28 juin 2003

Patience pour les jours d'été
Je suis "en train" d'écrire plusieurs petites choses, dont plusieurs pour ici.
Je me suis diverti pendant ce temps avec le retour du Jeopardix chez Bidibi. Un dialogue en a résulté, qui a atterri sur le seuil, comme au bon vieux temps.

21 juin 2003

Rétrospective

2003 : Découverte du blog, sans incidence musicale jusqu'à présent.
2002 : Année de transition ? Mi rock-mi classique.
2001 : Premier festival rock : découverte des Pretty Things. Rencontres avec Philippe Schoeller et Philippe Manoury.
2000 : Retour à Paris. En février, mon emménagement coïncide avec le festival de musique contemporaine "Présences". En juin, pour la première fois, la musique devient mon gagne-pain
1999 : Exil. La musique est mon seul soutien.
1998 : Fin d'une époque : mort de "mon" journal. Début d'une vie de SDF de la critique.
1997 : Ceux qui m'hébergent doivent régulièrement supporter la 3e Symphonie de Bruckner au réveil.
1996 : La musique me fait voyager : la Suisse, plus tard la Finlande.
1995 : Premiers articles sur la musique. Premier festival classique.
1994 : Happé par la musique. Sans ça...
1993 : Mort de mon père et de Frank Zappa.
1992 : Le rêve réalisé : Emerson, Lake & Palmer en concert à l'Elysée-Montmartre.
1991 : Le 8 mars sera le premier concert (Jean-François Heisser jouant la Sonate pour piano de Paul Dukas au Châtelet) de ma période boulimique, aujourd'hui terminée (provisoirement ou pas). Depuis, quelques milliers d'heures de concert se sont précipitées vers mes yeux et mes oreilles.
1990 : Premier concert pop : Phil Collins à Bercy. Premier concert classique : Myung-Whun Chung dirige Ravel et Moussorgski à l'Opéra-Bastille, le jour de la fête de la musique (et accessoirement le jour de l'épreuve de maths du bac). Autre souvenir : concert de Jean-Michel Jarre à La Défense (14 juillet) - moins pour les images de poissons venant se découper sur les arêtes des tours de verre que parce que c'est l'un des derniers grands moments vécus avec mon père. En octobre, mort de Leonard Bernstein.
1989 : Grève à Radio France. J'avale le programme Hector, diffusé en boucle.
1988 : Achat d'une platine CD de marque coréenne, qui aura la vie dure, la pauvrette, remplacée définitivement le 31 décembre 2001. Premier CD, pour aller avec : Selling England by the pound de Genesis.
1987 : Je me couche tôt en écoutant Genesis et m'endort vers 22h. Le matin, je me réveille à 3h : France Infos diffuse alors un bon programme musical.
1986 : Achat d'une vraie chaîne hi-fi. Séjour en Allemagne. J'en ramène deux albums d'Emerson, Lake & Palmer (Tarkus et Trilogy).
1985 : Redécouverte d'un vieux disque qui craque : Pictures at an exhibition d'Emerson, Lake & Palmer, donné jadis à mon frère par notre oncle.
1984 : Mama et Home by the sea de Genesis rythment mes trajets en car vers et depuis le collège.
1983 : Je danse sur Let's Dance de Bowie - c'est fait pour.
1982 : Premiers 45t pop, notamment Sweet Dreams d'Eurythmics.
1981 : J'ai un oncle musicien qui vit au milieu des amplis et des claviers.
1980 : Je chante Anne Sylvestre avec mon école - et fait aussitôt mes adieux au show-business.
1979 : Samedi matin avec Papa : je découvre donc Fip, Cerrone, Erik Satie...
1978 : Les souvenirs d'alors doivent s'apparenter à quelques chansons (Brassens, Bashung, Brel, Ferré...). Pendant longtemps, mes vacances pourraient se résumer à un autoradio et une carte routière.
1977 : J'ai un bel électrophone (pour écouter les disques du "Petit Ménestrel") et une radio logée dans une boîte à cigares.
1976 : Aucun souvenir musical de cette époque.
1975 : Dans mon HLM, le rap n'existe pas encore.
1974 : Musicalement, c'est plutôt une bonne année, non ?
Liens-dédicaces
Julien s'est, semble-t-il, proposé d'enrichir cette journée en "bloguant sa musique". Ses mots sont souvent musique eux-mêmes, ouvrant sur quelque "pays des malices" dont l'horizon lui donne le secret.
Quant à Leeloo, qui dit "écouter de tout" (mais qui surtout, je crois, écoute tout le monde), elle va bien nous en dire un peu plus, cette fois.

Deux blogueurs qui ne participent pas à l'opération mettent en exergue à leurs posts l'environnement musical du moment. J'ai commencé à m'intéresser sérieusement à Bidibi Jones quand elle a déclaré écrire en écoutant "Cinema Show" de Genesis. Quant à Martial, il a des goûts qui pourraient le faire qualifier de "vieux copain". Ce sont mes amis en musique.
Variations sur Temporel
dans le cadre de

Ce n'est pas en improvisant aujourd'hui que j'arriverai à grand'chose. La musique a occupé et, je crois, occupe toujours une place et un temps (A Time and a Place si on veut) importants dans ma vie. Je n'en suis plus à laisser la radio la nuit me réveiller au moindre accord connu pour me laisser une heure plus tard les cernes aux yeux, accoudé heureux dans mon lit. Je l'ai fait pourtant, mais il faut croire que je viellis, m'embourgeoise et m'assagit. La musique a toujours valu pour moi en tant que découverte permanente mais aussi comme occasion de retrouvailles. Combien de fois me suis-je pris à l'avance de vertige à la seule idée d'entendre telle oeuvre par tel interprète, de découvrir une nouvelle création, de revivre une émotion inoubliable ? Assis face à un grand orchestre ou trépignant devant des enragés du rock, captivé par une sonate ou un solo de guitare dans l'obscurité d'une soirée partagée ou non, la musique a toujours eu le pouvoir de me fasciner. De la musique partout, toujours. Aussi, la fête de la musique aurait pu me paraître ridicule, une journée d'abondance pour un an d'indigence. Et pourtant, depuis ce 21 juin 1990 où la fête m'a fait quitter précipitamment les salles d'examen pour être à temps à l'Opéra-Bastille, je ne saurais en médire. C'est quand même ce jour-là que j'ai compris à quoi servait un chef d'orchestre. Le 21 juin n'est pas toujours pour moi plus festif que le 20 ou le 22. Mais s'il peut faire naître chez d'autres ce qu'il a fait naître chez moi, c'est qu'il s'agit d'une belle fête. Je serai ce soir dans un petit bar près de la place de la République. On entendra "au loin" les basses grondantes des vedettes acueillies sur une vaste scène par un marchand de pastis. Mais j'écouterai des amis jouer - mal sans doute - au bord du zinc où je siroterai quelques bières. De quoi me fabriquer des souvenirs.

19 juin 2003

Et comme ça, c'est clair ?

Attention les yeux... et les oreilles !
Samedi, je blogue ma musique.
Nouvelles de la voie Z (comme Zorglub)
Ce matin*, j'ai quitté Paris.
Je me suis évadé en empruntant un DRAP.
J'aurais mieux fait d'rester au plume.

* Ce matin, c'était hier, je sais. Ce con de Noos, y m'empêche de m'connecter. J'vais pas flinguer mon octosyllabe pour sa gueule.

16 juin 2003

14 juin 2003

Service minimum (pour Jean-Pierre R.)
"Nous avons une situation économique
Qui fait que chaque jour de
Grève est un problème
Grave pour vous."

(Jean-Pierre R.)


Renault au boulot
On ne peut pas crier
on ne peut pas tomber plus bas.

Renault au boulot !

Misérable slogan hurlé sur les Champs-Élysées
en toute sécurité.
Renault au boulot !
La France aux Français !
Cris tricolores
cris de peur bleue
de terreur blanche
de honte rouge refoulée.
Renault au boulot !
ouvriers à la chaîne
chômeurs au malheur comme chiens à la niche
mineurs à la misère
gueules noires au grisou
paysans n'importe où !

Et nous entre nous
chez nous
chez eux
chez vous.


Jacques Prévert, 31 mai 1968

Et aussi, de mémoire (pour Bitorigolo)
Quand les boueux sont en grève
C'est les ordures qui protestent.


Jacques Prévert

09 juin 2003

Ce qu'a vu... Temporel
(Le vent d'ouest, on s'en fout.)

08 juin 2003

...the hard way
Et puis, ce Marc, toujours le même, le v'là qu'il écoute du Zappa, période big band anti-Reagan (ca. 1988). C'est bien, ça.
Elvis has just left the building...
Y a des jours... (pour Marc)
Puisque Marc-Martial m'a fait la belle surprise de ressortir un Bill Deraime de derrière les fagots, je me fais un plaisir de lui répondre ici, avec à mon tour une petite complainte.
Mais, d'abord, pour ceuss qui connaissent pas, dont les plus jeunes, Bill Deraime a le mérite, outre d'avoir fréquenté les mêmes contrées que moi, d'être l'un des rares vrais bluesmen français. Le blues, ça se chante avec une vraie langue et Bill en a une. Par exemple,
Babylone, Babylone, Babylone, tu déconnes,
Babylone, Babylone, bientôt t'écraseras plus personne.

Ça vous dit quelque chose ?
Et Faut que j' me tire ailleurs que nous offre l'ami Marc-Martial ?

Moi, ça me fait penser à cette autre merveille :
Y a des jours avec et y a des jours sans
Des jours on fait des claquettes
Et des jours on attend...


Je me souviens plus bien de l'enchaînement des couplets.
Celui qui trouve de qui c'est, eh bien, c'est un mec bien - ou une fille bien, au choix.

07 juin 2003

Je suis comme je suis. Je suis fait comme ça
Et voilà que me reprend ma manie de me jeter sur le premier livre qui traîne. Un livre que souvent je connais bien déjà - ce n'est pas un hasard s'il se trouve là, pas rangé, à portée de main. J'arrête tout et je lis. Pas jusqu'au bout, ce n'est pas nécessaire. Juste de quoi retrouver le plaisir de mots amis et de m'en imprégner de nouveau.
Si ce qu'on lit nous construit, et je le crois volontiers, ce que je mets aidera sans doute à mieux me connaître. Pour mieux me comprendre ?
Le Fidèle absolu
Le seul arbre qu´il connaissait
Sous sa fenêtre florissait.
C´était le rustique absolu,
L´homme d´un seul jardin, pas plus.

Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Coureurs de forêts vierges,
Regardaient, étonnés,
Ce bonhomme enchaîné
A sa tige d´asperge.

Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas
Des forêts luxuriantes,
Des forêts de Bondy,
Des forêts de Gasti-
ne et de Brocéliande ?

Et l´homme répondit
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Au diable ce que j´ai
Juste devant ma porte."

Je n´ai vu qu´un seul arbre, un seul, mais je l´ai vu,
Et je connais par cœur sa ramure touffue,
Et ce tout petit bout de branche me suffit :
Pour connaître une feuille, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de vous pendre haut et court,
Soyez gentil, ne vous pendez pas à mon arbre !

Il n´avait jamais voyagé
Plus loin que l´ombre du clocher.
C´était l´autochtone absolu,
L´homme d´un seul pays, pas plus.

Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Tous les gens du voyage,
Regardaient étonnés
Cet être cantonné
Dans son petit village.

Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas,
Derrière tes montagnes,
Des pays merveilleux,
Des pays de cocagne ?

Et l´homme répondit :
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Au diable ce que j´ai
Juste devant ma porte."

Je n´ai vu qu´un village, un seul, mais je l´ai vu,
Et ses quatre maisons ont su combler ma vue,
Et ce tout petit bout de monde me suffit :
Pour connaître une rue, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de tirer le canon,
Soyez gentil, ne tirez pas sur mon village.

Il n´avait jamais embrassé
Personne que sa fiancée.
C´était le fidèle absolu,
L´homme d´un seul amour, pas plus.
Et les globe-trotters,
Et les explorateurs,
Friands de bagatelle,
Regardaient étonnés
Ce bonhomme enchaîné
A son bout de dentelle.

Bonhomme sais-tu pas
Qu´il existe là-bas
Des beautés par séquelles,
Et qu´on peut sans ennui
Connaître mille nuits
De noces avec elles ?

Et l´homme répondit :
"Je le sais bien, pardi,
Mais le diable m´emporte
Si je m´en vais chercher
Loin d´ici ce que j´ai
Juste devant ma porte."

Je n´ai vu qu´un amour, un seul, mais je l´ai vu,
Et ce grain de beauté a su combler ma vue,
Et ce tout petit bout de Vénus me suffit :
Pour connaître une femme, il faut toute une vie.
Si l´envie vous prenait de courir les jupons,
Soyez gentil, ne courez pas après ma belle.

Georges Brassens
Un peu de musique, un peu d'amour
"Préserver la fraîcheur de l'inédit". C'est à cela sans doute que s'attachent ceux qui osent - parce qu'ils l'aiment - ajouter leur musique, leur coeur aux mots de Brassens, de tous les chanteurs le seul qui toujours arrive à me faire pleurer. Et je n'ai, hélas, pas la larme facile. On pleure parfois devant la beauté - parce qu'on l'a aperçue, croit-on, un jour évidemment lointain. Et aujourd'hui... Dites ces mots : "ma vie" et retenez vos larmes.
Jad Ayache a ceint de sa musique les mots de Georges Brassens. Isabelle Feuillebois, Stella Vander et Claude Lamany les chantent. Le groupe s'appelle Ad Vitam et c'est merveilleux.

05 juin 2003

Nouvelles de la voie de moi
Elle écrit. Un peu.
Nouvelles de la voix de son maître
Allez donc voir par là, puis revenez ici.
Regardez là-bas, regardez ici.
C'est pareil.
Nouvelles de la voie lactée
Il est des jours où l'on aimerait se perdre dans les étoiles.

02 juin 2003

Des nouvelles de la voie 42
Ce soir, pour rentrer, j'ai pris un KRIN.
KRIN, le RER qui craint.