17 avril 2003

Soyons diplomates jusqu'au bout
Asa a raison d'inciter à la diffusion de cet intéressant entretien avec Noam Chomsky, qui éclaire bien certains points importants concernant la guerre en cours. Comme toujours, l'usage de la force se fait non seulement aux dépens et au mépris des populations, mais aussi aux dépens et au mépris du sens des mots. C'est pourquoi les précisions de Chomsky (qui est un éminent linguiste) quant à ce que l'on nomme aujourd'hui la "diplomatie" me semblent très utiles.

Cette mise au point aussi me paraît importante : "Il existe maintenant une pléiade d'ouvrages tentant d'expliquer pourquoi la France, l'Allemagne, la soi-disant « vieille Europe », la Turquie et ceux qui refusent de céder aux pressions américaines tentent de déstabiliser les Etats-Unis. Ces donneurs de leçon ne peuvent concevoir que ces pays agissent de la sorte parce qu'ils croient en une démocratie où les gouvernements doivent écouter leur population lorsqu'une large majorité exprime une opinion. C'est du mépris réel pour la démocratie, comme ce qui est arrivé aux Nations Unies est une marque de mépris total du système international."
J'ai souvent trouvé intelligent le blog de Mangeclous mais, depuis quelques semaines, il se contentait d'aligner des coupures de presse électronique justifiant la guerre, ce qui ne relève pas d'un esprit critique bien mesuré. En voici une qui, je crois, se passe de commentaire. Je me permets quand même de souligner cette phrase, dont on fera ce qu'on voudra : "Il faut du courage à un homme d'Etat pour imposer des convictions légitimes face à une opinion aveuglée".

Les "pacifistes" hétéroclites n'ont pas manqué d'être traités, une fois encore, de "Munichois" ("L'union sacrée de John Lennon et Neville Chamberlain", encore un article du Figaro cité par Mangeclous). Mais ça, on a l'habitude.
Allons plus loin. On a reproché (après coup, il va sans dire) aux partisans de la paix "à tout prix" en 1938 de ne pas voir les desseins d'Hitler et qu'il ne se contenterait pas de la seule annexion des Sudètes. On ferait bien aujourd'hui d'être attentif aux manoeuvres d'un certain Bush, qui semble ne pas vouloir se contenter d'occuper l'Irak.

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