14 juillet 2003

Fête nationale, mes choses !
Il y en a bien un qui a compris ce que ce jour, tel qu'on a pris l'habitude de le fêter, m'inspire :

Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.

(Georges Brassens)


Voire, de façon plus générale et radicale :

J' peux pas encaisser les drapeaux,
quoique le noir soit le plus beau.
La Marseillaise, même en reggae,
Ça m'a toujours fait dégueuler.

Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?


(Renaud)


Pourtant, je comprends que ce genre de démonstration ait pu, à certains moments
de notre histoire, être une fête, dont on n'aurait pas voulu être privé :


Un beau matin de juillet, le réveil
A sonné dès le lever du soleil
Et j'ai dit à ma poupée: faut te s'couer
C'est aujourd'hui qu'il passe
On arrive sur le boulevard sans retard
Pour voir défiler le roi d'Zanzibar
Mais sur-le-champ on est r'foulés par les agents

Alors j'ai dit

On n'est pas là pour se faire engueuler
On est là pour voir le défilé
On n'est pas là pour se faire piétiner
On est là pour voir le défilé
Si tout le monde était resté chez soi
Ça f'rait du tort à la République
Laissez-nous donc qu'on le regarde
Sinon plus tard quand la reine reviendra
Ma parole, nous on r'viendra pas


(Boris Vian)


La fête retrouvera sa raison d'être, elle sera vraiment nationale, de nouveau, quand nous aurons retrouvé la voie des 14 juillet, des 4 août et des 6 octobre. Ce n'est plus de Versailles mais de l'Élysée, de Matignon et de la Bourse qu'il faudra ramener "le boulanger, la boulangère et le petit mitron". Ce n'est plus au Louvre qu'il faudra l'amener mais en place de Grève.
Alors, on pourra ressortir les lampions.

Amis, restons toujours unis (bis)
Ne craignons pas nos ennemis (bis)
S'ils vien'nt nous attaquer
Nous les ferons sauter.

Dansons la Carmagnole
Vive le son, Vive le son
Dansons la Carmagnole
Vive le son du canon.

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