La contre-danse
Alors même que j'évoquais les Beatles et faisait valser mes souvenirs, de drôles de petits hommes et/ou femmes bleu(e)s se déhanchaient d'une bien étrange manière autour d'un tas de ferraille qui sert habituellement à mes excursions à travers champs mais qui cependant apprécie, parfois, de voir d'un peu plus près la capitale (et notamment d'autres amas métalliques, plus âgés et, partant, plus sages et plus célèbres) - c'est un petit cadeau que je lui fais à l'approche de son vingt et unième anniversaire. Les gnomes assermentés, une fois leur happening terminé, ont eu la délicatesse de laisser leur carte de visite bien en vue sous le balai de caoutchouc qui orne, telle une frange à rebours, la face éclatante de la seule de mes compagnes de voyages qui me soit restée fidèle (les autres m'auraient aussitôt reproché le peu d'attention que je lui témoigne - certaines d'ailleurs ne s'en sont pas privé).
Il semble d'ailleurs que ces groupies, amateurs de guimbarde, aient formé une association ; la modique somme de 11€ suffirait ainsi à les rejoindre. Savoir que pour si peu je vais entrer - et ma petite amie beigeasse aussi - dans une si grande et facétieuse famille m'a plongé dans une fort joyeuse excitation. Ma belle déglinguée étant de nature plutôt modeste, j'ai cependant préféré dissimuler sa confusion en l'emmenant dans une rue non lointaine mais néanmoins délaissée par les joyeux drilles municipaux.
29 juillet 2003
Vert pomme
La dernière entrée d'Alain sur son blog vient de me rappeler que j'avais pensé à écrire ici quelque chose de similaire.
Chaque été, je passe faire un petit tour dans la maison familale, temporairement vidée de ses habitantes mais toujours encombrée, entre autres, de mes souvenirs d'enfance. Le prétexte, généralement, est de rafraîchir quelque peu la coupe du gazon (autant dire tailler rasibus le trèfle et les marguerites - à défaut de les effeuiller). L'occasion peut m'être fournie par l'invitation du seul ami d'enfance qui me reste sur la région ; c'était le cas ce week-end.
Mais je sacrifie volontiers à ce rituel pour une autre raison. Il y a là-bas quelques disques que je n'ai pas remplacés. Il en est ainsi de ma réserve personnelle de vinyls que, faute de place, je n'ai pas amenée à Paris. Chaque année, je réécoute l'unique mais bel album d'Emerson, Lake & Powell ainsi qu'Undercover des Rolling Stones ; de même, j'extraie, selon l'inspiration, un exemplaire de ma collec' presque complète de Genesis.
Je me replonge aussi régulièrement dans la discothèque de mes parents, où beaucoup de disques ont une valeur sentimentale, ou plus exactement mémorielle : souvenirs d'après-midi d'hiver, de vacances en bord de mer et des longues routes qui y menaient. Se retrouvent là des choses de qualité très diverse : musiques de film d'Ennio Morricone, chansons futiles de Marie-Paule Belle, sambas de Baden Powell, Changez tout de Michel Jonasz ou encore ces petits joyaux que sont certaines compositions de Philippe Chatel.
Hier, pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai remis sur la platine Continental Edison de mon père, presque aussi vieille que moi et qui désormais toune un peu plus vite qu'elle ne devrait, ce disque vert pomme qui me fascinait tant, enfant. Come together... C'est ce que j'aurais aussi bien pu lancer à mes souvenirs.
La dernière entrée d'Alain sur son blog vient de me rappeler que j'avais pensé à écrire ici quelque chose de similaire.
Chaque été, je passe faire un petit tour dans la maison familale, temporairement vidée de ses habitantes mais toujours encombrée, entre autres, de mes souvenirs d'enfance. Le prétexte, généralement, est de rafraîchir quelque peu la coupe du gazon (autant dire tailler rasibus le trèfle et les marguerites - à défaut de les effeuiller). L'occasion peut m'être fournie par l'invitation du seul ami d'enfance qui me reste sur la région ; c'était le cas ce week-end.
Mais je sacrifie volontiers à ce rituel pour une autre raison. Il y a là-bas quelques disques que je n'ai pas remplacés. Il en est ainsi de ma réserve personnelle de vinyls que, faute de place, je n'ai pas amenée à Paris. Chaque année, je réécoute l'unique mais bel album d'Emerson, Lake & Powell ainsi qu'Undercover des Rolling Stones ; de même, j'extraie, selon l'inspiration, un exemplaire de ma collec' presque complète de Genesis.
Je me replonge aussi régulièrement dans la discothèque de mes parents, où beaucoup de disques ont une valeur sentimentale, ou plus exactement mémorielle : souvenirs d'après-midi d'hiver, de vacances en bord de mer et des longues routes qui y menaient. Se retrouvent là des choses de qualité très diverse : musiques de film d'Ennio Morricone, chansons futiles de Marie-Paule Belle, sambas de Baden Powell, Changez tout de Michel Jonasz ou encore ces petits joyaux que sont certaines compositions de Philippe Chatel.
Hier, pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai remis sur la platine Continental Edison de mon père, presque aussi vieille que moi et qui désormais toune un peu plus vite qu'elle ne devrait, ce disque vert pomme qui me fascinait tant, enfant. Come together... C'est ce que j'aurais aussi bien pu lancer à mes souvenirs.
26 juillet 2003
Forte récompense...
Il y a quelques semaines (sept pour être précis), j'ai posé ici même une question à laquelle aucun d'entre mes innombrables lecteurs n'a été foutu de répondre. C'était pourtant simple. Revoilà donc le texte complet de la chanson - qui reste d'actualité -, il ne vous reste plus qu'à en trouver l'auteur.
Y'a des jours avec
Et y'a des jours sans
Des jours on fait des claquettes
Et des jours on attend
Y'a des jours allumette
Et y'a des jours consciencieux
Y'a des jours faut qu'sa pète
Et des jours laborieux
Des matins on sort
Voir ce qui s'passe dehors
Sans parapluie sous les gouttières
Et y'a des matins
On ferme les rideaux
On reste à l'abri même si il fait beau
Y'a des midis avec
Et y'a des midis sans
Raviolis et pain sec
Ou quenelles au vin blanc
Y'a des midis au snack
Et des midis à la carte
Déjeuner d'affaires
Ou repas sans manières
Et les jours bulldozer
On n'a pas l'temps de tout faire
Alors on fait tout d'travers
Y'a des journées qui traînent
On ressasse ses problèmes
On grelotte, on pense trop
Y'a des soirs avec
Et y'a des soirs sans
Des soirs galipettes
Et des soirs d'enterrement
Y'a des soirs de trompette
Y'a des soirs de paperasse
Y'a des soirs de fête
Et des soirs de mélasse
Et des nuits qu'on partage
Avec des gens de passage
Café, re-café dans les tasses
Et les nuits noires
Les nuits de cauchemars
Quand on est fatigué, l'sommeil ne vient pas
Ça recommence
Y'a des jours avec
Et y'a des jours sans
Y'a des jours secs
Et puis des jours blancs
(À vous de jouer !)
Il y a quelques semaines (sept pour être précis), j'ai posé ici même une question à laquelle aucun d'entre mes innombrables lecteurs n'a été foutu de répondre. C'était pourtant simple. Revoilà donc le texte complet de la chanson - qui reste d'actualité -, il ne vous reste plus qu'à en trouver l'auteur.
Y'a des jours avec
Et y'a des jours sans
Des jours on fait des claquettes
Et des jours on attend
Y'a des jours allumette
Et y'a des jours consciencieux
Y'a des jours faut qu'sa pète
Et des jours laborieux
Des matins on sort
Voir ce qui s'passe dehors
Sans parapluie sous les gouttières
Et y'a des matins
On ferme les rideaux
On reste à l'abri même si il fait beau
Y'a des midis avec
Et y'a des midis sans
Raviolis et pain sec
Ou quenelles au vin blanc
Y'a des midis au snack
Et des midis à la carte
Déjeuner d'affaires
Ou repas sans manières
Et les jours bulldozer
On n'a pas l'temps de tout faire
Alors on fait tout d'travers
Y'a des journées qui traînent
On ressasse ses problèmes
On grelotte, on pense trop
Y'a des soirs avec
Et y'a des soirs sans
Des soirs galipettes
Et des soirs d'enterrement
Y'a des soirs de trompette
Y'a des soirs de paperasse
Y'a des soirs de fête
Et des soirs de mélasse
Et des nuits qu'on partage
Avec des gens de passage
Café, re-café dans les tasses
Et les nuits noires
Les nuits de cauchemars
Quand on est fatigué, l'sommeil ne vient pas
Ça recommence
Y'a des jours avec
Et y'a des jours sans
Y'a des jours secs
Et puis des jours blancs
(À vous de jouer !)
25 juillet 2003
Écrire, écrire, écrire...
Que l'on ne me demande pas pourquoi je tiens un blog... D'ailleurs, je ne suis pas sûr de tenir grand-chose.
Depuis longtemps, j'aime écrire et, depuis presque aussi longtemps, j'écris, finalement, assez peu. Comme je l'ai déjà dit auparavant, il me faut des prétextes. Le Bal chez Temporel m'a donné l'occasion d'écrire, plus ou moins régulièrement sur toutes sortes de choses (pas tant que ça, en fait) et, surtout, m'a redonné envie de les écrire, ces choses. Bon, c'est toujours ça de gagné sur la paresse (mon amie, pourtant) et l'anxiété.
Depuis quelques jours, des événements qui n'auront qu'un faible écho dans le bruit du monde - ils ont disparu, déjà, et seuls quelques curieux, levant la tête, sans y penser, à ce moment précis, en auront vu les signes - m'ont poussé à écrire ailleurs, d'autres choses, autrement.
Je ne crois pas à cette distinction, trop facile, de la vie dite réelle (si vous saviez, braves gens...) et de celle que j'offre ici, par signaux de lumière. Ce blog fait partie de ma vie : c'est bien moi qui appuie sur les touches, savamment choisies, de mon clavier. Et ce que je dis ici est vrai, au moins au départ - je ne dis pas tout, bien sûr, sinon ma vie serait bien triste.
Que l'on ne me demande pas pourquoi je tiens un blog... D'ailleurs, je ne suis pas sûr de tenir grand-chose.
Depuis longtemps, j'aime écrire et, depuis presque aussi longtemps, j'écris, finalement, assez peu. Comme je l'ai déjà dit auparavant, il me faut des prétextes. Le Bal chez Temporel m'a donné l'occasion d'écrire, plus ou moins régulièrement sur toutes sortes de choses (pas tant que ça, en fait) et, surtout, m'a redonné envie de les écrire, ces choses. Bon, c'est toujours ça de gagné sur la paresse (mon amie, pourtant) et l'anxiété.
Depuis quelques jours, des événements qui n'auront qu'un faible écho dans le bruit du monde - ils ont disparu, déjà, et seuls quelques curieux, levant la tête, sans y penser, à ce moment précis, en auront vu les signes - m'ont poussé à écrire ailleurs, d'autres choses, autrement.
Je ne crois pas à cette distinction, trop facile, de la vie dite réelle (si vous saviez, braves gens...) et de celle que j'offre ici, par signaux de lumière. Ce blog fait partie de ma vie : c'est bien moi qui appuie sur les touches, savamment choisies, de mon clavier. Et ce que je dis ici est vrai, au moins au départ - je ne dis pas tout, bien sûr, sinon ma vie serait bien triste.
24 juillet 2003
22 juillet 2003
Les yeux des livres...
... servent à nous faire des clins d'œil.
C'est bien connu.
Dans les rues de Lorient, en ce jour de départ, la pluie s'en donne à cœur joie pour nous saluer et nous rappeler, un sourire entre les nuages, que nous sommes bel et bien en Bretagne.
Promeneurs habitués aux temps maussades, nous nous réfugions - l'expérience vous montrerait que c'est d'une logique implacable - d'abord dans un bistrot, puis dans une librairie, puis dans un autre bistrot.
On éprouve toujours un certain plaisir à ramener de ses voyages un livre qui, une fois rangé à sa place (qu'il trouvera sans peine, soyons-en sûrs) dans la bibliothèque, conservera cependant une sorte d'éclat qui le distinguera des autres et mettra en route notre souvenir. Seul le choix de l'ouvrage peut parfois poser quelque problème. La pluie aidant - car elle avait redoublé - et grâce aux rayons honnêtement pourvus de cette belle librairie de province, je pus hésiter (même à sortir les mains vides) avant de m'arrêter sur le dernier en date des écrits de Jean-Claude Pirotte, comme on sait l'un de mes auteurs de chevet (et d'ailleurs). Pas la peine donc de l'ouvrir : il me plaira.
Entre-temps, l'averse s'était faite bruine, nous offrant donc un passage vers un bar sympathique aux allures de chalet. L'avenante serveuse ayant pris les commandes, et avant même qu'elle ne dépose devant nous les verres remplis d'un liquide brunâtre surmonté d'un col beige (la tête n'y était pas), chacun sort de sa poche sa récente acquisition.
La mienne, ouverte au hasard et à la page 38 : "Tu te souviens du logement que j'occupais à Lorient, près du ciel dans le voisinage agité des mouettes". Décidément, j'avais fait le bon choix.
J'ai renoué avec ma vieille habitude d'emmener en vacances un livre au moins emprunté en bibliothèque. Je me souviens avoir emporté sur l'Île d'Oléron Collection de sable d'Italo Calvino. Le titre n'avait pas été choisi au hasard et il revint sur les rayonnages de la bibliothèque de la rue Jacques Bingen garni de quelques grains ramassés au gré du vent qui avait soufflé sur La Cotinière.
Douze ans plus tard, me voici de nouveau sur une île, sans pont celle-ci, avec dans mes bagages Paris-Athènes de Vassilis Alexakis, que j'ai emprunté quelques jours auparavant à la bibliothèque de la rue du Commandant Schloesing et que je n'ai pas encore eu le temps de lire. Il y a longtemps que je voulais lire cet auteur et cette fois la suggestion d'une amie grecque m'y a décidé.
J'ai eu tôt fait d'achever le petit livre de Pirotte acheté à Lorient et je suis passé, dès le lendemain de mon arrivée en terre insulaire, à celui d'Alexakis. Je n'ai pas lu très vite, par bribes, quelques paragraphes après le café ou avant l'apéro.
La page où je me suis arrêté, ma lecture interrompue par la visite d'un ange, porte : "Je peux mentionner tous les endroits où j'ai eu par la suite le vertige : sur le pont du Gard, à la grotte de l'Apothicairerie de Belle-Île, sur un phare de l'Île de Groix...". Là, le sourire m'est venu aux lèvres. Il n'allait pas partir de sitôt.
... servent à nous faire des clins d'œil.
C'est bien connu.
Aller
Dans les rues de Lorient, en ce jour de départ, la pluie s'en donne à cœur joie pour nous saluer et nous rappeler, un sourire entre les nuages, que nous sommes bel et bien en Bretagne.
Promeneurs habitués aux temps maussades, nous nous réfugions - l'expérience vous montrerait que c'est d'une logique implacable - d'abord dans un bistrot, puis dans une librairie, puis dans un autre bistrot.
On éprouve toujours un certain plaisir à ramener de ses voyages un livre qui, une fois rangé à sa place (qu'il trouvera sans peine, soyons-en sûrs) dans la bibliothèque, conservera cependant une sorte d'éclat qui le distinguera des autres et mettra en route notre souvenir. Seul le choix de l'ouvrage peut parfois poser quelque problème. La pluie aidant - car elle avait redoublé - et grâce aux rayons honnêtement pourvus de cette belle librairie de province, je pus hésiter (même à sortir les mains vides) avant de m'arrêter sur le dernier en date des écrits de Jean-Claude Pirotte, comme on sait l'un de mes auteurs de chevet (et d'ailleurs). Pas la peine donc de l'ouvrir : il me plaira.
Entre-temps, l'averse s'était faite bruine, nous offrant donc un passage vers un bar sympathique aux allures de chalet. L'avenante serveuse ayant pris les commandes, et avant même qu'elle ne dépose devant nous les verres remplis d'un liquide brunâtre surmonté d'un col beige (la tête n'y était pas), chacun sort de sa poche sa récente acquisition.
La mienne, ouverte au hasard et à la page 38 : "Tu te souviens du logement que j'occupais à Lorient, près du ciel dans le voisinage agité des mouettes". Décidément, j'avais fait le bon choix.
Retour
J'ai renoué avec ma vieille habitude d'emmener en vacances un livre au moins emprunté en bibliothèque. Je me souviens avoir emporté sur l'Île d'Oléron Collection de sable d'Italo Calvino. Le titre n'avait pas été choisi au hasard et il revint sur les rayonnages de la bibliothèque de la rue Jacques Bingen garni de quelques grains ramassés au gré du vent qui avait soufflé sur La Cotinière.
Douze ans plus tard, me voici de nouveau sur une île, sans pont celle-ci, avec dans mes bagages Paris-Athènes de Vassilis Alexakis, que j'ai emprunté quelques jours auparavant à la bibliothèque de la rue du Commandant Schloesing et que je n'ai pas encore eu le temps de lire. Il y a longtemps que je voulais lire cet auteur et cette fois la suggestion d'une amie grecque m'y a décidé.
J'ai eu tôt fait d'achever le petit livre de Pirotte acheté à Lorient et je suis passé, dès le lendemain de mon arrivée en terre insulaire, à celui d'Alexakis. Je n'ai pas lu très vite, par bribes, quelques paragraphes après le café ou avant l'apéro.
La page où je me suis arrêté, ma lecture interrompue par la visite d'un ange, porte : "Je peux mentionner tous les endroits où j'ai eu par la suite le vertige : sur le pont du Gard, à la grotte de l'Apothicairerie de Belle-Île, sur un phare de l'Île de Groix...". Là, le sourire m'est venu aux lèvres. Il n'allait pas partir de sitôt.
15 juillet 2003
Après avoir fait sauter les plombs puis laissé joyeusement déborder la cafetière, je crois qu'une seule décision s'impose : prendre un peu de vacances.
C'est précisément ce que souhaitais annoncer.
Bon courage aux blogueurs qui restent consciencieusement devant leur écran (ou derrière) alors qu'ils seraient si bien sur une plage.
N'est-ce pas ?
Constat clinique (mais celui-là, il est facile) : Je suis obligé de me relire attentivement (d'un œil, l'autre s'est déjà rendormi) pour ne pas laisser les dix fautes de frappe que je fais à chaque ligne. Besoin de vacances donc, ou simplement de sommeil.
Puisqu'il n'y avait qu'à faire quelques pas et regarder en l'air, et que de toute façon le boucan prévisible m'aurait sans doute empêché de travailler, je suis allé voir le feu d'artifice.
C'est le deuxième que je vois de près, comme ça, à Paris. Les autres années, en général, j'étais ailleurs ou je m'en foutais. Quand j'habitais en presque-banlieue sud, c'était amusant, je voyais le feu d'artifice du Trocadéro en reflet dans un immeuble en verre ; en revanche, j'avais une vue directe sur un autre, plus petit, au-delà du périph'.
En fond sonore, ce soir (enfin, fond sonore, allez raconter ça à mes oreilles, qui traînaient près des enceintes), des chansons sur Paris. J'étais content d'entendre s'enchaîner Il est cinq heures, Paris s'éveille et Le Poinçonneur des Lilas mais, à mon goût, il en manquait au moins deux :
Cela dit, je ne voudrais pas casser l'ambiance (il y en avait peu, d'ailleurs).
C'est le deuxième que je vois de près, comme ça, à Paris. Les autres années, en général, j'étais ailleurs ou je m'en foutais. Quand j'habitais en presque-banlieue sud, c'était amusant, je voyais le feu d'artifice du Trocadéro en reflet dans un immeuble en verre ; en revanche, j'avais une vue directe sur un autre, plus petit, au-delà du périph'.
En fond sonore, ce soir (enfin, fond sonore, allez raconter ça à mes oreilles, qui traînaient près des enceintes), des chansons sur Paris. J'étais content d'entendre s'enchaîner Il est cinq heures, Paris s'éveille et Le Poinçonneur des Lilas mais, à mon goût, il en manquait au moins deux :
L'accordéon désaccordé
Les accords d'l'accordéon désaccordé du beau Léon S'accordent au diapason du tourbillon des corps et des cœurs amoureux Et l'cordon langoureux de leur mélancolie Relie mon vague à l'âme au charme disparu des rues du vieux Paris Où sont tous les cam'lots, les princes de la gouaille Les champions du bagout, les grands bonimenteurs Les tarzans-la-houppette brillantinés de frais Qu'accrochaient leurs bijoux de pacotille au cou des midinettes en bigoudis Tous les p'tits ouistitis des joueurs de Barbarie qui tiraient sur les chaînes Jongleurs et funambules qui volaient dans les plumes des chanteuses à rengaines Fréhel et la Damia, charmeuses de cobras qui vous saignaient le cœur avec les trémolos du malheur dans la voix Les accords d'l'accordéon désaccordé du beau Léon me collent à fleur de peau des vagues de langueur, des nappes de frissons et l'cordon langoureux d'leur mélancolie marie mon vague à l'âme à celui de Paname qu'on aime et qu'on oublie Envolés les bougnats, café-bois-et-charbon les flambeurs de java soignant leurs peines de cœur au Martini-Picon les sifflets des poulbots qui fusaient de la place quand les filles à marlou valsaient la chaloupée l'été à la terrasse des caboulots Où sont passés les fous rires et tous les mots doux des amants de la Seine qu'étrennaient leur bonheur des quais de l'Isle Saint-Louis à Notre-Dame en fleurs Dans quel nid haut-perché du paradis des photographes se cachent les p'tits moineaux Du Paris de Doisneau chantés par la môme Piaf Les accords d'l'accordéon désaccordé du beau Léon me filent à fleur de peau des nappes de langueur, des vagues de frissons et dans c'vieux décor illuminé par les tubes au néon je noie mon mal d'amour dans les bras de Paname encerclé par les tours Mais qu'est-c' qu'y t'ont pas fait, mon Paris, ma canaille, tous ces démolisseurs Qu'ont un pavé dans l'cœur et des s'melles en béton Par où s'est envolé l'esprit des ritournelles s'évadant des ruelles Et du pavé des cours sous l'aile des hirondelles du faubourg T'as l'air d'un nouveau riche qu'a honte de son passé et qui jette la photo Déchirée de son âme par-dessus les périph' J't'abandonne aux touristes, aux branleurs de Tour Eiffel Et j'retourne en banlieue demander au bon dieu de faire la courte échelle Aux pianistes à bretelle souriant aux étoiles Que la boule de cristal renvoie du haut du ciel Sur les p'tits amoureux qui tournent autour des bals (Jacques Higelin) |
Paris la nuit (Ronde de nuit)
Au cœur de la ville endormie Reposent des millions d'gens soumis Personne d'autre pour hurler la nuit Que l'vieux clochard sous l'pont Marie Dans les rues y'a plus qu'des matons Tous les apaches sont en prison Tout est si calme qu'ca sent l'pourri Paris va crever d'ennui L'baron qui règne à la mairie Veut qu'tout l'monde aille au lit Sans bruit Les lits qui grincent sont interdits D'ronfler c'est toléré...merci!! Allons enfants de la patrie Contre nous de la tyrannie Dont nous abreuve ce bouffon Élu par de sinistres cons (*) Paris se meurt aujourd'hui De s'être donnée à un bandit Un salaud qui lui a pris Ses nuits blanches Paris la nuitc'est fini Paris va crever d'ennui Paris se meurt rendez lui Ses nuits blanches (La Mano Negra) (*) Une précision tout de même : cette chanson qui a accompagné quelques années de ma jeunesse (mais ce n'est pas là le sujet) a été écrite alors que Paris avait pour maire un type - le bouffon de la chanson - qui aujourd'hui se prélasse dans un grand jardin les jours de fête nationale. Son successeur, si l'on excepte l'interlude animé par un escroc notoire, a tenté l'an dernier de redonner, au moins symboliquement, une nuit blanche à Paris. Il reste cependant beaucoup à faire.
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Cela dit, je ne voudrais pas casser l'ambiance (il y en avait peu, d'ailleurs).
14 juillet 2003
Mauvaise nouvelle d'une étoile
Ma vie avec internet est jalonnée déjà de quelques effondrements. Quand je retourne sur un site, je ne sais plus à quoi m'attendre. Je viens d'apprendre la mort, il y a trois mois, d'un écrivain que j'avais découvert et apprécié en décembre/janvier dernier, au moment où je me suis mis à écrire ici. Mylène Koziel n'avait pas 28 ans. Allez voir son site et vous comprendrez peut-être pourquoi je suis triste.
Ma vie avec internet est jalonnée déjà de quelques effondrements. Quand je retourne sur un site, je ne sais plus à quoi m'attendre. Je viens d'apprendre la mort, il y a trois mois, d'un écrivain que j'avais découvert et apprécié en décembre/janvier dernier, au moment où je me suis mis à écrire ici. Mylène Koziel n'avait pas 28 ans. Allez voir son site et vous comprendrez peut-être pourquoi je suis triste.
Fête nationale, mes choses !
Il y en a bien un qui a compris ce que ce jour, tel qu'on a pris l'habitude de le fêter, m'inspire :
Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.
(Georges Brassens)
Pourtant, je comprends que ce genre de démonstration ait pu, à certains moments
de notre histoire, être une fête, dont on n'aurait pas voulu être privé :
Un beau matin de juillet, le réveil
A sonné dès le lever du soleil
Et j'ai dit à ma poupée: faut te s'couer
C'est aujourd'hui qu'il passe
On arrive sur le boulevard sans retard
Pour voir défiler le roi d'Zanzibar
Mais sur-le-champ on est r'foulés par les agents
Alors j'ai dit
On n'est pas là pour se faire engueuler
On est là pour voir le défilé
On n'est pas là pour se faire piétiner
On est là pour voir le défilé
Si tout le monde était resté chez soi
Ça f'rait du tort à la République
Laissez-nous donc qu'on le regarde
Sinon plus tard quand la reine reviendra
Ma parole, nous on r'viendra pas
(Boris Vian)
La fête retrouvera sa raison d'être, elle sera vraiment nationale, de nouveau, quand nous aurons retrouvé la voie des 14 juillet, des 4 août et des 6 octobre. Ce n'est plus de Versailles mais de l'Élysée, de Matignon et de la Bourse qu'il faudra ramener "le boulanger, la boulangère et le petit mitron". Ce n'est plus au Louvre qu'il faudra l'amener mais en place de Grève.
Alors, on pourra ressortir les lampions.
Amis, restons toujours unis (bis)
Ne craignons pas nos ennemis (bis)
S'ils vien'nt nous attaquer
Nous les ferons sauter.
Dansons la Carmagnole
Vive le son, Vive le son
Dansons la Carmagnole
Vive le son du canon.
Il y en a bien un qui a compris ce que ce jour, tel qu'on a pris l'habitude de le fêter, m'inspire :
Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre du doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.
(Georges Brassens)
Voire, de façon plus générale et radicale :
J' peux pas encaisser les drapeaux,
quoique le noir soit le plus beau.
La Marseillaise, même en reggae,
Ça m'a toujours fait dégueuler.
Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
(Renaud)
J' peux pas encaisser les drapeaux,
quoique le noir soit le plus beau.
La Marseillaise, même en reggae,
Ça m'a toujours fait dégueuler.
Les marches militaires, ça m' déglingue
Et votr' République, moi j' la tringle,
Mais bordel ! Où c'est qu' j'ai mis mon flingue ?
(Renaud)
Pourtant, je comprends que ce genre de démonstration ait pu, à certains moments
de notre histoire, être une fête, dont on n'aurait pas voulu être privé :
Un beau matin de juillet, le réveil
A sonné dès le lever du soleil
Et j'ai dit à ma poupée: faut te s'couer
C'est aujourd'hui qu'il passe
On arrive sur le boulevard sans retard
Pour voir défiler le roi d'Zanzibar
Mais sur-le-champ on est r'foulés par les agents
Alors j'ai dit
On n'est pas là pour se faire engueuler
On est là pour voir le défilé
On n'est pas là pour se faire piétiner
On est là pour voir le défilé
Si tout le monde était resté chez soi
Ça f'rait du tort à la République
Laissez-nous donc qu'on le regarde
Sinon plus tard quand la reine reviendra
Ma parole, nous on r'viendra pas
(Boris Vian)
La fête retrouvera sa raison d'être, elle sera vraiment nationale, de nouveau, quand nous aurons retrouvé la voie des 14 juillet, des 4 août et des 6 octobre. Ce n'est plus de Versailles mais de l'Élysée, de Matignon et de la Bourse qu'il faudra ramener "le boulanger, la boulangère et le petit mitron". Ce n'est plus au Louvre qu'il faudra l'amener mais en place de Grève.
Alors, on pourra ressortir les lampions.
Amis, restons toujours unis (bis)
Ne craignons pas nos ennemis (bis)
S'ils vien'nt nous attaquer
Nous les ferons sauter.
Dansons la Carmagnole
Vive le son, Vive le son
Dansons la Carmagnole
Vive le son du canon.
11 juillet 2003
05 juillet 2003
02 juillet 2003
Monsieur Bricolage
Depuis quelques jours, j'ai entrepris de concocter quelques pages annexes à ce blog. J'ai donc emprunté de nouveau, auprès de l'une de mes bibliothèques municipales préférées, un petit volume intitulé HTML4 pour les Nuls (puisqu'ils n'avaient pas Internet pour les cons, ni La Page web pour les manchots), cet opuscule qui m'avait déjà fait passé de belles soirées en mars dernier - même si les résultats n'ont pas été immédiatement flagrants.
Avec l'habileté du bricoleur résigné à s'écraser les doigts à grands coups de marteau, je tâtonne, tâtonne, tâtonne encore et voilà que mon navigateur - le pauvre, il va se choper un putain de mal de mer d'ici peu - m'affiche de beaux aplats rouge vif en lieu et place de tout sauf ça. Il me gonfle, le navigateur, même si je sais que ce n'est pas de sa faute.
Quand j'aurai fait mes balises, vous pourrez donc voler de lien en lien comme Tarzan etc.
Tout ça parlera de musique surtout, et du reste un peu.
Depuis quelques jours, j'ai entrepris de concocter quelques pages annexes à ce blog. J'ai donc emprunté de nouveau, auprès de l'une de mes bibliothèques municipales préférées, un petit volume intitulé HTML4 pour les Nuls (puisqu'ils n'avaient pas Internet pour les cons, ni La Page web pour les manchots), cet opuscule qui m'avait déjà fait passé de belles soirées en mars dernier - même si les résultats n'ont pas été immédiatement flagrants.
Avec l'habileté du bricoleur résigné à s'écraser les doigts à grands coups de marteau, je tâtonne, tâtonne, tâtonne encore et voilà que mon navigateur - le pauvre, il va se choper un putain de mal de mer d'ici peu - m'affiche de beaux aplats rouge vif en lieu et place de tout sauf ça. Il me gonfle, le navigateur, même si je sais que ce n'est pas de sa faute.
Quand j'aurai fait mes balises, vous pourrez donc voler de lien en lien comme Tarzan etc.
Tout ça parlera de musique surtout, et du reste un peu.