non... C'est bien toujours la même chose. Il me fallait sans doute m'aérer un peu, au lieu d'attendre, enfermé, demain. Il a suffi que je passe sous le métro aérien, que j'emprunte de petites rues (que j'ai bien sûr remises à leur place), pour retrouver le bonheur simple de la divagation. Comme avant donc, attentif à tout ce qui fait la joie d'une promenade : l'escalier, vide à cette heure, d'une école élémentaire, semblant descendre jusqu'à la rue (quelle invitation à l'école buissonnière !), ces petites scènes domestiques de troisième étage indiscrètement surprises par des fenêtres éclairées mal défendues par de trop fins rideaux, le fatras désuet à l'intérieur des boutiques et des ateliers, le yuppie à cravate large fronçant les sourcils devant son écran et à qui l'on tirerait bien volontiers la langue.
Une bien chouette promenade, pleine d'associations d'idées. Comme devant cette sellerie (oui, par chez moi il y a des selleries), hop, tout d'un coup, ça me vient comme ça :
Et je prends mon vieux ch'val, et j'attrap' ma vieille selle
Et je sell' mon vieux ch'val pour aller chercher ma belle. (Hein, le Jocker, dis, qu'est-ce t'en pense ?)
La pluie reprend, gentille comme toujours, bruine caressante et insistante qui sait se faire aimer. Allez, je t'aime bien, ma pluie !
"Il peut pleuvoir sur les trottoirs des grands boulevards, moi j'm'en fiche j'ai ma mie auprès de moi"
...enfin presque...
08 décembre 2003
7
Je me souviens que, sur la ligne 13, la lumière jaune correspond à la direction d'Asnières-Genevilliers, alors qu'une bleue indique celle de Saint-Denis. À vrai dire, je n'ai aucun mal à m'en souvenir puisque ces lumières de couleur, je les vois tous les jours ou quasiment, sans plus y faire tellement attention. Je me souviens des changements de train à la station "La Fourche". Je me souviens du bar en surface, à l'angle - ou plus exactement à la fourche - des avenues de Clichy et de Saint-Ouen, appelé "La Fourche royale". Je me souviens d'y avoir lu, entre autres, alors qu'il venait d'ouvrir, Palomar d'Italo Calvino, des nouvelles de Dino Buzzati et des textes de Marx.
Je me souviens que, sur la ligne 13, la lumière jaune correspond à la direction d'Asnières-Genevilliers, alors qu'une bleue indique celle de Saint-Denis. À vrai dire, je n'ai aucun mal à m'en souvenir puisque ces lumières de couleur, je les vois tous les jours ou quasiment, sans plus y faire tellement attention. Je me souviens des changements de train à la station "La Fourche". Je me souviens du bar en surface, à l'angle - ou plus exactement à la fourche - des avenues de Clichy et de Saint-Ouen, appelé "La Fourche royale". Je me souviens d'y avoir lu, entre autres, alors qu'il venait d'ouvrir, Palomar d'Italo Calvino, des nouvelles de Dino Buzzati et des textes de Marx.
Kevin Ayers nous parle, braves gens
If I sing something blue
Dedicated to you
Don't believe that I'm sad
Oh no I'm only dreaming
And the taste of your kiss
I remember and miss
But at least now I know
What it's like to have kissed you
And if you feel any pain
In this sleepy refrain
It's only my
Imagination
Voilà. Ça s'appelle "Thank you very much", c'est sur l'album Still Life with Guitar et ça passe en boucle sur ma platine. Comment faire autrement ?
If I sing something blue
Dedicated to you
Don't believe that I'm sad
Oh no I'm only dreaming
And the taste of your kiss
I remember and miss
But at least now I know
What it's like to have kissed you
And if you feel any pain
In this sleepy refrain
It's only my
Imagination
Voilà. Ça s'appelle "Thank you very much", c'est sur l'album Still Life with Guitar et ça passe en boucle sur ma platine. Comment faire autrement ?
02 décembre 2003
01 décembre 2003
30 novembre 2003
25 novembre 2003
18 novembre 2003
A chacun sa cellule
L'ASSASSIN : Beaucoup de meurtres en ce moment ?
L'INSPECTEUR : Ça marche pas mal...
L'ASSASSIN : Et vous arrêtez les coupables ?
L'INSPECTEUR : Bah, le moins possible... Un coupable est beaucoup moins dangereux en liberté qu'en prison...
ALPHONSE : Pourquoi ?
L'INSPECTEUR : Parce qu'en prison il contamine les innocents.
Bertrand Blier, Buffet froid
Ça m'est revenu grâce à Ju, en son entrée du 14 novembre.
L'ASSASSIN : Beaucoup de meurtres en ce moment ?
L'INSPECTEUR : Ça marche pas mal...
L'ASSASSIN : Et vous arrêtez les coupables ?
L'INSPECTEUR : Bah, le moins possible... Un coupable est beaucoup moins dangereux en liberté qu'en prison...
ALPHONSE : Pourquoi ?
L'INSPECTEUR : Parce qu'en prison il contamine les innocents.
Bertrand Blier, Buffet froid
Ça m'est revenu grâce à Ju, en son entrée du 14 novembre.
13 novembre 2003
Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça, peut-être parce qu'il est deux heures du mat' passées et que je ne m'ennuie toujours pas
Le meilleur roman érotique que je connaisse me semble être L'Anglais décrit dans le château fermé d'André Pieyre de Mandiargues.
In memoriam Pierre Morion, dans le château fermé.
Le meilleur roman érotique que je connaisse me semble être L'Anglais décrit dans le château fermé d'André Pieyre de Mandiargues.
In memoriam Pierre Morion, dans le château fermé.
3
Je me souviens du Pathé Hautefeuille, avant qu'il ne devienne "Mk2 Hautefeuille". J'y avais vu l'un de mes premiers films seul à Paris, du temps que j'étais encore lycéen : Le Cercle des poètes disparus... Aujourd'hui, les fauteuils y sont, dans certaines salles, rouges... un rouge "Gaumont", paraît-il... Dans d'autres salles, le célèbre "G" constelle la moquette. Soit. C'est un beau cinéma, dans une bien belle rue.
Je me souviens du Pathé Hautefeuille, avant qu'il ne devienne "Mk2 Hautefeuille". J'y avais vu l'un de mes premiers films seul à Paris, du temps que j'étais encore lycéen : Le Cercle des poètes disparus... Aujourd'hui, les fauteuils y sont, dans certaines salles, rouges... un rouge "Gaumont", paraît-il... Dans d'autres salles, le célèbre "G" constelle la moquette. Soit. C'est un beau cinéma, dans une bien belle rue.
11 novembre 2003
2
Je me souviens du bar "Le Mac-Mahon", où l'on servait la Champigneulles, "reine des bières". Je n'y ai plus remis les pieds quand il est devenu une "Beer Station" se voulant branchée.
Je me souviens du bar "Le Mac-Mahon", où l'on servait la Champigneulles, "reine des bières". Je n'y ai plus remis les pieds quand il est devenu une "Beer Station" se voulant branchée.
10 novembre 2003
Je repose...
... ma question :
Ça vous évoque quoi, la rue Cavalotti ?
...
Et l'imprimerie Glory, à Asnières ?
... ma question :
Ça vous évoque quoi, la rue Cavalotti ?
...
Et l'imprimerie Glory, à Asnières ?
Chemins de traverse
Le train du midi, le dimanche, emprunte souvent des voies détournées pour s'extraire de Paris. Les lignes n'étant que faiblement encombrées à ce moment, je ne vois pour explication que la fantaisie. Lassé des va-et-vient incessants du milieu de semaine et des heures de pointe, l'aiguilleur s'amuserait à mener le train gris, à l'insu même du conducteur faisant pari avec ses passagers les plus habitués sur l'itinéraire - gauche ou droite - qu'offrira la prochaine aiguille. Plus tortillard qu'à l'accoutumée, les trois voitures d'inox enchaînent les huit et les figures boiteuses, et ne redeviennent sérieuses que pour saluer les banlieusards sur leurs quais étroits.
Le train du midi, le dimanche, emprunte souvent des voies détournées pour s'extraire de Paris. Les lignes n'étant que faiblement encombrées à ce moment, je ne vois pour explication que la fantaisie. Lassé des va-et-vient incessants du milieu de semaine et des heures de pointe, l'aiguilleur s'amuserait à mener le train gris, à l'insu même du conducteur faisant pari avec ses passagers les plus habitués sur l'itinéraire - gauche ou droite - qu'offrira la prochaine aiguille. Plus tortillard qu'à l'accoutumée, les trois voitures d'inox enchaînent les huit et les figures boiteuses, et ne redeviennent sérieuses que pour saluer les banlieusards sur leurs quais étroits.
09 novembre 2003
D'habitude
Un de mes profs, celui de qui je me sentais le plus proche du temps où je fréquentais la Sorbonne, soutenait qu'il était important d'avoir des habitudes. Et il avait, bien entendu, raison. Loin d'être lassantes ou contraignantes, une perte de temps ou des routines de maniaque, les habitudes sont les repères quotidiens de notre vie. Mieux, ce sont des stabilisateurs de notre existence.
Il en est ainsi de nos promenades. Il faut refaire les mêmes, souvent. J'ai toujours du plaisir à suivre mes flâneurs préférés de la blogosphère : Ju, toujours à poursuivre quelque lapin blanc, et Asa, qui parcourt les dédales du métropolitain comme un cœur de pyramide. Sait-elle qu'elle glisse parfois ses pas dans ceux d'André Pieyre de Mandiargues ?
"Dans son rêve, Zoé Zara était étendue sur un banc d'une station de métro dont elle pouvait lire le nom, CHÂTELET, sur les plaques émaillées de la paroi d'en face, de l'autre côté des voies. Des trains passaient, mais sans s'arrêter pour repartir ensuite comme dans la réalité, et sur le quai le nombre des gens qui faisaient faction ou qui allaient et venaient était petit et il n'augmentait pas." (Le Songe et le métro, 1971)
"Les méandres des couloirs de la stationChâtelet ne sont pas moins développés et pas moins embrouillés qu'aux stations Opéra et Montparnasse-Bienvenüe." (Le Tapis roulant, 1981)
"De la station, qui maintenant à la vitesse du train se rapproche, au salon d'exposition de la rue Guénégaud, depuis la place où la majestueuse église de Servandoni abrite les anges un peu féminins de Delacroix, par les petites rues des Canettes, des Ciseaux, de l'Échaudé sitôt traversé l'encombré boulevard Saint-Germain, par la rue Jacques Callot ensuite, la distance n'est-elle pas à peine plus longue qu'à partir du métro Odéon où une force étrange et inconnue l'avait empêché de descendre ? Un plaisant parcours dont il pourrait se rappeler que c'était, de jour et de nuit, à quelque variante près, la promenade quotidienne du peintre Filippo de Pisis." (Tout disparaîtra, 1987)
Un de mes profs, celui de qui je me sentais le plus proche du temps où je fréquentais la Sorbonne, soutenait qu'il était important d'avoir des habitudes. Et il avait, bien entendu, raison. Loin d'être lassantes ou contraignantes, une perte de temps ou des routines de maniaque, les habitudes sont les repères quotidiens de notre vie. Mieux, ce sont des stabilisateurs de notre existence.
Il en est ainsi de nos promenades. Il faut refaire les mêmes, souvent. J'ai toujours du plaisir à suivre mes flâneurs préférés de la blogosphère : Ju, toujours à poursuivre quelque lapin blanc, et Asa, qui parcourt les dédales du métropolitain comme un cœur de pyramide. Sait-elle qu'elle glisse parfois ses pas dans ceux d'André Pieyre de Mandiargues ?
"Dans son rêve, Zoé Zara était étendue sur un banc d'une station de métro dont elle pouvait lire le nom, CHÂTELET, sur les plaques émaillées de la paroi d'en face, de l'autre côté des voies. Des trains passaient, mais sans s'arrêter pour repartir ensuite comme dans la réalité, et sur le quai le nombre des gens qui faisaient faction ou qui allaient et venaient était petit et il n'augmentait pas." (Le Songe et le métro, 1971)
"Les méandres des couloirs de la stationChâtelet ne sont pas moins développés et pas moins embrouillés qu'aux stations Opéra et Montparnasse-Bienvenüe." (Le Tapis roulant, 1981)
"De la station, qui maintenant à la vitesse du train se rapproche, au salon d'exposition de la rue Guénégaud, depuis la place où la majestueuse église de Servandoni abrite les anges un peu féminins de Delacroix, par les petites rues des Canettes, des Ciseaux, de l'Échaudé sitôt traversé l'encombré boulevard Saint-Germain, par la rue Jacques Callot ensuite, la distance n'est-elle pas à peine plus longue qu'à partir du métro Odéon où une force étrange et inconnue l'avait empêché de descendre ? Un plaisant parcours dont il pourrait se rappeler que c'était, de jour et de nuit, à quelque variante près, la promenade quotidienne du peintre Filippo de Pisis." (Tout disparaîtra, 1987)
01 novembre 2003
Les immobiles
Cela faisait longtemps que je n'avais plus vu la ville en construction. Par chez moi, les grues ont migré presque définitivement au siècle dernier. De loin en loin, elles reparaissent pour quelque temps, comme en ce moment même dans l'immeuble de mes amis tchèques.
Je n'apprendrai rien à certain blogueur, ni non plus à beaucoup d'autres, en disant que c'est au sud-est de notre belle capitale que l'on peut le mieux voir pousser la ville. C'est donc là-bas que je décidai d'aller. Cela faisait un certain temps déjà et il est devenu difficile de se souvenir de ce qu'il y avait là précédemment. Moins de trésors sans doute qu'en face, à Bercy dont je refuse que le nom n'évoque qu'un repaire de trouducs énarques ou, au mieux, un temple païen et verdoyant dédié à des spectacles d'inégal intérêt.
Tout jeu a ses règles et la promenade est pour moi un jeu. Les règles, cette fois, se limitaient à ne pas prendre le métro et à passer par deux ou trois endroits précis où j'ai quelques souvenirs. Pas trop dur, donc. Le moment de l'excursion n'était pas non plus choisi fortuitement et cette tombée de nuit sous un temps un peu couvert incite à redoubler son attention sans forcer pour autant le regard à percer.
J'ai souvent du mal à reconnaître les personnes qui font ou ont fait partie de mon entourage. Ou plus exactement, j'ai tendance à reconnaître plus de monde que je n'en connais vraiment, ce qui en fin de compte revient au même. Aussi est-il tout naturel qu'arrêté à un feu, je crus reconnaître la personne à ma gauche. La seule chose qui puisse alors m'empêcher d'avancer en me posant des questions que je trouverai ridicules et qui me feront sourire est un geste, mieux : une expression de ladite personne qui manifesterait qu'elle me reconnaît elle aussi. C'est ce qu'a fait ce type. Dans ce cas, ma mémoire se met à travailler très vite et sait presque instantanément à qui elle et moi ont affaire.
L'homme en question fréquentait, il y a bien dix ans de cela, la même université que moi. Le bâtiment où se tenaient la plupart des cours était d'ailleurs l'un des points de passage désignés de ma promenade d'hier. Il y suivait les mêmes études que moi, était plus assidu tant qu'il s'agissait de fréquenter les couloirs, les cours peut-être un peu moins. C'était un garçon simple, peut-être même un peu simplet. On le rencontrait inévitablement, le plus souvent dans ce hall enterré, sans fenêtre, qui la plus grande partie du temps fleurait bon les productions culinaires de la cafétéria. J'étais alors un consommateur régulier de croque-monsieur et de chaussons aux pommes. Il faudra d'ailleurs, un jour, que je parle de ma passion pour les chaussons aux pommes. On le rencontrait aussi parfois, dans les environs. Je me souviens avoir discuter avec jusqu'au pied de l'église Saint-Médard. A l'époque, j'étais, quant à moi, bien moins présent dans les couloirs du centre universitaire, préférant passer les heures qui séparaient les cours dans des cafés qui ont presque tous disparu aujourd'hui.
Il n'a quitté ces lieux qu'il hantait littéralement que depuis un an ou deux. Ceux qui ne sont pas passé par l'Université, n'ont pas connu les joies du DEUG, ne peuvent pas comprendre. C'est (à peine) un diplôme qui se prépare censément en deux ans. En se "trompant" d'orientation, et avec l'aide de la paresse qui est un mode de vie largement partagé, on peut porter cette durée à trois ans. Après, il faut une dérogation ; à la seconde dérogation, on atteint la performance honorable et convoitée du "DEUG en cinq ans". Mais dix ans, ça fait tout de même beaucoup. Pourtant, je trouve qu'il y a une certaine beauté à cet acharnement, une gloire à être reconnu comme un familier par les gens de la maison, un intérêt indéniable à se trouver ainsi, immobile, au centre des évolutions. J'en ai peut-être vu moins que lui en dix ans malgré (ou à cause de, allez savoir !) mon entrée dans la "vie professionnelle".
Il n'a pas vraiment changé, un peu vieilli bien sûr. Il a un ton plus posé, même si les mots se bousculent toujours un peu quand il parle. Il vit sa vie simplement un peu plus lentement que la plupart d'entre nous. Et puis, je n'ai pas dû changer tant que ça, moi non plus, pour que la discussion reprenne ainsi, comme si dix ans et plus n'étaient qu'une parenthèse.
Cela faisait longtemps que je n'avais plus vu la ville en construction. Par chez moi, les grues ont migré presque définitivement au siècle dernier. De loin en loin, elles reparaissent pour quelque temps, comme en ce moment même dans l'immeuble de mes amis tchèques.
Je n'apprendrai rien à certain blogueur, ni non plus à beaucoup d'autres, en disant que c'est au sud-est de notre belle capitale que l'on peut le mieux voir pousser la ville. C'est donc là-bas que je décidai d'aller. Cela faisait un certain temps déjà et il est devenu difficile de se souvenir de ce qu'il y avait là précédemment. Moins de trésors sans doute qu'en face, à Bercy dont je refuse que le nom n'évoque qu'un repaire de trouducs énarques ou, au mieux, un temple païen et verdoyant dédié à des spectacles d'inégal intérêt.
Tout jeu a ses règles et la promenade est pour moi un jeu. Les règles, cette fois, se limitaient à ne pas prendre le métro et à passer par deux ou trois endroits précis où j'ai quelques souvenirs. Pas trop dur, donc. Le moment de l'excursion n'était pas non plus choisi fortuitement et cette tombée de nuit sous un temps un peu couvert incite à redoubler son attention sans forcer pour autant le regard à percer.
J'ai souvent du mal à reconnaître les personnes qui font ou ont fait partie de mon entourage. Ou plus exactement, j'ai tendance à reconnaître plus de monde que je n'en connais vraiment, ce qui en fin de compte revient au même. Aussi est-il tout naturel qu'arrêté à un feu, je crus reconnaître la personne à ma gauche. La seule chose qui puisse alors m'empêcher d'avancer en me posant des questions que je trouverai ridicules et qui me feront sourire est un geste, mieux : une expression de ladite personne qui manifesterait qu'elle me reconnaît elle aussi. C'est ce qu'a fait ce type. Dans ce cas, ma mémoire se met à travailler très vite et sait presque instantanément à qui elle et moi ont affaire.
L'homme en question fréquentait, il y a bien dix ans de cela, la même université que moi. Le bâtiment où se tenaient la plupart des cours était d'ailleurs l'un des points de passage désignés de ma promenade d'hier. Il y suivait les mêmes études que moi, était plus assidu tant qu'il s'agissait de fréquenter les couloirs, les cours peut-être un peu moins. C'était un garçon simple, peut-être même un peu simplet. On le rencontrait inévitablement, le plus souvent dans ce hall enterré, sans fenêtre, qui la plus grande partie du temps fleurait bon les productions culinaires de la cafétéria. J'étais alors un consommateur régulier de croque-monsieur et de chaussons aux pommes. Il faudra d'ailleurs, un jour, que je parle de ma passion pour les chaussons aux pommes. On le rencontrait aussi parfois, dans les environs. Je me souviens avoir discuter avec jusqu'au pied de l'église Saint-Médard. A l'époque, j'étais, quant à moi, bien moins présent dans les couloirs du centre universitaire, préférant passer les heures qui séparaient les cours dans des cafés qui ont presque tous disparu aujourd'hui.
Il n'a quitté ces lieux qu'il hantait littéralement que depuis un an ou deux. Ceux qui ne sont pas passé par l'Université, n'ont pas connu les joies du DEUG, ne peuvent pas comprendre. C'est (à peine) un diplôme qui se prépare censément en deux ans. En se "trompant" d'orientation, et avec l'aide de la paresse qui est un mode de vie largement partagé, on peut porter cette durée à trois ans. Après, il faut une dérogation ; à la seconde dérogation, on atteint la performance honorable et convoitée du "DEUG en cinq ans". Mais dix ans, ça fait tout de même beaucoup. Pourtant, je trouve qu'il y a une certaine beauté à cet acharnement, une gloire à être reconnu comme un familier par les gens de la maison, un intérêt indéniable à se trouver ainsi, immobile, au centre des évolutions. J'en ai peut-être vu moins que lui en dix ans malgré (ou à cause de, allez savoir !) mon entrée dans la "vie professionnelle".
Il n'a pas vraiment changé, un peu vieilli bien sûr. Il a un ton plus posé, même si les mots se bousculent toujours un peu quand il parle. Il vit sa vie simplement un peu plus lentement que la plupart d'entre nous. Et puis, je n'ai pas dû changer tant que ça, moi non plus, pour que la discussion reprenne ainsi, comme si dix ans et plus n'étaient qu'une parenthèse.
31 octobre 2003
Bienvenue au cinéma, je répète : Bienvenue au cinéma...
Contrairement à Ju, un blogueur que j'aime et qui, lui, ne s'arrête pas d'écrire, je ne suis pas sûr de vraiment apprécier le cinéma mk2 Bibliothèque et son "confort rare". Tout cela sent trop le neuf, c'est trop bien conçu, le son est parfait, l'écran - même dans ces salles annexes que je suis, et j'en ai bien conscience, condamné à fréquenter - est large comme le sont les fauteuils. La salle est en pente suffisante pour qu'un spectateur un peu grand ne gâche pas la vue du nabot épris de septième art. Mêmes les ouvreuses sont de charmantes blondinettes. Mais quelle froideur, bordel. L'impression de prendre un avion un jour de grève annoncée. Embarquement salle 9. Je m'attends à tout moment à être reniflé par un clébard de la PAF (police de l'air et des frontières). Me vend un billet une caissière qui, si charmante soit-elle, me donne l'illusion d'achever mes achats dans un Centre Leclerc de province. Puis un écran où défilent des lettres orangées m'indique que pour voir le film que j'ai choisi il me faudra emprunter un escalator, chose qu'on ne m'avait jamais faite, même quand j'allais au cinéma dans un centre commercial de la banlieue nord : il fallait prendre l'escalator pour aller à Carrefour, pas au cinéma.
Contrairement à Ju, un blogueur que j'aime et qui, lui, ne s'arrête pas d'écrire, je ne suis pas sûr de vraiment apprécier le cinéma mk2 Bibliothèque et son "confort rare". Tout cela sent trop le neuf, c'est trop bien conçu, le son est parfait, l'écran - même dans ces salles annexes que je suis, et j'en ai bien conscience, condamné à fréquenter - est large comme le sont les fauteuils. La salle est en pente suffisante pour qu'un spectateur un peu grand ne gâche pas la vue du nabot épris de septième art. Mêmes les ouvreuses sont de charmantes blondinettes. Mais quelle froideur, bordel. L'impression de prendre un avion un jour de grève annoncée. Embarquement salle 9. Je m'attends à tout moment à être reniflé par un clébard de la PAF (police de l'air et des frontières). Me vend un billet une caissière qui, si charmante soit-elle, me donne l'illusion d'achever mes achats dans un Centre Leclerc de province. Puis un écran où défilent des lettres orangées m'indique que pour voir le film que j'ai choisi il me faudra emprunter un escalator, chose qu'on ne m'avait jamais faite, même quand j'allais au cinéma dans un centre commercial de la banlieue nord : il fallait prendre l'escalator pour aller à Carrefour, pas au cinéma.
30 octobre 2003
Il faut bien traverser les déserts...
Je reportais l'expérience au lendemain, puis de semaine en semaine depuis assez longtemps déjà. J e m'y suis remis hier. Je ne peux pas dire cependant que mon tour des blogs m'ait tenu en haleine comme c'était le cas auparavant. D'abord parce que je n'avais pas cette excitation, mains tremblantes et les yeux pétillants, de l'enfant qui découvre un nouveau jouet (un nouveau jeu parfois...). Ensuite parce que le spectacle n'est pas toujours beau à voir. Certains sont partis sans laisser d'adresse - et mes liens pointent alors sur des cratères. D'autres ont tout laissé en plan. Leur blog ressemble un peu à ces maisons de juin 40, où, sur la table, le café s'est refroidi dans les tasses.
Et même ceux qui sont là hésitent. Des petits signes de temps en temps. Coucou, je reviens, je vais revenir, pas encore, revenez plus tard, je dors encore, j'ai envie, en fait non etc. C'est les grandes vacances perpétuelles. Le blog buissonnier, mais sans buisson. Sans personne, sans rien. Je sais, ce n'est pas plus beau chez moi. J'ai arrêté de construire une page de liens quand j'ai vu que je faisais fuir tout le monde.
S'il ne s'agissait de blog, ce serait terrible quand même. Imaginez : vous frappez à la porte d'un ami, récent certes, mais à qui vous devez de bons moments. Personne. Le voisin, un inconnu avec qui vous aimiez boire un coup, le soir, en rentrant de vos affaires : parti. Plus rien. Vous marchez, vous descendez cette rue [et soyez sûrs que moi je la vois bien cette rue, je ne l'invente pas] que vous connaissez par cœur pour l'avoir parcourue souvent en oubliant qu'elle était sous vos pieds. Au bout, une lumière accueillante, le sourire vous reprend. Et là, devine : personne ! nib ! De la lumière, mais l'éphéméride parle d'un mois ancien.
Mais si un jour vous voyez les fenêtres s'ouvrir et un visage qui vous dit simplement "alors, ça va ?", cela suffira pour être heureux.
Je reportais l'expérience au lendemain, puis de semaine en semaine depuis assez longtemps déjà. J e m'y suis remis hier. Je ne peux pas dire cependant que mon tour des blogs m'ait tenu en haleine comme c'était le cas auparavant. D'abord parce que je n'avais pas cette excitation, mains tremblantes et les yeux pétillants, de l'enfant qui découvre un nouveau jouet (un nouveau jeu parfois...). Ensuite parce que le spectacle n'est pas toujours beau à voir. Certains sont partis sans laisser d'adresse - et mes liens pointent alors sur des cratères. D'autres ont tout laissé en plan. Leur blog ressemble un peu à ces maisons de juin 40, où, sur la table, le café s'est refroidi dans les tasses.
Et même ceux qui sont là hésitent. Des petits signes de temps en temps. Coucou, je reviens, je vais revenir, pas encore, revenez plus tard, je dors encore, j'ai envie, en fait non etc. C'est les grandes vacances perpétuelles. Le blog buissonnier, mais sans buisson. Sans personne, sans rien. Je sais, ce n'est pas plus beau chez moi. J'ai arrêté de construire une page de liens quand j'ai vu que je faisais fuir tout le monde.
S'il ne s'agissait de blog, ce serait terrible quand même. Imaginez : vous frappez à la porte d'un ami, récent certes, mais à qui vous devez de bons moments. Personne. Le voisin, un inconnu avec qui vous aimiez boire un coup, le soir, en rentrant de vos affaires : parti. Plus rien. Vous marchez, vous descendez cette rue [et soyez sûrs que moi je la vois bien cette rue, je ne l'invente pas] que vous connaissez par cœur pour l'avoir parcourue souvent en oubliant qu'elle était sous vos pieds. Au bout, une lumière accueillante, le sourire vous reprend. Et là, devine : personne ! nib ! De la lumière, mais l'éphéméride parle d'un mois ancien.
Mais si un jour vous voyez les fenêtres s'ouvrir et un visage qui vous dit simplement "alors, ça va ?", cela suffira pour être heureux.
Je n'aimerais pas....
être celui qui, un soir de mars 1971, déboulant du tunnel des Tuileries, tua Jean Follain. Ni celui qui, pressé sans doute de prendre son poste dans un bureau à la con de Carros (Alpes-Maritimes), faucha Louis Nucera, l'écrivain "maillot jaune", un matin du mois d'août de l'an 2000.
Et je me serais longtemps posé des questions si jamais, ivre et d'une balle mal adressée, j'avais mis fin à l'une des plus curieuses œuvres musicales du siècle.
être celui qui, un soir de mars 1971, déboulant du tunnel des Tuileries, tua Jean Follain. Ni celui qui, pressé sans doute de prendre son poste dans un bureau à la con de Carros (Alpes-Maritimes), faucha Louis Nucera, l'écrivain "maillot jaune", un matin du mois d'août de l'an 2000.
Et je me serais longtemps posé des questions si jamais, ivre et d'une balle mal adressée, j'avais mis fin à l'une des plus curieuses œuvres musicales du siècle.
23 octobre 2003
17 octobre 2003
Il comprend pas vite, mais il comprend quand même
Alors que m'avait pris l'idée d'écrire un post et d'y citer un extrait de ma correspondance électronique passée, je m'aperçois avec un peu de déception que, mon compte ayant été unilatéralement supprimé par son hébergeur, le message en question est perdu à tout jamais.
A retenir : ne faire confiance qu'à soi-même pour garder ses souvenirs.
Alors que m'avait pris l'idée d'écrire un post et d'y citer un extrait de ma correspondance électronique passée, je m'aperçois avec un peu de déception que, mon compte ayant été unilatéralement supprimé par son hébergeur, le message en question est perdu à tout jamais.
A retenir : ne faire confiance qu'à soi-même pour garder ses souvenirs.
12 octobre 2003
Promenons-nous...
En me baladant chez NdJ, que j'ai ainsi découvert, je suis tombé sur ce petit tour de passe-passe, qu'il avait emprunté à Gnaat, qui lui-même l'avait déniché dans le blog de Celia, qui le tenait d'un canard soi-disant ami d'un chat et ainsi de suite...
Donc, une liste, dix auteurs.
• Copiez la liste
• Enlevez les noms rayés et les commentaires
• Rayez ce qui n'est pas dans votre bibliothèque
• Rajoutez des noms jusqu'à ce qu'il y en ait 10 (sans compter ceux rayés)
JK Rowling (bah non, j'ai pas de ça chez moi)
JRR Tolkien (ce n'est pas faute d'en avoir lu, un peu, il y a longtemps)
Philip K. Dick (tiens, ça non plus ; décidément, j'ai des lacunes)
Philip Pullman (nope !)
• Yasunari Kawabata (j'allais quand même pas tout rayer)
Marie-Aude Murail (bien que j'en aie offert un, il y a une dizaine d'années, à ma petite sœur)
Roger Zelazny (connais pas...)
• Sir Arthur Conan Doyle (élémentaire...)
• Machiavel (sans commentaire)
Olivier Paquet (ce qui s'en rapprocherait le plus, c'est San Antonio met le paquet)
(Et maintenant, à moi de m'amuser :)
• André Dhôtel
• Léon Bloy
• Gabriele d'Annunzio
• André Hardellet
• Georges Duby
• Charles Dickens
• Jean-Bernard Pouy (histoire de le venger un peu des oublis de NdJ)
Terminé. Au suivant !
En me baladant chez NdJ, que j'ai ainsi découvert, je suis tombé sur ce petit tour de passe-passe, qu'il avait emprunté à Gnaat, qui lui-même l'avait déniché dans le blog de Celia, qui le tenait d'un canard soi-disant ami d'un chat et ainsi de suite...
Donc, une liste, dix auteurs.
• Copiez la liste
• Enlevez les noms rayés et les commentaires
• Rayez ce qui n'est pas dans votre bibliothèque
• Rajoutez des noms jusqu'à ce qu'il y en ait 10 (sans compter ceux rayés)
• Yasunari Kawabata (j'allais quand même pas tout rayer)
• Sir Arthur Conan Doyle (élémentaire...)
• Machiavel (sans commentaire)
(Et maintenant, à moi de m'amuser :)
• André Dhôtel
• Léon Bloy
• Gabriele d'Annunzio
• André Hardellet
• Georges Duby
• Charles Dickens
• Jean-Bernard Pouy (histoire de le venger un peu des oublis de NdJ)
Terminé. Au suivant !
Ceux qui découvrent le monde
J'aimerais ne jamais avoir vu Ermenonville.
Juste pour la découvrir.
Petit veinard, va !
J'aimerais ne jamais avoir vu Ermenonville.
Juste pour la découvrir.
Petit veinard, va !
Le plaisir des lieux
Il faut éviter d'être trop dur avec les lieux que nous fréquentons. Il faut au contraire faire en sorte qu'ils nous soient agréables.
Prenez Perdigny, par exemple, et sa gare. Matin et soir, les aiguilles de ses horloges me narguent et me décomptent le temps que je n'ai pu perdre comme je l'aurais aimé.
Et pourtant, de me retrouver par un dimanche matin un peu frais d'octobre sur ce quai me fait le considérer avec une sympathie dont je me croyais incapable. Est-ce le manque de bruit, la rareté des visages, l'absence des instruments de travail (toujours les mêmes) ? Tout ici me paraît calme et lent, lieu d'idylles et de flâneries. Le train, pour un peu, serait décoré de roses et jouerait les tortillards entre des tours qu'il parcourt comme une partie de campagne. Même l'autobus parisien prend les airs désuets de l'omnibus pour Saint-Gilles, traversant les marais. Les beaux quartiers semblent un Romorantin à peine plus coincé que nature.
On flâne.
Ça ne durera pas. Demain, ce soir déjà, les monstres automobiles seront de retour, chevauchés par leurs cochers taciturnes aux regards aigres. Ils craindront de manquer du courage d'affronter la semaine et la pluie.
Il faut éviter d'être trop dur avec les lieux que nous fréquentons. Il faut au contraire faire en sorte qu'ils nous soient agréables.
Prenez Perdigny, par exemple, et sa gare. Matin et soir, les aiguilles de ses horloges me narguent et me décomptent le temps que je n'ai pu perdre comme je l'aurais aimé.
Et pourtant, de me retrouver par un dimanche matin un peu frais d'octobre sur ce quai me fait le considérer avec une sympathie dont je me croyais incapable. Est-ce le manque de bruit, la rareté des visages, l'absence des instruments de travail (toujours les mêmes) ? Tout ici me paraît calme et lent, lieu d'idylles et de flâneries. Le train, pour un peu, serait décoré de roses et jouerait les tortillards entre des tours qu'il parcourt comme une partie de campagne. Même l'autobus parisien prend les airs désuets de l'omnibus pour Saint-Gilles, traversant les marais. Les beaux quartiers semblent un Romorantin à peine plus coincé que nature.
On flâne.
Ça ne durera pas. Demain, ce soir déjà, les monstres automobiles seront de retour, chevauchés par leurs cochers taciturnes aux regards aigres. Ils craindront de manquer du courage d'affronter la semaine et la pluie.
08 octobre 2003
26 septembre 2003
19 septembre 2003
Question de temps
Peut-on revenir trente ans en arrière. ?
J'attends une réponse pour le 26 octobre.
Une boîte à musique peut réveiller tant de choses.
Peut-on revenir trente ans en arrière. ?
J'attends une réponse pour le 26 octobre.
Une boîte à musique peut réveiller tant de choses.
15 septembre 2003
Enfin bref...
Depuis le 2 septembre, j'ai
- écouté des disques
- repris le chemin des cinémas, et celui des salles de concert
- regagné Perdigny presque tous les jours
- retrouvé des collègues, des amis et d'autres, qui ne sont pas des amis
- glandé
- ri ; quelques larmes ont coulé aussi, mais elles ne sont pas explicables
- bu, mangé aussi
- vieilli, chaque jour un peu plus, mais je fais comme si ça ne changeait rien
- regardé la ville et l'ai trouvé belle
- lu, un peu
- pensé à faire des choses, n'ai pas voulu les faire
- espéré...
Depuis le 2 septembre, j'ai
- écouté des disques
- repris le chemin des cinémas, et celui des salles de concert
- regagné Perdigny presque tous les jours
- retrouvé des collègues, des amis et d'autres, qui ne sont pas des amis
- glandé
- ri ; quelques larmes ont coulé aussi, mais elles ne sont pas explicables
- bu, mangé aussi
- vieilli, chaque jour un peu plus, mais je fais comme si ça ne changeait rien
- regardé la ville et l'ai trouvé belle
- lu, un peu
- pensé à faire des choses, n'ai pas voulu les faire
- espéré...
02 septembre 2003
Paresse
Rien de plus normal que la paresse, une vie étant faite bien souvent de traverses et traversée à tout hasard par de longs moments absolument vains. Mais il y a diverses conceptions de la paresse.
Aujourd'hui, si l'on prétend à des loisirs, il paraît nécessaire et hautement moral de les occuper, ces loisirs, ne serait-ce qu'à se rôtir au soleil. A écarter.
La conduite que j'avais adoptée pour mes vacances ardennaises, c'était tout bonnement de ne rien faire, de ne savoir quoi faire jusqu'à la limite de l'ennui pendant des heures, des semaines ou des mois.
Certes on ne peut pas toujours ne rien faire. On n'évite ni de lire ni de se livrer à d'accidentelles occupations, mais il est possible de s'enfoncer assez profondément dans l'inaction. Non pas se détendre, ce qui suppose une tension antérieure ou future, non plus se perdre en des rêveries. C'est plutôt même le contraire de la rêverie : une obstination à affirmer une sorte de vacuité. S'accorder enfin avec l'étymologie du mot vacances et lui conférer sa réelle signification.
En fait l'inaction dont je parle consiste simplement à traîner.
Cela ne ressemble que de loin à ce qu'on appelle la promenade, qui garde un caractère hygiénique et implique l'idée de faire un tour, comme il arrive pour ces sentiers numérotés des stations touristiques. Traîner suppose une sorte de mauvaise volonté, un refus d'exercer ses muscles, de se choisir un but et de repérer des endroits.
Rien de plus normal que la paresse, une vie étant faite bien souvent de traverses et traversée à tout hasard par de longs moments absolument vains. Mais il y a diverses conceptions de la paresse.
Aujourd'hui, si l'on prétend à des loisirs, il paraît nécessaire et hautement moral de les occuper, ces loisirs, ne serait-ce qu'à se rôtir au soleil. A écarter.
La conduite que j'avais adoptée pour mes vacances ardennaises, c'était tout bonnement de ne rien faire, de ne savoir quoi faire jusqu'à la limite de l'ennui pendant des heures, des semaines ou des mois.
Certes on ne peut pas toujours ne rien faire. On n'évite ni de lire ni de se livrer à d'accidentelles occupations, mais il est possible de s'enfoncer assez profondément dans l'inaction. Non pas se détendre, ce qui suppose une tension antérieure ou future, non plus se perdre en des rêveries. C'est plutôt même le contraire de la rêverie : une obstination à affirmer une sorte de vacuité. S'accorder enfin avec l'étymologie du mot vacances et lui conférer sa réelle signification.
En fait l'inaction dont je parle consiste simplement à traîner.
Cela ne ressemble que de loin à ce qu'on appelle la promenade, qui garde un caractère hygiénique et implique l'idée de faire un tour, comme il arrive pour ces sentiers numérotés des stations touristiques. Traîner suppose une sorte de mauvaise volonté, un refus d'exercer ses muscles, de se choisir un but et de repérer des endroits.
(André Dhôtel)
31 août 2003
Destins tragiques
On n'entendra sans doute plus parler de Macaulay Culkin, enfant prodige du cinéma, jusqu'à ce qu'il soit élu Président des États-Unis d'Amérique.
On n'entendra sans doute plus parler de Macaulay Culkin, enfant prodige du cinéma, jusqu'à ce qu'il soit élu Président des États-Unis d'Amérique.
Pont Neuf
Je connais bien Paris - enfin, s'il faut être franc : je connais bien le Paris d'il y a douze ans, quand ma silhouette arrivait à faufiler son ombre le long des façades de chacun des quartiers ; quand des raisons obscures me poussaient place d'Alleray, place Jeaznne d'Arc, place Henri Queuille ou en d'autres endroits encore, qui ne s'accordent pas forcément des places mais parfois des ruelles étroites, courbes, mal éclairées la nuit.
Il n'est pas évident de dire pourquoi hier matin je remontai la rue de l'Arbre sec jusqu'à arriver au Pont Neuf. Le ciel en cette matinée naissant plutôt fraîche (il n'allait pas tarder à pleuvoir), les nuages étaient si nombreux qu'ils couvraient toute l'étendue visible du ciel, en couches inégales. La Tour Eiffel se dressait là-bas, de cette couleur d'ambre que je ne lui connaissais plus - j'avais pris habitude de la voir noire sur le bleu nuit du ciel. Elle portait cette couleur qui s'effaçait au gré de mes pas et d'un rayon de soleil imperceptible, comme si elle devait réveiller quelque chose. Peu après apparaissaient les colonnades du Louvre tandis que, mon regard se portant à gauche trop tard pour voir émerger les tours de Notre-Dame, les deux théâtres de la place du Châtelet se faisaient face, sous la masse bienveillante de l'hôtel de ville.
Je redécouvrais Paris, sans m'arrêter. Et j'y retrouvai peut-être autre chose que le Paris de ce seul matin-là.
Je connais bien Paris - enfin, s'il faut être franc : je connais bien le Paris d'il y a douze ans, quand ma silhouette arrivait à faufiler son ombre le long des façades de chacun des quartiers ; quand des raisons obscures me poussaient place d'Alleray, place Jeaznne d'Arc, place Henri Queuille ou en d'autres endroits encore, qui ne s'accordent pas forcément des places mais parfois des ruelles étroites, courbes, mal éclairées la nuit.
Il n'est pas évident de dire pourquoi hier matin je remontai la rue de l'Arbre sec jusqu'à arriver au Pont Neuf. Le ciel en cette matinée naissant plutôt fraîche (il n'allait pas tarder à pleuvoir), les nuages étaient si nombreux qu'ils couvraient toute l'étendue visible du ciel, en couches inégales. La Tour Eiffel se dressait là-bas, de cette couleur d'ambre que je ne lui connaissais plus - j'avais pris habitude de la voir noire sur le bleu nuit du ciel. Elle portait cette couleur qui s'effaçait au gré de mes pas et d'un rayon de soleil imperceptible, comme si elle devait réveiller quelque chose. Peu après apparaissaient les colonnades du Louvre tandis que, mon regard se portant à gauche trop tard pour voir émerger les tours de Notre-Dame, les deux théâtres de la place du Châtelet se faisaient face, sous la masse bienveillante de l'hôtel de ville.
Je redécouvrais Paris, sans m'arrêter. Et j'y retrouvai peut-être autre chose que le Paris de ce seul matin-là.
25 août 2003
24 août 2003
01 août 2003
Longues distances
Je suis très fier. C'est mon premier passeport. Avec ça, j'ai vraiment l'air d'un voyageur. Tant pis si je n'éprouve pas le besoin de l'exotisme pour m'émerveiller. Cette fois, j'irai un peu plus loin, c'est tout. Pour moi, c'est un peu comme si j'allais faire une promenade, sauf qu'au lieu de discuter tiercé sur le zinc au coin de la rue, je m'entendrai parler en une langue un peu bizarre quoiqu'un peu familière. Et puis, c'est une drôle de promenade, un peu plus longue que les autres. Je ne reviendrai pas au Bal avant le 21 août (et entre-temps j'aurai vieilli aux yeux de l'état-civil). On pourra donc m'ignorer jusque là. Sauf si le Comte Dracula a installé un modem dans sa crypte. Mais j'en doute. Bon mois d'août aux derniers fidèles de la blogosphère. |
29 juillet 2003
La contre-danse
Alors même que j'évoquais les Beatles et faisait valser mes souvenirs, de drôles de petits hommes et/ou femmes bleu(e)s se déhanchaient d'une bien étrange manière autour d'un tas de ferraille qui sert habituellement à mes excursions à travers champs mais qui cependant apprécie, parfois, de voir d'un peu plus près la capitale (et notamment d'autres amas métalliques, plus âgés et, partant, plus sages et plus célèbres) - c'est un petit cadeau que je lui fais à l'approche de son vingt et unième anniversaire. Les gnomes assermentés, une fois leur happening terminé, ont eu la délicatesse de laisser leur carte de visite bien en vue sous le balai de caoutchouc qui orne, telle une frange à rebours, la face éclatante de la seule de mes compagnes de voyages qui me soit restée fidèle (les autres m'auraient aussitôt reproché le peu d'attention que je lui témoigne - certaines d'ailleurs ne s'en sont pas privé).
Il semble d'ailleurs que ces groupies, amateurs de guimbarde, aient formé une association ; la modique somme de 11€ suffirait ainsi à les rejoindre. Savoir que pour si peu je vais entrer - et ma petite amie beigeasse aussi - dans une si grande et facétieuse famille m'a plongé dans une fort joyeuse excitation. Ma belle déglinguée étant de nature plutôt modeste, j'ai cependant préféré dissimuler sa confusion en l'emmenant dans une rue non lointaine mais néanmoins délaissée par les joyeux drilles municipaux.
Alors même que j'évoquais les Beatles et faisait valser mes souvenirs, de drôles de petits hommes et/ou femmes bleu(e)s se déhanchaient d'une bien étrange manière autour d'un tas de ferraille qui sert habituellement à mes excursions à travers champs mais qui cependant apprécie, parfois, de voir d'un peu plus près la capitale (et notamment d'autres amas métalliques, plus âgés et, partant, plus sages et plus célèbres) - c'est un petit cadeau que je lui fais à l'approche de son vingt et unième anniversaire. Les gnomes assermentés, une fois leur happening terminé, ont eu la délicatesse de laisser leur carte de visite bien en vue sous le balai de caoutchouc qui orne, telle une frange à rebours, la face éclatante de la seule de mes compagnes de voyages qui me soit restée fidèle (les autres m'auraient aussitôt reproché le peu d'attention que je lui témoigne - certaines d'ailleurs ne s'en sont pas privé).
Il semble d'ailleurs que ces groupies, amateurs de guimbarde, aient formé une association ; la modique somme de 11€ suffirait ainsi à les rejoindre. Savoir que pour si peu je vais entrer - et ma petite amie beigeasse aussi - dans une si grande et facétieuse famille m'a plongé dans une fort joyeuse excitation. Ma belle déglinguée étant de nature plutôt modeste, j'ai cependant préféré dissimuler sa confusion en l'emmenant dans une rue non lointaine mais néanmoins délaissée par les joyeux drilles municipaux.
Vert pomme
La dernière entrée d'Alain sur son blog vient de me rappeler que j'avais pensé à écrire ici quelque chose de similaire.
Chaque été, je passe faire un petit tour dans la maison familale, temporairement vidée de ses habitantes mais toujours encombrée, entre autres, de mes souvenirs d'enfance. Le prétexte, généralement, est de rafraîchir quelque peu la coupe du gazon (autant dire tailler rasibus le trèfle et les marguerites - à défaut de les effeuiller). L'occasion peut m'être fournie par l'invitation du seul ami d'enfance qui me reste sur la région ; c'était le cas ce week-end.
Mais je sacrifie volontiers à ce rituel pour une autre raison. Il y a là-bas quelques disques que je n'ai pas remplacés. Il en est ainsi de ma réserve personnelle de vinyls que, faute de place, je n'ai pas amenée à Paris. Chaque année, je réécoute l'unique mais bel album d'Emerson, Lake & Powell ainsi qu'Undercover des Rolling Stones ; de même, j'extraie, selon l'inspiration, un exemplaire de ma collec' presque complète de Genesis.
Je me replonge aussi régulièrement dans la discothèque de mes parents, où beaucoup de disques ont une valeur sentimentale, ou plus exactement mémorielle : souvenirs d'après-midi d'hiver, de vacances en bord de mer et des longues routes qui y menaient. Se retrouvent là des choses de qualité très diverse : musiques de film d'Ennio Morricone, chansons futiles de Marie-Paule Belle, sambas de Baden Powell, Changez tout de Michel Jonasz ou encore ces petits joyaux que sont certaines compositions de Philippe Chatel.
Hier, pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai remis sur la platine Continental Edison de mon père, presque aussi vieille que moi et qui désormais toune un peu plus vite qu'elle ne devrait, ce disque vert pomme qui me fascinait tant, enfant. Come together... C'est ce que j'aurais aussi bien pu lancer à mes souvenirs.
La dernière entrée d'Alain sur son blog vient de me rappeler que j'avais pensé à écrire ici quelque chose de similaire.
Chaque été, je passe faire un petit tour dans la maison familale, temporairement vidée de ses habitantes mais toujours encombrée, entre autres, de mes souvenirs d'enfance. Le prétexte, généralement, est de rafraîchir quelque peu la coupe du gazon (autant dire tailler rasibus le trèfle et les marguerites - à défaut de les effeuiller). L'occasion peut m'être fournie par l'invitation du seul ami d'enfance qui me reste sur la région ; c'était le cas ce week-end.
Mais je sacrifie volontiers à ce rituel pour une autre raison. Il y a là-bas quelques disques que je n'ai pas remplacés. Il en est ainsi de ma réserve personnelle de vinyls que, faute de place, je n'ai pas amenée à Paris. Chaque année, je réécoute l'unique mais bel album d'Emerson, Lake & Powell ainsi qu'Undercover des Rolling Stones ; de même, j'extraie, selon l'inspiration, un exemplaire de ma collec' presque complète de Genesis.
Je me replonge aussi régulièrement dans la discothèque de mes parents, où beaucoup de disques ont une valeur sentimentale, ou plus exactement mémorielle : souvenirs d'après-midi d'hiver, de vacances en bord de mer et des longues routes qui y menaient. Se retrouvent là des choses de qualité très diverse : musiques de film d'Ennio Morricone, chansons futiles de Marie-Paule Belle, sambas de Baden Powell, Changez tout de Michel Jonasz ou encore ces petits joyaux que sont certaines compositions de Philippe Chatel.
Hier, pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai remis sur la platine Continental Edison de mon père, presque aussi vieille que moi et qui désormais toune un peu plus vite qu'elle ne devrait, ce disque vert pomme qui me fascinait tant, enfant. Come together... C'est ce que j'aurais aussi bien pu lancer à mes souvenirs.
26 juillet 2003
Forte récompense...
Il y a quelques semaines (sept pour être précis), j'ai posé ici même une question à laquelle aucun d'entre mes innombrables lecteurs n'a été foutu de répondre. C'était pourtant simple. Revoilà donc le texte complet de la chanson - qui reste d'actualité -, il ne vous reste plus qu'à en trouver l'auteur.
Y'a des jours avec
Et y'a des jours sans
Des jours on fait des claquettes
Et des jours on attend
Y'a des jours allumette
Et y'a des jours consciencieux
Y'a des jours faut qu'sa pète
Et des jours laborieux
Des matins on sort
Voir ce qui s'passe dehors
Sans parapluie sous les gouttières
Et y'a des matins
On ferme les rideaux
On reste à l'abri même si il fait beau
Y'a des midis avec
Et y'a des midis sans
Raviolis et pain sec
Ou quenelles au vin blanc
Y'a des midis au snack
Et des midis à la carte
Déjeuner d'affaires
Ou repas sans manières
Et les jours bulldozer
On n'a pas l'temps de tout faire
Alors on fait tout d'travers
Y'a des journées qui traînent
On ressasse ses problèmes
On grelotte, on pense trop
Y'a des soirs avec
Et y'a des soirs sans
Des soirs galipettes
Et des soirs d'enterrement
Y'a des soirs de trompette
Y'a des soirs de paperasse
Y'a des soirs de fête
Et des soirs de mélasse
Et des nuits qu'on partage
Avec des gens de passage
Café, re-café dans les tasses
Et les nuits noires
Les nuits de cauchemars
Quand on est fatigué, l'sommeil ne vient pas
Ça recommence
Y'a des jours avec
Et y'a des jours sans
Y'a des jours secs
Et puis des jours blancs
(À vous de jouer !)
Il y a quelques semaines (sept pour être précis), j'ai posé ici même une question à laquelle aucun d'entre mes innombrables lecteurs n'a été foutu de répondre. C'était pourtant simple. Revoilà donc le texte complet de la chanson - qui reste d'actualité -, il ne vous reste plus qu'à en trouver l'auteur.
Y'a des jours avec
Et y'a des jours sans
Des jours on fait des claquettes
Et des jours on attend
Y'a des jours allumette
Et y'a des jours consciencieux
Y'a des jours faut qu'sa pète
Et des jours laborieux
Des matins on sort
Voir ce qui s'passe dehors
Sans parapluie sous les gouttières
Et y'a des matins
On ferme les rideaux
On reste à l'abri même si il fait beau
Y'a des midis avec
Et y'a des midis sans
Raviolis et pain sec
Ou quenelles au vin blanc
Y'a des midis au snack
Et des midis à la carte
Déjeuner d'affaires
Ou repas sans manières
Et les jours bulldozer
On n'a pas l'temps de tout faire
Alors on fait tout d'travers
Y'a des journées qui traînent
On ressasse ses problèmes
On grelotte, on pense trop
Y'a des soirs avec
Et y'a des soirs sans
Des soirs galipettes
Et des soirs d'enterrement
Y'a des soirs de trompette
Y'a des soirs de paperasse
Y'a des soirs de fête
Et des soirs de mélasse
Et des nuits qu'on partage
Avec des gens de passage
Café, re-café dans les tasses
Et les nuits noires
Les nuits de cauchemars
Quand on est fatigué, l'sommeil ne vient pas
Ça recommence
Y'a des jours avec
Et y'a des jours sans
Y'a des jours secs
Et puis des jours blancs
(À vous de jouer !)
25 juillet 2003
Écrire, écrire, écrire...
Que l'on ne me demande pas pourquoi je tiens un blog... D'ailleurs, je ne suis pas sûr de tenir grand-chose.
Depuis longtemps, j'aime écrire et, depuis presque aussi longtemps, j'écris, finalement, assez peu. Comme je l'ai déjà dit auparavant, il me faut des prétextes. Le Bal chez Temporel m'a donné l'occasion d'écrire, plus ou moins régulièrement sur toutes sortes de choses (pas tant que ça, en fait) et, surtout, m'a redonné envie de les écrire, ces choses. Bon, c'est toujours ça de gagné sur la paresse (mon amie, pourtant) et l'anxiété.
Depuis quelques jours, des événements qui n'auront qu'un faible écho dans le bruit du monde - ils ont disparu, déjà, et seuls quelques curieux, levant la tête, sans y penser, à ce moment précis, en auront vu les signes - m'ont poussé à écrire ailleurs, d'autres choses, autrement.
Je ne crois pas à cette distinction, trop facile, de la vie dite réelle (si vous saviez, braves gens...) et de celle que j'offre ici, par signaux de lumière. Ce blog fait partie de ma vie : c'est bien moi qui appuie sur les touches, savamment choisies, de mon clavier. Et ce que je dis ici est vrai, au moins au départ - je ne dis pas tout, bien sûr, sinon ma vie serait bien triste.
Que l'on ne me demande pas pourquoi je tiens un blog... D'ailleurs, je ne suis pas sûr de tenir grand-chose.
Depuis longtemps, j'aime écrire et, depuis presque aussi longtemps, j'écris, finalement, assez peu. Comme je l'ai déjà dit auparavant, il me faut des prétextes. Le Bal chez Temporel m'a donné l'occasion d'écrire, plus ou moins régulièrement sur toutes sortes de choses (pas tant que ça, en fait) et, surtout, m'a redonné envie de les écrire, ces choses. Bon, c'est toujours ça de gagné sur la paresse (mon amie, pourtant) et l'anxiété.
Depuis quelques jours, des événements qui n'auront qu'un faible écho dans le bruit du monde - ils ont disparu, déjà, et seuls quelques curieux, levant la tête, sans y penser, à ce moment précis, en auront vu les signes - m'ont poussé à écrire ailleurs, d'autres choses, autrement.
Je ne crois pas à cette distinction, trop facile, de la vie dite réelle (si vous saviez, braves gens...) et de celle que j'offre ici, par signaux de lumière. Ce blog fait partie de ma vie : c'est bien moi qui appuie sur les touches, savamment choisies, de mon clavier. Et ce que je dis ici est vrai, au moins au départ - je ne dis pas tout, bien sûr, sinon ma vie serait bien triste.
24 juillet 2003
22 juillet 2003
Les yeux des livres...
... servent à nous faire des clins d'œil.
C'est bien connu.
Dans les rues de Lorient, en ce jour de départ, la pluie s'en donne à cœur joie pour nous saluer et nous rappeler, un sourire entre les nuages, que nous sommes bel et bien en Bretagne.
Promeneurs habitués aux temps maussades, nous nous réfugions - l'expérience vous montrerait que c'est d'une logique implacable - d'abord dans un bistrot, puis dans une librairie, puis dans un autre bistrot.
On éprouve toujours un certain plaisir à ramener de ses voyages un livre qui, une fois rangé à sa place (qu'il trouvera sans peine, soyons-en sûrs) dans la bibliothèque, conservera cependant une sorte d'éclat qui le distinguera des autres et mettra en route notre souvenir. Seul le choix de l'ouvrage peut parfois poser quelque problème. La pluie aidant - car elle avait redoublé - et grâce aux rayons honnêtement pourvus de cette belle librairie de province, je pus hésiter (même à sortir les mains vides) avant de m'arrêter sur le dernier en date des écrits de Jean-Claude Pirotte, comme on sait l'un de mes auteurs de chevet (et d'ailleurs). Pas la peine donc de l'ouvrir : il me plaira.
Entre-temps, l'averse s'était faite bruine, nous offrant donc un passage vers un bar sympathique aux allures de chalet. L'avenante serveuse ayant pris les commandes, et avant même qu'elle ne dépose devant nous les verres remplis d'un liquide brunâtre surmonté d'un col beige (la tête n'y était pas), chacun sort de sa poche sa récente acquisition.
La mienne, ouverte au hasard et à la page 38 : "Tu te souviens du logement que j'occupais à Lorient, près du ciel dans le voisinage agité des mouettes". Décidément, j'avais fait le bon choix.
J'ai renoué avec ma vieille habitude d'emmener en vacances un livre au moins emprunté en bibliothèque. Je me souviens avoir emporté sur l'Île d'Oléron Collection de sable d'Italo Calvino. Le titre n'avait pas été choisi au hasard et il revint sur les rayonnages de la bibliothèque de la rue Jacques Bingen garni de quelques grains ramassés au gré du vent qui avait soufflé sur La Cotinière.
Douze ans plus tard, me voici de nouveau sur une île, sans pont celle-ci, avec dans mes bagages Paris-Athènes de Vassilis Alexakis, que j'ai emprunté quelques jours auparavant à la bibliothèque de la rue du Commandant Schloesing et que je n'ai pas encore eu le temps de lire. Il y a longtemps que je voulais lire cet auteur et cette fois la suggestion d'une amie grecque m'y a décidé.
J'ai eu tôt fait d'achever le petit livre de Pirotte acheté à Lorient et je suis passé, dès le lendemain de mon arrivée en terre insulaire, à celui d'Alexakis. Je n'ai pas lu très vite, par bribes, quelques paragraphes après le café ou avant l'apéro.
La page où je me suis arrêté, ma lecture interrompue par la visite d'un ange, porte : "Je peux mentionner tous les endroits où j'ai eu par la suite le vertige : sur le pont du Gard, à la grotte de l'Apothicairerie de Belle-Île, sur un phare de l'Île de Groix...". Là, le sourire m'est venu aux lèvres. Il n'allait pas partir de sitôt.
... servent à nous faire des clins d'œil.
C'est bien connu.
Aller
Dans les rues de Lorient, en ce jour de départ, la pluie s'en donne à cœur joie pour nous saluer et nous rappeler, un sourire entre les nuages, que nous sommes bel et bien en Bretagne.
Promeneurs habitués aux temps maussades, nous nous réfugions - l'expérience vous montrerait que c'est d'une logique implacable - d'abord dans un bistrot, puis dans une librairie, puis dans un autre bistrot.
On éprouve toujours un certain plaisir à ramener de ses voyages un livre qui, une fois rangé à sa place (qu'il trouvera sans peine, soyons-en sûrs) dans la bibliothèque, conservera cependant une sorte d'éclat qui le distinguera des autres et mettra en route notre souvenir. Seul le choix de l'ouvrage peut parfois poser quelque problème. La pluie aidant - car elle avait redoublé - et grâce aux rayons honnêtement pourvus de cette belle librairie de province, je pus hésiter (même à sortir les mains vides) avant de m'arrêter sur le dernier en date des écrits de Jean-Claude Pirotte, comme on sait l'un de mes auteurs de chevet (et d'ailleurs). Pas la peine donc de l'ouvrir : il me plaira.
Entre-temps, l'averse s'était faite bruine, nous offrant donc un passage vers un bar sympathique aux allures de chalet. L'avenante serveuse ayant pris les commandes, et avant même qu'elle ne dépose devant nous les verres remplis d'un liquide brunâtre surmonté d'un col beige (la tête n'y était pas), chacun sort de sa poche sa récente acquisition.
La mienne, ouverte au hasard et à la page 38 : "Tu te souviens du logement que j'occupais à Lorient, près du ciel dans le voisinage agité des mouettes". Décidément, j'avais fait le bon choix.
Retour
J'ai renoué avec ma vieille habitude d'emmener en vacances un livre au moins emprunté en bibliothèque. Je me souviens avoir emporté sur l'Île d'Oléron Collection de sable d'Italo Calvino. Le titre n'avait pas été choisi au hasard et il revint sur les rayonnages de la bibliothèque de la rue Jacques Bingen garni de quelques grains ramassés au gré du vent qui avait soufflé sur La Cotinière.
Douze ans plus tard, me voici de nouveau sur une île, sans pont celle-ci, avec dans mes bagages Paris-Athènes de Vassilis Alexakis, que j'ai emprunté quelques jours auparavant à la bibliothèque de la rue du Commandant Schloesing et que je n'ai pas encore eu le temps de lire. Il y a longtemps que je voulais lire cet auteur et cette fois la suggestion d'une amie grecque m'y a décidé.
J'ai eu tôt fait d'achever le petit livre de Pirotte acheté à Lorient et je suis passé, dès le lendemain de mon arrivée en terre insulaire, à celui d'Alexakis. Je n'ai pas lu très vite, par bribes, quelques paragraphes après le café ou avant l'apéro.
La page où je me suis arrêté, ma lecture interrompue par la visite d'un ange, porte : "Je peux mentionner tous les endroits où j'ai eu par la suite le vertige : sur le pont du Gard, à la grotte de l'Apothicairerie de Belle-Île, sur un phare de l'Île de Groix...". Là, le sourire m'est venu aux lèvres. Il n'allait pas partir de sitôt.
15 juillet 2003
Après avoir fait sauter les plombs puis laissé joyeusement déborder la cafetière, je crois qu'une seule décision s'impose : prendre un peu de vacances.
C'est précisément ce que souhaitais annoncer.
Bon courage aux blogueurs qui restent consciencieusement devant leur écran (ou derrière) alors qu'ils seraient si bien sur une plage.
N'est-ce pas ?
Constat clinique (mais celui-là, il est facile) : Je suis obligé de me relire attentivement (d'un œil, l'autre s'est déjà rendormi) pour ne pas laisser les dix fautes de frappe que je fais à chaque ligne. Besoin de vacances donc, ou simplement de sommeil.
Puisqu'il n'y avait qu'à faire quelques pas et regarder en l'air, et que de toute façon le boucan prévisible m'aurait sans doute empêché de travailler, je suis allé voir le feu d'artifice.
C'est le deuxième que je vois de près, comme ça, à Paris. Les autres années, en général, j'étais ailleurs ou je m'en foutais. Quand j'habitais en presque-banlieue sud, c'était amusant, je voyais le feu d'artifice du Trocadéro en reflet dans un immeuble en verre ; en revanche, j'avais une vue directe sur un autre, plus petit, au-delà du périph'.
En fond sonore, ce soir (enfin, fond sonore, allez raconter ça à mes oreilles, qui traînaient près des enceintes), des chansons sur Paris. J'étais content d'entendre s'enchaîner Il est cinq heures, Paris s'éveille et Le Poinçonneur des Lilas mais, à mon goût, il en manquait au moins deux :
Cela dit, je ne voudrais pas casser l'ambiance (il y en avait peu, d'ailleurs).
C'est le deuxième que je vois de près, comme ça, à Paris. Les autres années, en général, j'étais ailleurs ou je m'en foutais. Quand j'habitais en presque-banlieue sud, c'était amusant, je voyais le feu d'artifice du Trocadéro en reflet dans un immeuble en verre ; en revanche, j'avais une vue directe sur un autre, plus petit, au-delà du périph'.
En fond sonore, ce soir (enfin, fond sonore, allez raconter ça à mes oreilles, qui traînaient près des enceintes), des chansons sur Paris. J'étais content d'entendre s'enchaîner Il est cinq heures, Paris s'éveille et Le Poinçonneur des Lilas mais, à mon goût, il en manquait au moins deux :
L'accordéon désaccordé
Les accords d'l'accordéon désaccordé du beau Léon S'accordent au diapason du tourbillon des corps et des cœurs amoureux Et l'cordon langoureux de leur mélancolie Relie mon vague à l'âme au charme disparu des rues du vieux Paris Où sont tous les cam'lots, les princes de la gouaille Les champions du bagout, les grands bonimenteurs Les tarzans-la-houppette brillantinés de frais Qu'accrochaient leurs bijoux de pacotille au cou des midinettes en bigoudis Tous les p'tits ouistitis des joueurs de Barbarie qui tiraient sur les chaînes Jongleurs et funambules qui volaient dans les plumes des chanteuses à rengaines Fréhel et la Damia, charmeuses de cobras qui vous saignaient le cœur avec les trémolos du malheur dans la voix Les accords d'l'accordéon désaccordé du beau Léon me collent à fleur de peau des vagues de langueur, des nappes de frissons et l'cordon langoureux d'leur mélancolie marie mon vague à l'âme à celui de Paname qu'on aime et qu'on oublie Envolés les bougnats, café-bois-et-charbon les flambeurs de java soignant leurs peines de cœur au Martini-Picon les sifflets des poulbots qui fusaient de la place quand les filles à marlou valsaient la chaloupée l'été à la terrasse des caboulots Où sont passés les fous rires et tous les mots doux des amants de la Seine qu'étrennaient leur bonheur des quais de l'Isle Saint-Louis à Notre-Dame en fleurs Dans quel nid haut-perché du paradis des photographes se cachent les p'tits moineaux Du Paris de Doisneau chantés par la môme Piaf Les accords d'l'accordéon désaccordé du beau Léon me filent à fleur de peau des nappes de langueur, des vagues de frissons et dans c'vieux décor illuminé par les tubes au néon je noie mon mal d'amour dans les bras de Paname encerclé par les tours Mais qu'est-c' qu'y t'ont pas fait, mon Paris, ma canaille, tous ces démolisseurs Qu'ont un pavé dans l'cœur et des s'melles en béton Par où s'est envolé l'esprit des ritournelles s'évadant des ruelles Et du pavé des cours sous l'aile des hirondelles du faubourg T'as l'air d'un nouveau riche qu'a honte de son passé et qui jette la photo Déchirée de son âme par-dessus les périph' J't'abandonne aux touristes, aux branleurs de Tour Eiffel Et j'retourne en banlieue demander au bon dieu de faire la courte échelle Aux pianistes à bretelle souriant aux étoiles Que la boule de cristal renvoie du haut du ciel Sur les p'tits amoureux qui tournent autour des bals (Jacques Higelin) |
Paris la nuit (Ronde de nuit)
Au cœur de la ville endormie Reposent des millions d'gens soumis Personne d'autre pour hurler la nuit Que l'vieux clochard sous l'pont Marie Dans les rues y'a plus qu'des matons Tous les apaches sont en prison Tout est si calme qu'ca sent l'pourri Paris va crever d'ennui L'baron qui règne à la mairie Veut qu'tout l'monde aille au lit Sans bruit Les lits qui grincent sont interdits D'ronfler c'est toléré...merci!! Allons enfants de la patrie Contre nous de la tyrannie Dont nous abreuve ce bouffon Élu par de sinistres cons (*) Paris se meurt aujourd'hui De s'être donnée à un bandit Un salaud qui lui a pris Ses nuits blanches Paris la nuitc'est fini Paris va crever d'ennui Paris se meurt rendez lui Ses nuits blanches (La Mano Negra) (*) Une précision tout de même : cette chanson qui a accompagné quelques années de ma jeunesse (mais ce n'est pas là le sujet) a été écrite alors que Paris avait pour maire un type - le bouffon de la chanson - qui aujourd'hui se prélasse dans un grand jardin les jours de fête nationale. Son successeur, si l'on excepte l'interlude animé par un escroc notoire, a tenté l'an dernier de redonner, au moins symboliquement, une nuit blanche à Paris. Il reste cependant beaucoup à faire.
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Cela dit, je ne voudrais pas casser l'ambiance (il y en avait peu, d'ailleurs).
14 juillet 2003
Mauvaise nouvelle d'une étoile
Ma vie avec internet est jalonnée déjà de quelques effondrements. Quand je retourne sur un site, je ne sais plus à quoi m'attendre. Je viens d'apprendre la mort, il y a trois mois, d'un écrivain que j'avais découvert et apprécié en décembre/janvier dernier, au moment où je me suis mis à écrire ici. Mylène Koziel n'avait pas 28 ans. Allez voir son site et vous comprendrez peut-être pourquoi je suis triste.
Ma vie avec internet est jalonnée déjà de quelques effondrements. Quand je retourne sur un site, je ne sais plus à quoi m'attendre. Je viens d'apprendre la mort, il y a trois mois, d'un écrivain que j'avais découvert et apprécié en décembre/janvier dernier, au moment où je me suis mis à écrire ici. Mylène Koziel n'avait pas 28 ans. Allez voir son site et vous comprendrez peut-être pourquoi je suis triste.
Fête nationale, mes choses !
Il y en a bien un qui a compris ce que ce jour, tel qu'on a pris l'habitude de le fêter, m'inspire :
Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.
(Georges Brassens)
Pourtant, je comprends que ce genre de démonstration ait pu, à certains moments
de notre histoire, être une fête, dont on n'aurait pas voulu être privé :
Un beau matin de juillet, le réveil
A sonné dès le lever du soleil
Et j'ai dit à ma poupée: faut te s'couer
C'est aujourd'hui qu'il passe
On arrive sur le boulevard sans retard
Pour voir défiler le roi d'Zanzibar
Mais sur-le-champ on est r'foulés par les agents
Alors j'ai dit
On n'est pas là pour se faire engueuler
On est là pour voir le défilé
On n'est pas là pour se faire piétiner
On est là pour voir le défilé
Si tout le monde était resté chez soi
Ça f'rait du tort à la République
Laissez-nous donc qu'on le regarde
Sinon plus tard quand la reine reviendra
Ma parole, nous on r'viendra pas
(Boris Vian)
La fête retrouvera sa raison d'être, elle sera vraiment nationale, de nouveau, quand nous aurons retrouvé la voie des 14 juillet, des 4 août et des 6 octobre. Ce n'est plus de Versailles mais de l'Élysée, de Matignon et de la Bourse qu'il faudra ramener "le boulanger, la boulangère et le petit mitron". Ce n'est plus au Louvre qu'il faudra l'amener mais en place de Grève.
Alors, on pourra ressortir les lampions.
Amis, restons toujours unis (bis)
Ne craignons pas nos ennemis (bis)
S'ils vien'nt nous attaquer
Nous les ferons sauter.
Dansons la Carmagnole
Vive le son, Vive le son
Dansons la Carmagnole
Vive le son du canon.
Il y en a bien un qui a compris ce que ce jour, tel qu'on a pris l'habitude de le fêter, m'inspire :
Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.
(Georges Brassens)
Voire, de façon plus générale et radicale :
J' peux pas encaisser les drapeaux,
quoique le noir soit le plus beau.
La Marseillaise, même en reggae,
Ça m'a toujours fait dégueuler.
Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
(Renaud)
J' peux pas encaisser les drapeaux,
quoique le noir soit le plus beau.
La Marseillaise, même en reggae,
Ça m'a toujours fait dégueuler.
Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
(Renaud)
Pourtant, je comprends que ce genre de démonstration ait pu, à certains moments
de notre histoire, être une fête, dont on n'aurait pas voulu être privé :
Un beau matin de juillet, le réveil
A sonné dès le lever du soleil
Et j'ai dit à ma poupée: faut te s'couer
C'est aujourd'hui qu'il passe
On arrive sur le boulevard sans retard
Pour voir défiler le roi d'Zanzibar
Mais sur-le-champ on est r'foulés par les agents
Alors j'ai dit
On n'est pas là pour se faire engueuler
On est là pour voir le défilé
On n'est pas là pour se faire piétiner
On est là pour voir le défilé
Si tout le monde était resté chez soi
Ça f'rait du tort à la République
Laissez-nous donc qu'on le regarde
Sinon plus tard quand la reine reviendra
Ma parole, nous on r'viendra pas
(Boris Vian)
La fête retrouvera sa raison d'être, elle sera vraiment nationale, de nouveau, quand nous aurons retrouvé la voie des 14 juillet, des 4 août et des 6 octobre. Ce n'est plus de Versailles mais de l'Élysée, de Matignon et de la Bourse qu'il faudra ramener "le boulanger, la boulangère et le petit mitron". Ce n'est plus au Louvre qu'il faudra l'amener mais en place de Grève.
Alors, on pourra ressortir les lampions.
Amis, restons toujours unis (bis)
Ne craignons pas nos ennemis (bis)
S'ils vien'nt nous attaquer
Nous les ferons sauter.
Dansons la Carmagnole
Vive le son, Vive le son
Dansons la Carmagnole
Vive le son du canon.
11 juillet 2003
05 juillet 2003
02 juillet 2003
Monsieur Bricolage
Depuis quelques jours, j'ai entrepris de concocter quelques pages annexes à ce blog. J'ai donc emprunté de nouveau, auprès de l'une de mes bibliothèques municipales préférées, un petit volume intitulé HTML4 pour les Nuls (puisqu'ils n'avaient pas Internet pour les cons, ni La Page web pour les manchots), cet opuscule qui m'avait déjà fait passé de belles soirées en mars dernier - même si les résultats n'ont pas été immédiatement flagrants.
Avec l'habileté du bricoleur résigné à s'écraser les doigts à grands coups de marteau, je tâtonne, tâtonne, tâtonne encore et voilà que mon navigateur - le pauvre, il va se choper un putain de mal de mer d'ici peu - m'affiche de beaux aplats rouge vif en lieu et place de tout sauf ça. Il me gonfle, le navigateur, même si je sais que ce n'est pas de sa faute.
Quand j'aurai fait mes balises, vous pourrez donc voler de lien en lien comme Tarzan etc.
Tout ça parlera de musique surtout, et du reste un peu.
Depuis quelques jours, j'ai entrepris de concocter quelques pages annexes à ce blog. J'ai donc emprunté de nouveau, auprès de l'une de mes bibliothèques municipales préférées, un petit volume intitulé HTML4 pour les Nuls (puisqu'ils n'avaient pas Internet pour les cons, ni La Page web pour les manchots), cet opuscule qui m'avait déjà fait passé de belles soirées en mars dernier - même si les résultats n'ont pas été immédiatement flagrants.
Avec l'habileté du bricoleur résigné à s'écraser les doigts à grands coups de marteau, je tâtonne, tâtonne, tâtonne encore et voilà que mon navigateur - le pauvre, il va se choper un putain de mal de mer d'ici peu - m'affiche de beaux aplats rouge vif en lieu et place de tout sauf ça. Il me gonfle, le navigateur, même si je sais que ce n'est pas de sa faute.
Quand j'aurai fait mes balises, vous pourrez donc voler de lien en lien comme Tarzan etc.
Tout ça parlera de musique surtout, et du reste un peu.
28 juin 2003
Patience pour les jours d'été
Je suis "en train" d'écrire plusieurs petites choses, dont plusieurs pour ici.
Je me suis diverti pendant ce temps avec le retour du Jeopardix chez Bidibi. Un dialogue en a résulté, qui a atterri sur le seuil, comme au bon vieux temps.
Je suis "en train" d'écrire plusieurs petites choses, dont plusieurs pour ici.
Je me suis diverti pendant ce temps avec le retour du Jeopardix chez Bidibi. Un dialogue en a résulté, qui a atterri sur le seuil, comme au bon vieux temps.
21 juin 2003
Rétrospective
2003 : Découverte du blog, sans incidence musicale jusqu'à présent.
2002 : Année de transition ? Mi rock-mi classique.
2001 : Premier festival rock : découverte des Pretty Things. Rencontres avec Philippe Schoeller et Philippe Manoury.
2000 : Retour à Paris. En février, mon emménagement coïncide avec le festival de musique contemporaine "Présences". En juin, pour la première fois, la musique devient mon gagne-pain
1999 : Exil. La musique est mon seul soutien.
1998 : Fin d'une époque : mort de "mon" journal. Début d'une vie de SDF de la critique.
1997 : Ceux qui m'hébergent doivent régulièrement supporter la 3e Symphonie de Bruckner au réveil.
1996 : La musique me fait voyager : la Suisse, plus tard la Finlande.
1995 : Premiers articles sur la musique. Premier festival classique.
1994 : Happé par la musique. Sans ça...
1993 : Mort de mon père et de Frank Zappa.
1992 : Le rêve réalisé : Emerson, Lake & Palmer en concert à l'Elysée-Montmartre.
1991 : Le 8 mars sera le premier concert (Jean-François Heisser jouant la Sonate pour piano de Paul Dukas au Châtelet) de ma période boulimique, aujourd'hui terminée (provisoirement ou pas). Depuis, quelques milliers d'heures de concert se sont précipitées vers mes yeux et mes oreilles.
2003 : Découverte du blog, sans incidence musicale jusqu'à présent.
2002 : Année de transition ? Mi rock-mi classique.
2001 : Premier festival rock : découverte des Pretty Things. Rencontres avec Philippe Schoeller et Philippe Manoury.
2000 : Retour à Paris. En février, mon emménagement coïncide avec le festival de musique contemporaine "Présences". En juin, pour la première fois, la musique devient mon gagne-pain
1999 : Exil. La musique est mon seul soutien.
1998 : Fin d'une époque : mort de "mon" journal. Début d'une vie de SDF de la critique.
1997 : Ceux qui m'hébergent doivent régulièrement supporter la 3e Symphonie de Bruckner au réveil.
1996 : La musique me fait voyager : la Suisse, plus tard la Finlande.
1995 : Premiers articles sur la musique. Premier festival classique.
1994 : Happé par la musique. Sans ça...
1993 : Mort de mon père et de Frank Zappa.
1992 : Le rêve réalisé : Emerson, Lake & Palmer en concert à l'Elysée-Montmartre.
1991 : Le 8 mars sera le premier concert (Jean-François Heisser jouant la Sonate pour piano de Paul Dukas au Châtelet) de ma période boulimique, aujourd'hui terminée (provisoirement ou pas). Depuis, quelques milliers d'heures de concert se sont précipitées vers mes yeux et mes oreilles.
1990 : Premier concert pop : Phil Collins à Bercy. Premier concert classique : Myung-Whun Chung dirige Ravel et Moussorgski à l'Opéra-Bastille, le jour de la fête de la musique (et accessoirement le jour de l'épreuve de maths du bac). Autre souvenir : concert de Jean-Michel Jarre à La Défense (14 juillet) - moins pour les images de poissons venant se découper sur les arêtes des tours de verre que parce que c'est l'un des derniers grands moments vécus avec mon père. En octobre, mort de Leonard Bernstein.
1989 : Grève à Radio France. J'avale le programme Hector, diffusé en boucle.
1988 : Achat d'une platine CD de marque coréenne, qui aura la vie dure, la pauvrette, remplacée définitivement le 31 décembre 2001. Premier CD, pour aller avec : Selling England by the pound de Genesis.
1987 : Je me couche tôt en écoutant Genesis et m'endort vers 22h. Le matin, je me réveille à 3h : France Infos diffuse alors un bon programme musical.
1986 : Achat d'une vraie chaîne hi-fi. Séjour en Allemagne. J'en ramène deux albums d'Emerson, Lake & Palmer (Tarkus et Trilogy).
1985 : Redécouverte d'un vieux disque qui craque : Pictures at an exhibition d'Emerson, Lake & Palmer, donné jadis à mon frère par notre oncle.
1984 : Mama et Home by the sea de Genesis rythment mes trajets en car vers et depuis le collège.
1983 : Je danse sur Let's Dance de Bowie - c'est fait pour.
1982 : Premiers 45t pop, notamment Sweet Dreams d'Eurythmics.
1981 : J'ai un oncle musicien qui vit au milieu des amplis et des claviers.
1980 : Je chante Anne Sylvestre avec mon école - et fait aussitôt mes adieux au show-business.
1979 : Samedi matin avec Papa : je découvre donc Fip, Cerrone, Erik Satie...
1978 : Les souvenirs d'alors doivent s'apparenter à quelques chansons (Brassens, Bashung, Brel, Ferré...). Pendant longtemps, mes vacances pourraient se résumer à un autoradio et une carte routière.
1977 : J'ai un bel électrophone (pour écouter les disques du "Petit Ménestrel") et une radio logée dans une boîte à cigares.
1976 : Aucun souvenir musical de cette époque.
1975 : Dans mon HLM, le rap n'existe pas encore.
1974 : Musicalement, c'est plutôt une bonne année, non ?
1989 : Grève à Radio France. J'avale le programme Hector, diffusé en boucle.
1988 : Achat d'une platine CD de marque coréenne, qui aura la vie dure, la pauvrette, remplacée définitivement le 31 décembre 2001. Premier CD, pour aller avec : Selling England by the pound de Genesis.
1987 : Je me couche tôt en écoutant Genesis et m'endort vers 22h. Le matin, je me réveille à 3h : France Infos diffuse alors un bon programme musical.
1986 : Achat d'une vraie chaîne hi-fi. Séjour en Allemagne. J'en ramène deux albums d'Emerson, Lake & Palmer (Tarkus et Trilogy).
1985 : Redécouverte d'un vieux disque qui craque : Pictures at an exhibition d'Emerson, Lake & Palmer, donné jadis à mon frère par notre oncle.
1984 : Mama et Home by the sea de Genesis rythment mes trajets en car vers et depuis le collège.
1983 : Je danse sur Let's Dance de Bowie - c'est fait pour.
1982 : Premiers 45t pop, notamment Sweet Dreams d'Eurythmics.
1981 : J'ai un oncle musicien qui vit au milieu des amplis et des claviers.
1980 : Je chante Anne Sylvestre avec mon école - et fait aussitôt mes adieux au show-business.
1979 : Samedi matin avec Papa : je découvre donc Fip, Cerrone, Erik Satie...
1978 : Les souvenirs d'alors doivent s'apparenter à quelques chansons (Brassens, Bashung, Brel, Ferré...). Pendant longtemps, mes vacances pourraient se résumer à un autoradio et une carte routière.
1977 : J'ai un bel électrophone (pour écouter les disques du "Petit Ménestrel") et une radio logée dans une boîte à cigares.
1976 : Aucun souvenir musical de cette époque.
1975 : Dans mon HLM, le rap n'existe pas encore.
1974 : Musicalement, c'est plutôt une bonne année, non ?
Liens-dédicaces
Julien s'est, semble-t-il, proposé d'enrichir cette journée en "bloguant sa musique". Ses mots sont souvent musique eux-mêmes, ouvrant sur quelque "pays des malices" dont l'horizon lui donne le secret.
Quant à Leeloo, qui dit "écouter de tout" (mais qui surtout, je crois, écoute tout le monde), elle va bien nous en dire un peu plus, cette fois.
Deux blogueurs qui ne participent pas à l'opération mettent en exergue à leurs posts l'environnement musical du moment. J'ai commencé à m'intéresser sérieusement à Bidibi Jones quand elle a déclaré écrire en écoutant "Cinema Show" de Genesis. Quant à Martial, il a des goûts qui pourraient le faire qualifier de "vieux copain". Ce sont mes amis en musique.
Julien s'est, semble-t-il, proposé d'enrichir cette journée en "bloguant sa musique". Ses mots sont souvent musique eux-mêmes, ouvrant sur quelque "pays des malices" dont l'horizon lui donne le secret.
Quant à Leeloo, qui dit "écouter de tout" (mais qui surtout, je crois, écoute tout le monde), elle va bien nous en dire un peu plus, cette fois.
Deux blogueurs qui ne participent pas à l'opération mettent en exergue à leurs posts l'environnement musical du moment. J'ai commencé à m'intéresser sérieusement à Bidibi Jones quand elle a déclaré écrire en écoutant "Cinema Show" de Genesis. Quant à Martial, il a des goûts qui pourraient le faire qualifier de "vieux copain". Ce sont mes amis en musique.
Variations sur Temporel
dans le cadre de
Ce n'est pas en improvisant aujourd'hui que j'arriverai à grand'chose. La musique a occupé et, je crois, occupe toujours une place et un temps (A Time and a Place si on veut) importants dans ma vie. Je n'en suis plus à laisser la radio la nuit me réveiller au moindre accord connu pour me laisser une heure plus tard les cernes aux yeux, accoudé heureux dans mon lit. Je l'ai fait pourtant, mais il faut croire que je viellis, m'embourgeoise et m'assagit. La musique a toujours valu pour moi en tant que découverte permanente mais aussi comme occasion de retrouvailles. Combien de fois me suis-je pris à l'avance de vertige à la seule idée d'entendre telle oeuvre par tel interprète, de découvrir une nouvelle création, de revivre une émotion inoubliable ? Assis face à un grand orchestre ou trépignant devant des enragés du rock, captivé par une sonate ou un solo de guitare dans l'obscurité d'une soirée partagée ou non, la musique a toujours eu le pouvoir de me fasciner. De la musique partout, toujours. Aussi, la fête de la musique aurait pu me paraître ridicule, une journée d'abondance pour un an d'indigence. Et pourtant, depuis ce 21 juin 1990 où la fête m'a fait quitter précipitamment les salles d'examen pour être à temps à l'Opéra-Bastille, je ne saurais en médire. C'est quand même ce jour-là que j'ai compris à quoi servait un chef d'orchestre. Le 21 juin n'est pas toujours pour moi plus festif que le 20 ou le 22. Mais s'il peut faire naître chez d'autres ce qu'il a fait naître chez moi, c'est qu'il s'agit d'une belle fête. Je serai ce soir dans un petit bar près de la place de la République. On entendra "au loin" les basses grondantes des vedettes acueillies sur une vaste scène par un marchand de pastis. Mais j'écouterai des amis jouer - mal sans doute - au bord du zinc où je siroterai quelques bières. De quoi me fabriquer des souvenirs.
dans le cadre de
Ce n'est pas en improvisant aujourd'hui que j'arriverai à grand'chose. La musique a occupé et, je crois, occupe toujours une place et un temps (A Time and a Place si on veut) importants dans ma vie. Je n'en suis plus à laisser la radio la nuit me réveiller au moindre accord connu pour me laisser une heure plus tard les cernes aux yeux, accoudé heureux dans mon lit. Je l'ai fait pourtant, mais il faut croire que je viellis, m'embourgeoise et m'assagit. La musique a toujours valu pour moi en tant que découverte permanente mais aussi comme occasion de retrouvailles. Combien de fois me suis-je pris à l'avance de vertige à la seule idée d'entendre telle oeuvre par tel interprète, de découvrir une nouvelle création, de revivre une émotion inoubliable ? Assis face à un grand orchestre ou trépignant devant des enragés du rock, captivé par une sonate ou un solo de guitare dans l'obscurité d'une soirée partagée ou non, la musique a toujours eu le pouvoir de me fasciner. De la musique partout, toujours. Aussi, la fête de la musique aurait pu me paraître ridicule, une journée d'abondance pour un an d'indigence. Et pourtant, depuis ce 21 juin 1990 où la fête m'a fait quitter précipitamment les salles d'examen pour être à temps à l'Opéra-Bastille, je ne saurais en médire. C'est quand même ce jour-là que j'ai compris à quoi servait un chef d'orchestre. Le 21 juin n'est pas toujours pour moi plus festif que le 20 ou le 22. Mais s'il peut faire naître chez d'autres ce qu'il a fait naître chez moi, c'est qu'il s'agit d'une belle fête. Je serai ce soir dans un petit bar près de la place de la République. On entendra "au loin" les basses grondantes des vedettes acueillies sur une vaste scène par un marchand de pastis. Mais j'écouterai des amis jouer - mal sans doute - au bord du zinc où je siroterai quelques bières. De quoi me fabriquer des souvenirs.
19 juin 2003
16 juin 2003
14 juin 2003
Service minimum (pour Jean-Pierre R.)
Renault au boulot
On ne peut pas crier
on ne peut pas tomber plus bas.
Renault au boulot !
Misérable slogan hurlé sur les Champs-Élysées
en toute sécurité.
Renault au boulot !
La France aux Français !
Cris tricolores
cris de peur bleue
de terreur blanche
de honte rouge refoulée.
Renault au boulot !
ouvriers à la chaîne
chômeurs au malheur comme chiens à la niche
mineurs à la misère
gueules noires au grisou
paysans n'importe où !
Et nous entre nous
chez nous
chez eux
chez vous.
Jacques Prévert, 31 mai 1968
Et aussi, de mémoire (pour Bitorigolo)
Quand les boueux sont en grève
C'est les ordures qui protestent.
Jacques Prévert
"Nous avons une situation économique
Qui fait que chaque jour de
Grève est un problème
Grave pour vous."
(Jean-Pierre R.)
Qui fait que chaque jour de
Grève est un problème
Grave pour vous."
(Jean-Pierre R.)
Renault au boulot
On ne peut pas crier
on ne peut pas tomber plus bas.
Renault au boulot !
Misérable slogan hurlé sur les Champs-Élysées
en toute sécurité.
Renault au boulot !
La France aux Français !
Cris tricolores
cris de peur bleue
de terreur blanche
de honte rouge refoulée.
Renault au boulot !
ouvriers à la chaîne
chômeurs au malheur comme chiens à la niche
mineurs à la misère
gueules noires au grisou
paysans n'importe où !
Et nous entre nous
chez nous
chez eux
chez vous.
Jacques Prévert, 31 mai 1968
Et aussi, de mémoire (pour Bitorigolo)
Quand les boueux sont en grève
C'est les ordures qui protestent.
Jacques Prévert
08 juin 2003
...the hard way
Et puis, ce Marc, toujours le même, le v'là qu'il écoute du Zappa, période big band anti-Reagan (ca. 1988). C'est bien, ça.
Elvis has just left the building...
Et puis, ce Marc, toujours le même, le v'là qu'il écoute du Zappa, période big band anti-Reagan (ca. 1988). C'est bien, ça.
Elvis has just left the building...
Y a des jours... (pour Marc)
Puisque Marc-Martial m'a fait la belle surprise de ressortir un Bill Deraime de derrière les fagots, je me fais un plaisir de lui répondre ici, avec à mon tour une petite complainte.
Mais, d'abord, pour ceuss qui connaissent pas, dont les plus jeunes, Bill Deraime a le mérite, outre d'avoir fréquenté les mêmes contrées que moi, d'être l'un des rares vrais bluesmen français. Le blues, ça se chante avec une vraie langue et Bill en a une. Par exemple,
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t'écraseras plus personne.
Ça vous dit quelque chose ?
Et Faut que j' me tire ailleurs que nous offre l'ami Marc-Martial ?
Moi, ça me fait penser à cette autre merveille :
Y a des jours avec et y a des jours sans
Des jours on fait des claquettes
Et des jours on attend...
Je me souviens plus bien de l'enchaînement des couplets.
Celui qui trouve de qui c'est, eh bien, c'est un mec bien - ou une fille bien, au choix.
Puisque Marc-Martial m'a fait la belle surprise de ressortir un Bill Deraime de derrière les fagots, je me fais un plaisir de lui répondre ici, avec à mon tour une petite complainte.
Mais, d'abord, pour ceuss qui connaissent pas, dont les plus jeunes, Bill Deraime a le mérite, outre d'avoir fréquenté les mêmes contrées que moi, d'être l'un des rares vrais bluesmen français. Le blues, ça se chante avec une vraie langue et Bill en a une. Par exemple,
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t'écraseras plus personne.
Ça vous dit quelque chose ?
Et Faut que j' me tire ailleurs que nous offre l'ami Marc-Martial ?
Moi, ça me fait penser à cette autre merveille :
Y a des jours avec et y a des jours sans
Des jours on fait des claquettes
Et des jours on attend...
Je me souviens plus bien de l'enchaînement des couplets.
Celui qui trouve de qui c'est, eh bien, c'est un mec bien - ou une fille bien, au choix.
07 juin 2003
Je suis comme je suis. Je suis fait comme ça
Et voilà que me reprend ma manie de me jeter sur le premier livre qui traîne. Un livre que souvent je connais bien déjà - ce n'est pas un hasard s'il se trouve là, pas rangé, à portée de main. J'arrête tout et je lis. Pas jusqu'au bout, ce n'est pas nécessaire. Juste de quoi retrouver le plaisir de mots amis et de m'en imprégner de nouveau.
Si ce qu'on lit nous construit, et je le crois volontiers, ce que je mets là aidera sans doute à mieux me connaître. Pour mieux me comprendre ?
Et voilà que me reprend ma manie de me jeter sur le premier livre qui traîne. Un livre que souvent je connais bien déjà - ce n'est pas un hasard s'il se trouve là, pas rangé, à portée de main. J'arrête tout et je lis. Pas jusqu'au bout, ce n'est pas nécessaire. Juste de quoi retrouver le plaisir de mots amis et de m'en imprégner de nouveau.
Si ce qu'on lit nous construit, et je le crois volontiers, ce que je mets là aidera sans doute à mieux me connaître. Pour mieux me comprendre ?
Le Fidèle absolu
Le seul arbre qu´il connaissait
Sous sa fenêtre florissait.
C´était le rustique absolu,
L´homme d´un seul jardin, pas plus.
Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Coureurs de forêts vierges,
Regardaient, étonnés,
Ce bonhomme enchaîné
A sa tige d´asperge.
Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas
Des forêts luxuriantes,
Des forêts de Bondy,
Des forêts de Gasti-
ne et de Brocéliande ?
Et l´homme répondit
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Au diable ce que j´ai
Juste devant ma porte."
Je n´ai vu qu´un seul arbre, un seul, mais je l´ai vu,
Et je connais par cœur sa ramure touffue,
Et ce tout petit bout de branche me suffit :
Pour connaître une feuille, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de vous pendre haut et court,
Soyez gentil, ne vous pendez pas à mon arbre !
Il n´avait jamais voyagé
Plus loin que l´ombre du clocher.
C´était l´autochtone absolu,
L´homme d´un seul pays, pas plus.
Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Tous les gens du voyage,
Regardaient étonnés
Cet être cantonné
Dans son petit village.
Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas,
Derrière tes montagnes,
Des pays merveilleux,
Des pays de cocagne ?
Et l´homme répondit :
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Au diable ce que j´ai
Juste devant ma porte."
Je n´ai vu qu´un village, un seul, mais je l´ai vu,
Et ses quatre maisons ont su combler ma vue,
Et ce tout petit bout de monde me suffit :
Pour connaître une rue, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de tirer le canon,
Soyez gentil, ne tirez pas sur mon village.
Il n´avait jamais embrassé
Personne que sa fiancée.
C´était le fidèle absolu,
L´homme d´un seul amour, pas plus.
Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Friands de bagatelle,
Regardaient étonnés
Ce bonhomme enchaîné
A son bout de dentelle.
Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas
Des beautés par séquelles,
Et qu´on peut sans ennui
Connaître mille nuits
De noces avec elles ?
Et l´homme répondit :
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Loin d´ici ce que j´ai
Juste devant ma porte."
Je n´ai vu qu´un amour, un seul, mais je l´ai vu,
Et ce grain de beauté a su combler ma vue,
Et ce tout petit bout de Vénus me suffit :
Pour connaître une femme, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de courir les jupons,
Soyez gentil, ne courez pas après ma belle.
Georges Brassens
Le seul arbre qu´il connaissait
Sous sa fenêtre florissait.
C´était le rustique absolu,
L´homme d´un seul jardin, pas plus.
Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Coureurs de forêts vierges,
Regardaient, étonnés,
Ce bonhomme enchaîné
A sa tige d´asperge.
Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas
Des forêts luxuriantes,
Des forêts de Bondy,
Des forêts de Gasti-
ne et de Brocéliande ?
Et l´homme répondit
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Au diable ce que j´ai
Juste devant ma porte."
Je n´ai vu qu´un seul arbre, un seul, mais je l´ai vu,
Et je connais par cœur sa ramure touffue,
Et ce tout petit bout de branche me suffit :
Pour connaître une feuille, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de vous pendre haut et court,
Soyez gentil, ne vous pendez pas à mon arbre !
Il n´avait jamais voyagé
Plus loin que l´ombre du clocher.
C´était l´autochtone absolu,
L´homme d´un seul pays, pas plus.
Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Tous les gens du voyage,
Regardaient étonnés
Cet être cantonné
Dans son petit village.
Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas,
Derrière tes montagnes,
Des pays merveilleux,
Des pays de cocagne ?
Et l´homme répondit :
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Au diable ce que j´ai
Juste devant ma porte."
Je n´ai vu qu´un village, un seul, mais je l´ai vu,
Et ses quatre maisons ont su combler ma vue,
Et ce tout petit bout de monde me suffit :
Pour connaître une rue, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de tirer le canon,
Soyez gentil, ne tirez pas sur mon village.
Il n´avait jamais embrassé
Personne que sa fiancée.
C´était le fidèle absolu,
L´homme d´un seul amour, pas plus.
Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Friands de bagatelle,
Regardaient étonnés
Ce bonhomme enchaîné
A son bout de dentelle.
Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas
Des beautés par séquelles,
Et qu´on peut sans ennui
Connaître mille nuits
De noces avec elles ?
Et l´homme répondit :
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Loin d´ici ce que j´ai
Juste devant ma porte."
Je n´ai vu qu´un amour, un seul, mais je l´ai vu,
Et ce grain de beauté a su combler ma vue,
Et ce tout petit bout de Vénus me suffit :
Pour connaître une femme, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de courir les jupons,
Soyez gentil, ne courez pas après ma belle.
Georges Brassens
Un peu de musique, un peu d'amour
"Préserver la fraîcheur de l'inédit". C'est à cela sans doute que s'attachent ceux qui osent - parce qu'ils l'aiment - ajouter leur musique, leur coeur aux mots de Brassens, de tous les chanteurs le seul qui toujours arrive à me faire pleurer. Et je n'ai, hélas, pas la larme facile. On pleure parfois devant la beauté - parce qu'on l'a aperçue, croit-on, un jour évidemment lointain. Et aujourd'hui... Dites ces mots : "ma vie" et retenez vos larmes.
Jad Ayache a ceint de sa musique les mots de Georges Brassens. Isabelle Feuillebois, Stella Vander et Claude Lamany les chantent. Le groupe s'appelle Ad Vitam et c'est merveilleux.
"Préserver la fraîcheur de l'inédit". C'est à cela sans doute que s'attachent ceux qui osent - parce qu'ils l'aiment - ajouter leur musique, leur coeur aux mots de Brassens, de tous les chanteurs le seul qui toujours arrive à me faire pleurer. Et je n'ai, hélas, pas la larme facile. On pleure parfois devant la beauté - parce qu'on l'a aperçue, croit-on, un jour évidemment lointain. Et aujourd'hui... Dites ces mots : "ma vie" et retenez vos larmes.
Jad Ayache a ceint de sa musique les mots de Georges Brassens. Isabelle Feuillebois, Stella Vander et Claude Lamany les chantent. Le groupe s'appelle Ad Vitam et c'est merveilleux.
05 juin 2003
02 juin 2003
18 mai 2003
Ai-je dit mon dernier mot ?
Je ne le crois pas. Et si depuis quelque temps, j'écris peu ici, c'est que je m'occupe ailleurs - ou, plus exactement, je me préoccupe d'autres choses. Un petit aperçu des raisons de mon silence ici (je répète que je m'exprime ailleurs) se retrouve assez bien dans ce texte de Plume reproduit par Asa.
En attendant, j'ai mis quelques vaches à brouter ci-dessus et dressé une autre passerelle vers certains de mes refuges.
Je ne le crois pas. Et si depuis quelque temps, j'écris peu ici, c'est que je m'occupe ailleurs - ou, plus exactement, je me préoccupe d'autres choses. Un petit aperçu des raisons de mon silence ici (je répète que je m'exprime ailleurs) se retrouve assez bien dans ce texte de Plume reproduit par Asa.
En attendant, j'ai mis quelques vaches à brouter ci-dessus et dressé une autre passerelle vers certains de mes refuges.
10 mai 2003
09 mai 2003
29 avril 2003
28 avril 2003
La guerre n'est pas finie...
A ceux qui espèrent encore parfois et qui ne savent pas à quel dieu* se vouer, je conseille l'écoute de ceci. Qui - à part un Bush, un Rumsfeld ou un Léotard (François) - pourrait encore vouloir tuer après avoir écouté le Lacrimosa ou le Libera me ?
A ceux qui espèrent encore parfois et qui ne savent pas à quel dieu* se vouer, je conseille l'écoute de ceci. Qui - à part un Bush, un Rumsfeld ou un Léotard (François) - pourrait encore vouloir tuer après avoir écouté le Lacrimosa ou le Libera me ?
* "Témoin, Dieu prend une majuscule !
- Dudule aussi, Monsieur le Président"
(Jean-Claude Pirotte)
- Dudule aussi, Monsieur le Président"
(Jean-Claude Pirotte)
17 avril 2003
En temps de guerre
A lire : Jakob Michael Reinhold Lenz, Les Soldats (éd. de l'Arche)
A écouter : l'opéra qu'en a tiré Bernd Alois Zimmermann
Ça peut aider à réfléchir...
A lire : Jakob Michael Reinhold Lenz, Les Soldats (éd. de l'Arche)
A écouter : l'opéra qu'en a tiré Bernd Alois Zimmermann
Ça peut aider à réfléchir...
Soyons diplomates jusqu'au bout
Asa a raison d'inciter à la diffusion de cet intéressant entretien avec Noam Chomsky, qui éclaire bien certains points importants concernant la guerre en cours. Comme toujours, l'usage de la force se fait non seulement aux dépens et au mépris des populations, mais aussi aux dépens et au mépris du sens des mots. C'est pourquoi les précisions de Chomsky (qui est un éminent linguiste) quant à ce que l'on nomme aujourd'hui la "diplomatie" me semblent très utiles.
Cette mise au point aussi me paraît importante : "Il existe maintenant une pléiade d'ouvrages tentant d'expliquer pourquoi la France, l'Allemagne, la soi-disant « vieille Europe », la Turquie et ceux qui refusent de céder aux pressions américaines tentent de déstabiliser les Etats-Unis. Ces donneurs de leçon ne peuvent concevoir que ces pays agissent de la sorte parce qu'ils croient en une démocratie où les gouvernements doivent écouter leur population lorsqu'une large majorité exprime une opinion. C'est du mépris réel pour la démocratie, comme ce qui est arrivé aux Nations Unies est une marque de mépris total du système international."
J'ai souvent trouvé intelligent le blog de Mangeclous mais, depuis quelques semaines, il se contentait d'aligner des coupures de presse électronique justifiant la guerre, ce qui ne relève pas d'un esprit critique bien mesuré. En voici une qui, je crois, se passe de commentaire. Je me permets quand même de souligner cette phrase, dont on fera ce qu'on voudra : "Il faut du courage à un homme d'Etat pour imposer des convictions légitimes face à une opinion aveuglée".
Les "pacifistes" hétéroclites n'ont pas manqué d'être traités, une fois encore, de "Munichois" ("L'union sacrée de John Lennon et Neville Chamberlain", encore un article du Figaro cité par Mangeclous). Mais ça, on a l'habitude.
Allons plus loin. On a reproché (après coup, il va sans dire) aux partisans de la paix "à tout prix" en 1938 de ne pas voir les desseins d'Hitler et qu'il ne se contenterait pas de la seule annexion des Sudètes. On ferait bien aujourd'hui d'être attentif aux manoeuvres d'un certain Bush, qui semble ne pas vouloir se contenter d'occuper l'Irak.
Asa a raison d'inciter à la diffusion de cet intéressant entretien avec Noam Chomsky, qui éclaire bien certains points importants concernant la guerre en cours. Comme toujours, l'usage de la force se fait non seulement aux dépens et au mépris des populations, mais aussi aux dépens et au mépris du sens des mots. C'est pourquoi les précisions de Chomsky (qui est un éminent linguiste) quant à ce que l'on nomme aujourd'hui la "diplomatie" me semblent très utiles.
Cette mise au point aussi me paraît importante : "Il existe maintenant une pléiade d'ouvrages tentant d'expliquer pourquoi la France, l'Allemagne, la soi-disant « vieille Europe », la Turquie et ceux qui refusent de céder aux pressions américaines tentent de déstabiliser les Etats-Unis. Ces donneurs de leçon ne peuvent concevoir que ces pays agissent de la sorte parce qu'ils croient en une démocratie où les gouvernements doivent écouter leur population lorsqu'une large majorité exprime une opinion. C'est du mépris réel pour la démocratie, comme ce qui est arrivé aux Nations Unies est une marque de mépris total du système international."
J'ai souvent trouvé intelligent le blog de Mangeclous mais, depuis quelques semaines, il se contentait d'aligner des coupures de presse électronique justifiant la guerre, ce qui ne relève pas d'un esprit critique bien mesuré. En voici une qui, je crois, se passe de commentaire. Je me permets quand même de souligner cette phrase, dont on fera ce qu'on voudra : "Il faut du courage à un homme d'Etat pour imposer des convictions légitimes face à une opinion aveuglée".
Les "pacifistes" hétéroclites n'ont pas manqué d'être traités, une fois encore, de "Munichois" ("L'union sacrée de John Lennon et Neville Chamberlain", encore un article du Figaro cité par Mangeclous). Mais ça, on a l'habitude.
Allons plus loin. On a reproché (après coup, il va sans dire) aux partisans de la paix "à tout prix" en 1938 de ne pas voir les desseins d'Hitler et qu'il ne se contenterait pas de la seule annexion des Sudètes. On ferait bien aujourd'hui d'être attentif aux manoeuvres d'un certain Bush, qui semble ne pas vouloir se contenter d'occuper l'Irak.
16 avril 2003
Désolé
Désolé de ne plus rien écrire, de ce silence que j'impose.
Désolé de ne même pas vous en dire les raisons, pourtant si simples.
Je m'étais rouvert la voix le 3 avril dernier, il y a bientôt deux semaines.
J'aimerais que l'on prenne au sérieux ce que je disais.
J'ai employé un mot grave - "aphasie" -, moi qui n'ai jamais su, pour certains que j'aimais, mettre un nom sur leur maladie.
J'ai appris récemment que l'historienne Nicole Loraux venait de décéder. Elle avait il y a quelques années été victime précisément d'aphasie (mais cette fois, bien sûr, au sens propre et terrible du mot). Ce qu'il y a de drôle ici (drôle au sens de triste, évidemment), c'est que Nicole Loraux s'était beaucoup intéressée aux discours (notamment dans sa thèse sur l'oraison funèbre athénienne, L'Invention d'Athènes).
Un génie qui meurt est toujours un drame (voyez Borges).
Un génie qui se tait en est un plus grand encore. Car dans ce silence ce cachent peut-être des explications du monde.
J'ai appris le décès de Nicole Loraux alors que je m'étais, volontairement ou sans y penser, coupé du monde, mettant symboliquement un bras de mer entre la guerre et moi (car le monde aujourd'hui, c'est d'abord la guerre, n'est-ce pas ?).
Il suffit de mettre un peu de distance avec ce qui nous écrase pour se sentir libéré. Au moins, je le pense parfois, avec l'aide de ma naïveté sauvegardée.
Mais je n'ai rien construit pendant ces jours où j'étais heureux. L'effet euphorisant ne dure que l'instant même. Et je retrouve ici ma désolation.
Désolé, tout simplement.
Désolé de ne plus rien écrire, de ce silence que j'impose.
Désolé de ne même pas vous en dire les raisons, pourtant si simples.
Je m'étais rouvert la voix le 3 avril dernier, il y a bientôt deux semaines.
J'aimerais que l'on prenne au sérieux ce que je disais.
J'ai employé un mot grave - "aphasie" -, moi qui n'ai jamais su, pour certains que j'aimais, mettre un nom sur leur maladie.
J'ai appris récemment que l'historienne Nicole Loraux venait de décéder. Elle avait il y a quelques années été victime précisément d'aphasie (mais cette fois, bien sûr, au sens propre et terrible du mot). Ce qu'il y a de drôle ici (drôle au sens de triste, évidemment), c'est que Nicole Loraux s'était beaucoup intéressée aux discours (notamment dans sa thèse sur l'oraison funèbre athénienne, L'Invention d'Athènes).
Un génie qui meurt est toujours un drame (voyez Borges).
Un génie qui se tait en est un plus grand encore. Car dans ce silence ce cachent peut-être des explications du monde.
J'ai appris le décès de Nicole Loraux alors que je m'étais, volontairement ou sans y penser, coupé du monde, mettant symboliquement un bras de mer entre la guerre et moi (car le monde aujourd'hui, c'est d'abord la guerre, n'est-ce pas ?).
Il suffit de mettre un peu de distance avec ce qui nous écrase pour se sentir libéré. Au moins, je le pense parfois, avec l'aide de ma naïveté sauvegardée.
Mais je n'ai rien construit pendant ces jours où j'étais heureux. L'effet euphorisant ne dure que l'instant même. Et je retrouve ici ma désolation.
Désolé, tout simplement.
03 avril 2003
Captain Telex ne sait pas
Il ne peut pas savoir ce que m'évoque ce qu'il exhibe.
Les Vallées, Les 3 Pierrots, le petit train bleu et gris.
Il y a longtemps, bien bien bien longtemps.
Mais Telex, tu te trompes, il n'est pas vieux ton ticket.
Il ne peut pas savoir ce que m'évoque ce qu'il exhibe.
Les Vallées, Les 3 Pierrots, le petit train bleu et gris.
Il y a longtemps, bien bien bien longtemps.
Mais Telex, tu te trompes, il n'est pas vieux ton ticket.
Relance
Il y a quelques années, j'ai été pris de ce que j'ai appelé une période d'aphasie. Bien sûr, et fort heureusement, il ne s'agissait pas alors de la véritable maladie qui porte ce nom terrifiant, mais plutôt d'une "angoisse de la page blanche" généralisée.
Depuis maintenant longtemps, lire et écrire comptent beaucoup pour moi. Or, si j'ai pu -grâce à quelques auteurs - parvenir à "stabiliser" mes lectures, écrire continue à me poser d'énormes difficultés. Rien ne m'est facile dès qu'il s'agit de faire se suivre les mots, alors même qu'ils sont la base de mon univers.
J'ai voulu, je crois, désarmer les mots quand je me suis aperçu du pouvoir blessant qu'ils celaient. Depuis, les mots que j'emploie sont souvent plus contraints, j'ai peur de les laisser sortir seuls. C'est pourquoi bien souvent il me faut un prétexte (un "pré-texte", comme on voudra) pour écrire. On comprendra alors pourquoi je me suis lancé dans l'écriture de ce blog. Mais une fois encore, je me suis rendu compte des difficultés à faire venir les mots de moi. J'ai besoin souvent d'être poussé comme une vieille chignole (amis des clichés boueux, bonsoir). Qu'on me donne un point, un signal de départ.
En ce sens, les Mercredix du Dr Tomorrow me sont d'un important secours, de même que les Jeopardix de la chère Bidibi Jones... même si j'en oublie quelques-uns (ceux que je n'oublie pas sont là).
Nota : Bravo à Bidibi pour avoir démasqué mon pastiche de SM*.
* par SM, je n'entends, bien sûr, rien d'autre que les initiales d'une célèbre actrice qui fut chantée notamment par Julien Clerc et Alain Souchon.
Il y a quelques années, j'ai été pris de ce que j'ai appelé une période d'aphasie. Bien sûr, et fort heureusement, il ne s'agissait pas alors de la véritable maladie qui porte ce nom terrifiant, mais plutôt d'une "angoisse de la page blanche" généralisée.
Depuis maintenant longtemps, lire et écrire comptent beaucoup pour moi. Or, si j'ai pu -grâce à quelques auteurs - parvenir à "stabiliser" mes lectures, écrire continue à me poser d'énormes difficultés. Rien ne m'est facile dès qu'il s'agit de faire se suivre les mots, alors même qu'ils sont la base de mon univers.
J'ai voulu, je crois, désarmer les mots quand je me suis aperçu du pouvoir blessant qu'ils celaient. Depuis, les mots que j'emploie sont souvent plus contraints, j'ai peur de les laisser sortir seuls. C'est pourquoi bien souvent il me faut un prétexte (un "pré-texte", comme on voudra) pour écrire. On comprendra alors pourquoi je me suis lancé dans l'écriture de ce blog. Mais une fois encore, je me suis rendu compte des difficultés à faire venir les mots de moi. J'ai besoin souvent d'être poussé comme une vieille chignole (amis des clichés boueux, bonsoir). Qu'on me donne un point, un signal de départ.
En ce sens, les Mercredix du Dr Tomorrow me sont d'un important secours, de même que les Jeopardix de la chère Bidibi Jones... même si j'en oublie quelques-uns (ceux que je n'oublie pas sont là).
Nota : Bravo à Bidibi pour avoir démasqué mon pastiche de SM*.
* par SM, je n'entends, bien sûr, rien d'autre que les initiales d'une célèbre actrice qui fut chantée notamment par Julien Clerc et Alain Souchon.
17 mars 2003
Sens interdit
Tiens, la route de Nacara est barrée.
Je vais devoir faire un détour.
C'est pas grave ; j'ai le temps.
Et la région est belle.
Tiens, la route de Nacara est barrée.
Je vais devoir faire un détour.
C'est pas grave ; j'ai le temps.
Et la région est belle.
15 mars 2003
Réclame
Vous êtes en week-end.
Vous avez travaillé dur.
Vous avez déjà oublié qu'il y avait un Mercredix le 12 mars.
Allez donc faire un tour là.
Vous êtes en week-end.
Vous avez travaillé dur.
Vous avez déjà oublié qu'il y avait un Mercredix le 12 mars.
Allez donc faire un tour là.
12 mars 2003
La nostalgie, camarade
C'était un plaisir, avant, de collectionner les tickets de concert. Mais on ne les reverra plus, ils ont fait leur temps, les jolis petits bouts de papier cartonné qui évoquaient la pochette d'un disque ou gratifiaient le public d'une photo inédite de son chanteur préféré. Fini tout ça. Dans les archives. Aujourd'hui, faut être fonctionnel. On dématérialise. Faut aller vite. Que n'importe quelle gourde de la Fnac puisse s'exécuter en 5 sec. Sardou ou Deep Purple, même combat. Une sorte de ticket de caisse estampillé 40 euros.
"Deep Purple. Dimanche 29 juin 2003. 19h. Prix TTC : 40 euros". T'as tes infos, t'as payé. Bon, alors casse-toi. Quoi, t'es pas content ? Des images, tu veux ? Quoi foutre, des images ? Va chier. On te vend un truc, tu veux pas que ça soit beau, en plus ?
Donc, dans mes archives, maintenant, des tickets tous pareils.
N'empêche. Porcupine Tree, hier, c'était vachement bien.
C'était un plaisir, avant, de collectionner les tickets de concert. Mais on ne les reverra plus, ils ont fait leur temps, les jolis petits bouts de papier cartonné qui évoquaient la pochette d'un disque ou gratifiaient le public d'une photo inédite de son chanteur préféré. Fini tout ça. Dans les archives. Aujourd'hui, faut être fonctionnel. On dématérialise. Faut aller vite. Que n'importe quelle gourde de la Fnac puisse s'exécuter en 5 sec. Sardou ou Deep Purple, même combat. Une sorte de ticket de caisse estampillé 40 euros.
"Deep Purple. Dimanche 29 juin 2003. 19h. Prix TTC : 40 euros". T'as tes infos, t'as payé. Bon, alors casse-toi. Quoi, t'es pas content ? Des images, tu veux ? Quoi foutre, des images ? Va chier. On te vend un truc, tu veux pas que ça soit beau, en plus ?
Donc, dans mes archives, maintenant, des tickets tous pareils.
N'empêche. Porcupine Tree, hier, c'était vachement bien.
11 mars 2003
Blog buissonnier
Un coup je t'affiche le post
Un coup j'te l'affiche pas.
Après tout, il a bien raison. C'est le printemps, le soleil brille et Blogger n'a aucune raison de bosser plus que moi.
Prenons tout à la légère, promenons nous dans les bois, sourions au soleil, sourions aux étoiles...
Et puis les militaires devraient en faire autant.
Un coup je t'affiche le post
Un coup j'te l'affiche pas.
Après tout, il a bien raison. C'est le printemps, le soleil brille et Blogger n'a aucune raison de bosser plus que moi.
Prenons tout à la légère, promenons nous dans les bois, sourions au soleil, sourions aux étoiles...
Et puis les militaires devraient en faire autant.
09 mars 2003
Cuillère après cuiller,
Blogger a fini par manger toute la bonne soupe que je lui avais préparée et qui déjà se figeait, tiédie, dans le bac à légumes de mon disque dur.
Blogger a fini par manger toute la bonne soupe que je lui avais préparée et qui déjà se figeait, tiédie, dans le bac à légumes de mon disque dur.
03 mars 2003
Le roi du bal
Pour venir ici, les curieux demandent à des passants, qui leur semblent de bon conseil, "Le petit bal de la marine, c'est par où ?". Le passant, farceur, leur indique la direction d'ici.
D'autres, plus péremptoires, réclament une "affiche de bal" ou même ordonnent d'un air assuré qu'on les amène au "Bal chez Temporel", espérant y retrouver des "images de guinguettes" ou celle d'un grenier.
J'accueille aussi les gens moroses, ceux en quête d'une "photo d'abattoir" ou de "citations sur les tristesses". Je pourrai alors leur offrir, pour consoler de leurs épanchements leurs âmes endolories par le souvenir de quelques "pisseuses", le calme sourire d'une "Mamie Nova" ou les fantaisies de Bobby Lapointe (même si "ta Katie t'a quitté").
Enfin, à celui qui se posait la pertinente question "Combien d'Asa sous la neige ?" (ne confondrait-il avec Marilou ?), je conseillerais de voir plutôt là. Et, franchement, je n'en vois qu'une.
Pour venir ici, les curieux demandent à des passants, qui leur semblent de bon conseil, "Le petit bal de la marine, c'est par où ?". Le passant, farceur, leur indique la direction d'ici.
D'autres, plus péremptoires, réclament une "affiche de bal" ou même ordonnent d'un air assuré qu'on les amène au "Bal chez Temporel", espérant y retrouver des "images de guinguettes" ou celle d'un grenier.
J'accueille aussi les gens moroses, ceux en quête d'une "photo d'abattoir" ou de "citations sur les tristesses". Je pourrai alors leur offrir, pour consoler de leurs épanchements leurs âmes endolories par le souvenir de quelques "pisseuses", le calme sourire d'une "Mamie Nova" ou les fantaisies de Bobby Lapointe (même si "ta Katie t'a quitté").
Enfin, à celui qui se posait la pertinente question "Combien d'Asa sous la neige ?" (ne confondrait-il avec Marilou ?), je conseillerais de voir plutôt là. Et, franchement, je n'en vois qu'une.
Juste une petite ballade...
Radio's playing the blues
Somebody's making the news
And I'm rolling along in the way that I do
Saying I don't depend on you
Hearing the words that you say
Watching you walking away
Telling myself I'm just feeling blue
And I don't depend on you
Now you're over there all alone in your chair
While I'm over here drinking wine
And I'm asking the sky
Won't you please tell me why
That woman could never be mine
It's getting late by now
I've got to keep moving somehow
Telling myself I'm just feeling blue
And I don't depend on you
Paroles et musique : Kevin Ayers
Décidément, il est fort ce Kevin Ayers...
Radio's playing the blues
Somebody's making the news
And I'm rolling along in the way that I do
Saying I don't depend on you
Hearing the words that you say
Watching you walking away
Telling myself I'm just feeling blue
And I don't depend on you
Now you're over there all alone in your chair
While I'm over here drinking wine
And I'm asking the sky
Won't you please tell me why
That woman could never be mine
It's getting late by now
I've got to keep moving somehow
Telling myself I'm just feeling blue
And I don't depend on you
Paroles et musique : Kevin Ayers
Décidément, il est fort ce Kevin Ayers...
02 mars 2003
Still Life with Music
Beaucoup de musiques font battre mon coeur d'une façon particulière. Certaines me collent sur la figure un indélébile sourire ; d'autres me font retrouver le goût des larmes. Pour beaucoup, c'est une question mêlée de charme, de nostalgie et d'intelligence.
J'aime ce que diffuse Osprey Radio. J'essaie de manquer le moins possible les quatre heures de prog dominicales de Dreams Wide Awake (que l'on peut écouter via Real Player sur la fréquence http://stream.unf.edu:8080/ramgen/wosp/wosp.smil). Mais les surprises fusent à toute heure. Essayez donc, par exemple, de trouver une radio FM française enchaînant The Doors, Led Zep et Grateful Dead !
Beaucoup de musiques font battre mon coeur d'une façon particulière. Certaines me collent sur la figure un indélébile sourire ; d'autres me font retrouver le goût des larmes. Pour beaucoup, c'est une question mêlée de charme, de nostalgie et d'intelligence.
J'aime ce que diffuse Osprey Radio. J'essaie de manquer le moins possible les quatre heures de prog dominicales de Dreams Wide Awake (que l'on peut écouter via Real Player sur la fréquence http://stream.unf.edu:8080/ramgen/wosp/wosp.smil). Mais les surprises fusent à toute heure. Essayez donc, par exemple, de trouver une radio FM française enchaînant The Doors, Led Zep et Grateful Dead !
26 février 2003
19 février 2003
18 février 2003
17 février 2003
Réclame
A quoi ça sert que je m'esquinte le prose à ouvrir un second blog si personne n'y daigne faire un détour ? Je sais bien que les Mercredix, Jeopardix et autres, vous en mangez tous plus que de raison, mais j'étais content de mes réponses à des questions 5 et 8.
Je veux pas vous forcer mais vous pourriez faire un effort.
A quoi ça sert que je m'esquinte le prose à ouvrir un second blog si personne n'y daigne faire un détour ? Je sais bien que les Mercredix, Jeopardix et autres, vous en mangez tous plus que de raison, mais j'étais content de mes réponses à des questions 5 et 8.
Je veux pas vous forcer mais vous pourriez faire un effort.
16 février 2003
Comment téléphoner facilement
1) Chercher où l'on a écrit le numéro de téléphone. Si ce n'est pas dans sa mémoire interne (qui ne peut retenir que 219 numéros différents ; manque de bol, c'est le deux cent-vingtième), ça peut prendre plusieurs heures (dans le petit carnet à spirales promotionnel qui n'a presque plus de feuilles et qui comprend, outre quelques numéros de téléphone - certains sans nom associé (c'est malin) -, des notes prises au cours de voyages ferroviaires, des citations du journal de Julien Green et quelques autres souvenirs n'émouvant que moi ; sur un post-it [lequel !?] ; sur une feuille A4 d'apparence anodine ; au dos d'une enveloppe des services financiers de La Poste ; enfin (je viens de le retrouver) sur le listing édité il y a 3 ou 4 ans, vaguement complété depuis).
2) Composer le numéro.
3) S'apercevoir que ce n'est plus le bon.
4) Reprendre les recherches.
5) Les arrêter, parce que c'est chiant et pour mettre un disque de Masada (ça stimule).
6) Se refaire un café ; ça ne fait pas remarcher la mémoire mais ça réveille (paraît-il).
7) Boire le café avant qu'il ne soit froid. (Donc, arrêter les recherches.)
8) Envoyer des trucs sur son blog (puisque le PC est allumé...).
9) [à venir] Allumer l'antiquité (PC portable) et ouvrir Organizer 1.0 en espérant qu'une ultime mise à jour fût faite en son temps. On peut en douter.
10) [à venir] Attendre que le destinataire de l'appel se décide à appeler. Sinon tant pis.
1) Chercher où l'on a écrit le numéro de téléphone. Si ce n'est pas dans sa mémoire interne (qui ne peut retenir que 219 numéros différents ; manque de bol, c'est le deux cent-vingtième), ça peut prendre plusieurs heures (dans le petit carnet à spirales promotionnel qui n'a presque plus de feuilles et qui comprend, outre quelques numéros de téléphone - certains sans nom associé (c'est malin) -, des notes prises au cours de voyages ferroviaires, des citations du journal de Julien Green et quelques autres souvenirs n'émouvant que moi ; sur un post-it [lequel !?] ; sur une feuille A4 d'apparence anodine ; au dos d'une enveloppe des services financiers de La Poste ; enfin (je viens de le retrouver) sur le listing édité il y a 3 ou 4 ans, vaguement complété depuis).
2) Composer le numéro.
3) S'apercevoir que ce n'est plus le bon.
4) Reprendre les recherches.
5) Les arrêter, parce que c'est chiant et pour mettre un disque de Masada (ça stimule).
6) Se refaire un café ; ça ne fait pas remarcher la mémoire mais ça réveille (paraît-il).
7) Boire le café avant qu'il ne soit froid. (Donc, arrêter les recherches.)
8) Envoyer des trucs sur son blog (puisque le PC est allumé...).
9) [à venir] Allumer l'antiquité (PC portable) et ouvrir Organizer 1.0 en espérant qu'une ultime mise à jour fût faite en son temps. On peut en douter.
10) [à venir] Attendre que le destinataire de l'appel se décide à appeler. Sinon tant pis.
La vie, c'est comme les asperges
Quand on mange une asperge, souvent, on se contente de la tête, d'un peu du corps (dit-on un corps d'asperge ?) et on laisse le bas (qui est en haut si on est allongé quand on mange).
Eh bien, dans la vie c'est pareil. Il faut parfois ne déguster que les soirées, quand les journées sont dures, ou amères, ou fades.
Hier, j'ai mangé avec plaisir mon 17h30-0h30 (une asperge à deux têtes, en fait).
A vrai dire, j'exagère un peu, le reste était bon aussi. D'ailleurs il y a des asperges qu'on mange entièrement.
Quand on mange une asperge, souvent, on se contente de la tête, d'un peu du corps (dit-on un corps d'asperge ?) et on laisse le bas (qui est en haut si on est allongé quand on mange).
Eh bien, dans la vie c'est pareil. Il faut parfois ne déguster que les soirées, quand les journées sont dures, ou amères, ou fades.
Hier, j'ai mangé avec plaisir mon 17h30-0h30 (une asperge à deux têtes, en fait).
A vrai dire, j'exagère un peu, le reste était bon aussi. D'ailleurs il y a des asperges qu'on mange entièrement.
15 février 2003
... pas la guerre
Puisque j'en suis aux paroles de chansons,
et pour faire écho à celles qu'a postées La Miss.
Peace
Peace is a word
Of the sea and the wind.
Peace is a bird who sings
As you smile.
Peace is the love
Of a foe as a friend ;
Peace is the love you bring
To a child.
Searching for me
You look everywhere,
Except beside you.
Searching for you
You look everywhere,
But not inside you.
Peace is a stream
From the heart of a man ;
Peace is a man, whose breath
Is the dawn.
Peace is a dawn
On a day without end ;
Peace is the end, like death
Of the war.
Paroles : Peter Sinfield, musique de Robert Fripp
Puisque j'en suis aux paroles de chansons,
et pour faire écho à celles qu'a postées La Miss.
Peace
Peace is a word
Of the sea and the wind.
Peace is a bird who sings
As you smile.
Peace is the love
Of a foe as a friend ;
Peace is the love you bring
To a child.
Searching for me
You look everywhere,
Except beside you.
Searching for you
You look everywhere,
But not inside you.
Peace is a stream
From the heart of a man ;
Peace is a man, whose breath
Is the dawn.
Peace is a dawn
On a day without end ;
Peace is the end, like death
Of the war.
Paroles : Peter Sinfield, musique de Robert Fripp
Spécial St Valentin
Un peu de réconfort pour ceux qui ont passé seul(e) la journée d'hier et se sont couché tôt.
Loneliest Person
You might be the loneliest person in the world
You'll never be as lonely as me
Yes you might be the loneliest person in the world
You'll never be as lonely as me.
All the sky it seems dark
As I'm walking through a park
But the face it is too bright for me
Or the sun might rise high
On an orange kind of sky
But the day it seems too dark for me.
Yes you might be the loneliest person in the world
You'll never be as lonely as me
Yes you might be the loneliest person in the world
Your name it would have to be me.
Paroles : Phil May, musique par The Pretty Things
Un peu de réconfort pour ceux qui ont passé seul(e) la journée d'hier et se sont couché tôt.
Loneliest Person
You might be the loneliest person in the world
You'll never be as lonely as me
Yes you might be the loneliest person in the world
You'll never be as lonely as me.
All the sky it seems dark
As I'm walking through a park
But the face it is too bright for me
Or the sun might rise high
On an orange kind of sky
But the day it seems too dark for me.
Yes you might be the loneliest person in the world
You'll never be as lonely as me
Yes you might be the loneliest person in the world
Your name it would have to be me.
Paroles : Phil May, musique par The Pretty Things
14 février 2003
En attendant mieux
J'ai planté sur le seuil du jardin un Jeopardix et un Mercredix, respectivement made in Bidibi et made in Tomorrow.
J'ai planté sur le seuil du jardin un Jeopardix et un Mercredix, respectivement made in Bidibi et made in Tomorrow.
13 février 2003
08 février 2003
02 février 2003
Printemps, hiver : même combat
Il y a quelque temps, le printemps est venu nous faire un clin d'oeil. En plein hiver. Je fus le seul à le célébrer quand tout le monde regrettait les p'tits flocons.
Léa est depuis venue me dire combien la neige, par chez nous, est attendue et combien elle émerveille. Je suis d'accord avec toi, Léa, et je suis le premier (ou au pire le deuxième) à m'extasier sur un ciel floconneux à souhait, fût-ce sur le quai d'une gare de banlieue en attendant que les trains se décident à cesser de ne plus passer (et pendant ce temps, le vent souffle et siffle comme un blizzard bien plus que comme un zéphyr). Mais...
Mais un rayon de soleil qui vient nous caresser par surprise avant de disparaître, je trouve ça beau aussi.
J'aime que les saisons futures (et les saisons passées) viennent se rappeler à nous.
Il y a quelque temps, le printemps est venu nous faire un clin d'oeil. En plein hiver. Je fus le seul à le célébrer quand tout le monde regrettait les p'tits flocons.
Léa est depuis venue me dire combien la neige, par chez nous, est attendue et combien elle émerveille. Je suis d'accord avec toi, Léa, et je suis le premier (ou au pire le deuxième) à m'extasier sur un ciel floconneux à souhait, fût-ce sur le quai d'une gare de banlieue en attendant que les trains se décident à cesser de ne plus passer (et pendant ce temps, le vent souffle et siffle comme un blizzard bien plus que comme un zéphyr). Mais...
Mais un rayon de soleil qui vient nous caresser par surprise avant de disparaître, je trouve ça beau aussi.
J'aime que les saisons futures (et les saisons passées) viennent se rappeler à nous.
Passerelle
Je viens d'installer une passerelle (si, là, à gauche !) pour vous mener à mon seuil. A vrai dire, c'est plus un grenier qu'un seuil. J'y pose plus que j'y range ce qui n'a rien à faire dans une salle de bal.
On ne pourrait rien faire avec un tel boxon encombrant la piste.
Je viens d'installer une passerelle (si, là, à gauche !) pour vous mener à mon seuil. A vrai dire, c'est plus un grenier qu'un seuil. J'y pose plus que j'y range ce qui n'a rien à faire dans une salle de bal.
On ne pourrait rien faire avec un tel boxon encombrant la piste.
01 février 2003
29 janvier 2003
Nobody's perfect (except me)
La perfection, vous connaissez ? Moi non plus, en tout cas je la pratique rarement.
Mais ce soir, je l'ai entendue, avec l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo dirigé par Marek Janowski. Ce chef d'orchestre, que j'ai vu des dizaines et des dizaines de fois quand il dirigeait l'Orchestre philharmonique de Radio France, sait tirer tout ce qu'il est possible d'un orchestre. Et puis passer comme il l'a fait de Brahms (Quatrième Symphonie) à Fauré (Pelléas et Mélisande), c'est naviguer d'un univers à un autre, ce que les musiciens ont fait en toute simplicité.
La perfection, vous connaissez ? Moi non plus, en tout cas je la pratique rarement.
Mais ce soir, je l'ai entendue, avec l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo dirigé par Marek Janowski. Ce chef d'orchestre, que j'ai vu des dizaines et des dizaines de fois quand il dirigeait l'Orchestre philharmonique de Radio France, sait tirer tout ce qu'il est possible d'un orchestre. Et puis passer comme il l'a fait de Brahms (Quatrième Symphonie) à Fauré (Pelléas et Mélisande), c'est naviguer d'un univers à un autre, ce que les musiciens ont fait en toute simplicité.
28 janvier 2003
Rétrovision
Depuis quelque temps, Temporel me semble quelque peu essoufflé. Ses deux derniers envois ne laissent d'ailleurs guère de doute sur son état d'esprit des derniers jours. Que s'est-il donc passé ?
Il y a quelques semaines, c'était le 4 janvier, je me lançai dans l'écriture d'un blog. Les vacances, une période d'enthousiasme inconsidéré : il n'en fallait pas plus pour me décider. Mais les vacances ont une fin et mes périodes d'enthousiasme aussi. Il faut donc accepter que je n'ai parfois rien à dire ou rien envie de dire.
Pourtant ce blog m'aide un peu. Il me pousse à observer peut-être davantage, histoire d'avoir quelque chose à raconter à mes lecteurs (qui sont plus nombreux quand j'ai fait des envois récents), quitte à déformer un peu les événements pour mieux les faire entrer ici.
La Miss a sans doute raison : je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de blogs qui soient des tissus de mensonges, mais nous ne sommes pas pour autant des sismographes et nous choisissons ce que nous voulons dire et comment nous voulons le dire. Certaines choses nous semblent inessentielles, nous les abandonnons ou nous les maquillons.
"Les gens que je côtoie, et même, mes amis très proches, je n’ai pas envie qu’ils connaissent toutes mes facettes". Bien sûr, Martial, et sur nos blogs on distribue ce que l'on veut, un peu comme dans la vie, d'ailleurs.
Et maintenant, voilà qui illustrera mon propos ci-dessus.
La semaine passée, commencée dans une joie simple et assez discrète, s'est achevée dans les tensions, les interrogations ; pour un peu il y aurait même eu des pleurs.
Que dire de ces événements singuliers qui se télescopent ? De cette lettre reçue vendredi, alors que je ne l'attendais plus vraiment (sans me décider cependant à tourner cette page de ma vie) et qui me fais espérer tout en me donnant des nouvelles tristes. Mais le soir même, un autre message m'arrivait, que j'attendais encore moins et qui lui m'offrait un avenir, un amour que j'ai évidemment refusés.
Dira-t-on que ça se compense : un bonheur qui m'est refusé et un que je refuse ?
Pour le week-end, retour à Breuil-le-Calme, à ma province quasi-natale, par le train et les paysages que je connais si bien maintenant. Journée un peu gâchée d'abord par quelques occasions manquées (en tous genres, je ne développe pas) et une bonne partie de l'après-midi passée à attendre (un train ?) à la Gare du Nord. C'est fou, la Gare du Nord, tous ces gens qui attendent, le regard fixé une demi-heure à l'avance sur le tableau des trains au départ ; ceux (peu nombreux) qui guettent l'arrivée d'un parent, d'un ami venu de Saint-Quentin, de Lille ou de Cologne ; ceux qui sont perdus ; ceux qui courent pour attraper leur train et que l'on revoit passer en marchant quand ils l'ont raté ; ceux qui traînent, qui vont et viennent ; ceux qui vont boire une bière quand le temps commence à leur sembler long (vous m'avez reconnu ? vraiment ?).
Bref. Arrivée à Breuil-le-Calme et un quart d'heure plus tard, le volant entre les mains, cap sur le but de mon voyage : la fête à laquelle m'a convié le seul rescapé de mes copains d'enfance.
Le rôle des fêtes, c'est bien de faire oublier qu'on est fatigué, que la vie n'est pas toujours aussi belle qu'on l'imagine en rêve, que la vie est triste même parfois ? Eh bien, celle-là, elle était réussie. A quatre heures, il n'y avait plus de fatigue, il n'y avait plus de tristesses, il n'y avait que des rires.
Retour ensuite à Breuil-le-Calme, par les brumes de Rousseauville et du Plessis-Nerval.
Retour hier à Paris, par le train, après une halte dans ce petit café près de la gare, où je venais avant, le samedi, en descendant du premier train. Rien n'a changé depuis trois ans que je n'y avais plus mis les pieds (bien que je sois passé devant plus d'une fois). Si, maintenant on paye en euros.
Rien n'a changé, surtout pas le patron et la patronne. Un peu vieillis bien sûr, à tel point que, plus que jamais ils semblent sortis d'ailleurs. Nous ne nous sommes jamais beaucoup parlé, d'ailleurs aux heures où je passe ils prennent eux aussi leur petit-déjeuner, assis à la table du fond, se levant, tantôt l'un tantôt l'autre, pour servir les nouveaux venus ou rendre la monnaie.
Les cartes postales, qui montrent le café lui-même (il y a vingt ans, trente ans, quarante ?) sont toujours en vente sur le comptoir, les horloges paraissent avoir toujours marqué la même heure, le thermomètre-baromètre-hygromètre (bien haut ce jour) est toujours à sa place, près de la double porte battante du restaurant.
Finalement, je ne sais pas si ce genre de retrouvailles me vieillit ou me rajeunit.
Arrivée à Paris. Je reconnais le célèbre monument métallique. Je suis chez moi.
Depuis quelque temps, Temporel me semble quelque peu essoufflé. Ses deux derniers envois ne laissent d'ailleurs guère de doute sur son état d'esprit des derniers jours. Que s'est-il donc passé ?
Il y a quelques semaines, c'était le 4 janvier, je me lançai dans l'écriture d'un blog. Les vacances, une période d'enthousiasme inconsidéré : il n'en fallait pas plus pour me décider. Mais les vacances ont une fin et mes périodes d'enthousiasme aussi. Il faut donc accepter que je n'ai parfois rien à dire ou rien envie de dire.
Pourtant ce blog m'aide un peu. Il me pousse à observer peut-être davantage, histoire d'avoir quelque chose à raconter à mes lecteurs (qui sont plus nombreux quand j'ai fait des envois récents), quitte à déformer un peu les événements pour mieux les faire entrer ici.
La Miss a sans doute raison : je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de blogs qui soient des tissus de mensonges, mais nous ne sommes pas pour autant des sismographes et nous choisissons ce que nous voulons dire et comment nous voulons le dire. Certaines choses nous semblent inessentielles, nous les abandonnons ou nous les maquillons.
"Les gens que je côtoie, et même, mes amis très proches, je n’ai pas envie qu’ils connaissent toutes mes facettes". Bien sûr, Martial, et sur nos blogs on distribue ce que l'on veut, un peu comme dans la vie, d'ailleurs.
Et maintenant, voilà qui illustrera mon propos ci-dessus.
La semaine passée, commencée dans une joie simple et assez discrète, s'est achevée dans les tensions, les interrogations ; pour un peu il y aurait même eu des pleurs.
Que dire de ces événements singuliers qui se télescopent ? De cette lettre reçue vendredi, alors que je ne l'attendais plus vraiment (sans me décider cependant à tourner cette page de ma vie) et qui me fais espérer tout en me donnant des nouvelles tristes. Mais le soir même, un autre message m'arrivait, que j'attendais encore moins et qui lui m'offrait un avenir, un amour que j'ai évidemment refusés.
Dira-t-on que ça se compense : un bonheur qui m'est refusé et un que je refuse ?
Pour le week-end, retour à Breuil-le-Calme, à ma province quasi-natale, par le train et les paysages que je connais si bien maintenant. Journée un peu gâchée d'abord par quelques occasions manquées (en tous genres, je ne développe pas) et une bonne partie de l'après-midi passée à attendre (un train ?) à la Gare du Nord. C'est fou, la Gare du Nord, tous ces gens qui attendent, le regard fixé une demi-heure à l'avance sur le tableau des trains au départ ; ceux (peu nombreux) qui guettent l'arrivée d'un parent, d'un ami venu de Saint-Quentin, de Lille ou de Cologne ; ceux qui sont perdus ; ceux qui courent pour attraper leur train et que l'on revoit passer en marchant quand ils l'ont raté ; ceux qui traînent, qui vont et viennent ; ceux qui vont boire une bière quand le temps commence à leur sembler long (vous m'avez reconnu ? vraiment ?).
Bref. Arrivée à Breuil-le-Calme et un quart d'heure plus tard, le volant entre les mains, cap sur le but de mon voyage : la fête à laquelle m'a convié le seul rescapé de mes copains d'enfance.
Le rôle des fêtes, c'est bien de faire oublier qu'on est fatigué, que la vie n'est pas toujours aussi belle qu'on l'imagine en rêve, que la vie est triste même parfois ? Eh bien, celle-là, elle était réussie. A quatre heures, il n'y avait plus de fatigue, il n'y avait plus de tristesses, il n'y avait que des rires.
Retour ensuite à Breuil-le-Calme, par les brumes de Rousseauville et du Plessis-Nerval.
Retour hier à Paris, par le train, après une halte dans ce petit café près de la gare, où je venais avant, le samedi, en descendant du premier train. Rien n'a changé depuis trois ans que je n'y avais plus mis les pieds (bien que je sois passé devant plus d'une fois). Si, maintenant on paye en euros.
Rien n'a changé, surtout pas le patron et la patronne. Un peu vieillis bien sûr, à tel point que, plus que jamais ils semblent sortis d'ailleurs. Nous ne nous sommes jamais beaucoup parlé, d'ailleurs aux heures où je passe ils prennent eux aussi leur petit-déjeuner, assis à la table du fond, se levant, tantôt l'un tantôt l'autre, pour servir les nouveaux venus ou rendre la monnaie.
Les cartes postales, qui montrent le café lui-même (il y a vingt ans, trente ans, quarante ?) sont toujours en vente sur le comptoir, les horloges paraissent avoir toujours marqué la même heure, le thermomètre-baromètre-hygromètre (bien haut ce jour) est toujours à sa place, près de la double porte battante du restaurant.
Finalement, je ne sais pas si ce genre de retrouvailles me vieillit ou me rajeunit.
Arrivée à Paris. Je reconnais le célèbre monument métallique. Je suis chez moi.