27 décembre 2003

Oisif migrateur
De telles vacances, il y a quelques mois encore, m'auraient un peu chagriné. Alors que l'oisiveté - mère de tous les vices, peut-être, mais surtout marraine de la plupart de mes années - réclame de longues plages de temps libre, de temps vierge, de temps (et tant) d'imprévoyance, je suis, depuis une semaine, ici et là et encore là puis ici de nouveau. La bougeotte. Quasiment maladive. Malgré tout, je continue à sourire, à jouir de ce qu'on me propose.
Je revois les vieux copains et tombe à pic pour leur remonter le moral (faut-il que je l'ai bien haut...). Du jour au lendemain, j'ai le loisir de me montrer serviable et empressé comme jamais, puis de nouveau fidèle à moi-même, parasite que l'on s'efforce de trouver agréable. Déjeuner sérieux, pique-nique aux éclats de rire sur le coin d'une table, gueuleton de fête puis apéro sans cacahuètes. Routes de campagne et grandes artères. Jour et nuit. Hiver et printemps. Tout y passe et se passe bien. Encore tant à faire. Deux jours à Paris et je repars lundi : la mer, la chaleur au cœur d'une terre fraîche. Et je reviendrai, j'en suis sûr.

22 décembre 2003

9
Je me souviens de Pollux.
Nom de lieu !
J'avais oublié, ou fait semblant, combien m'importent les lieux que je traverse car je ne les traverse jamais par hasard - comme par hasard, à la limite.
Les lieux de ces temps derniers apparaissent donc à côté, dans la colonne de gauche.
J'en profite pour conseiller à ceux qui me suivent, dans le brouillard de mes phrases plus qu'alambiquées ces temps-ci, la lecture de ce chef-d'œuvre (je n'en dis pas plus) qu'est Une nuit au Luxembourg de Remy de Gourmont.
"Mon aventure se déroule devant mes yeux avec une netteté parfaite ; c'est une féerie à laquelle j'assiste toujours ; je suis encore au milieu des lumières, des gestes, des voix... Elle est là. Je n'ai qu'à tourner la tête pour la contempler, je n'ai qu'à me lever pour aller toucher son corps de mes mains et de mes lèvres... Elle est là. Spectateur privilégié, j'ai emporté avec moi la reine du spectacle, témoignage que le spectacle fut une des journées de ma vie réelle. Cette journée fut une nuit, mais une nuit éclairée par un soleil de printemps, et voici qu'elle continue, nuit ou jour, je ne sais... La reine est là. Mais il faut que j'écrive."
Au fait, vous savez quoi ? C'est l'hiver.
Dans trois jours, c'est Noël
Et ça me laisse des impressions très variées.

20 décembre 2003

Un samedi parmi d'autres ?
Tout a l'air normal...

14 décembre 2003

Passage à l'acte II
Ceux que l'on croise dans les rues ne sont pas que des passants. Parmi la foule anonyme (ce soir, je m'offre quelques lieux communs), certaines figures nous sont connues, de loin, de près, figures d'avant-hier ou bien des belles années. Et la rue des Écoles, bien sûr, ne fait pas exception. Seulement, ces familiers ne se manifestent que mus par une intention implacable tout autant qu'imprévisible. Souvent ne sont-ils là, à ce moment, que pour tenir leur rôle - tous allégories du destin, tous emblèmes d'un passé qui s'est finalement accompli - dans la tragédie que sont nos vies. On ne peut y progresser que si les symboles de notre passé font sur la scène de nos dramuscules une apparition qui scelle mieux qu'un long exposé l'inéluctable avance de l'intrigue.

11 décembre 2003

L'ami des temps pluvieux
J'aimais la pluie. Les ciels plombés déversaient leurs torrents sur les foules automnales qui n'avaient pas besoin de ça - et ça me faisait rire, ou pour le moins sourire. D'un pas nonchalant parmi les courses folles d'aigris imperméabilisés, je gagnais un abri ou un non-abri. La pluie ne me surprenait jamais, elle m'accompagnait. Elle ne m'empêchait pas de sortir, elle m'y invitait presque - j'avais pourtant passé l'âge de sauter à pieds joints dans les flaques ou de m'enrhumer bêtement. La pluie allait bien avec Paris, comme l'automne, comme l'hiver et comme, au fond, chacune des saisons.
Pourtant aujourd'hui il pleut et je sens une mélancolie sournoise s'infiltrer en moi.
En même temps, la pluie n'y est peut-être pour rien.

Deux heures plus tard (soit vers 19h30) : Et ben en fait, non... C'est bien toujours la même chose. Il me fallait sans doute m'aérer un peu, au lieu d'attendre, enfermé, demain. Il a suffi que je passe sous le métro aérien, que j'emprunte de petites rues (que j'ai bien sûr remises à leur place), pour retrouver le bonheur simple de la divagation. Comme avant donc, attentif à tout ce qui fait la joie d'une promenade : l'escalier, vide à cette heure, d'une école élémentaire, semblant descendre jusqu'à la rue (quelle invitation à l'école buissonnière !), ces petites scènes domestiques de troisième étage indiscrètement surprises par des fenêtres éclairées mal défendues par de trop fins rideaux, le fatras désuet à l'intérieur des boutiques et des ateliers, le yuppie à cravate large fronçant les sourcils devant son écran et à qui l'on tirerait bien volontiers la langue.
Une bien chouette promenade, pleine d'associations d'idées. Comme devant cette sellerie (oui, par chez moi il y a des selleries), hop, tout d'un coup, ça me vient comme ça :
Et je prends mon vieux ch'val, et j'attrap' ma vieille selle
Et je sell' mon vieux ch'val pour aller chercher ma belle.
(Hein, le Jocker, dis, qu'est-ce t'en pense ?)
La pluie reprend, gentille comme toujours, bruine caressante et insistante qui sait se faire aimer. Allez, je t'aime bien, ma pluie !
"Il peut pleuvoir sur les trottoirs des grands boulevards, moi j'm'en fiche j'ai ma mie auprès de moi"
...enfin presque...

10 décembre 2003

8
Je me souviens des téléphones à cadran.

09 décembre 2003

Un bel air de printemps que distribue l'hiver

08 décembre 2003

7
Je me souviens que, sur la ligne 13, la lumière jaune correspond à la direction d'Asnières-Genevilliers, alors qu'une bleue indique celle de Saint-Denis. À vrai dire, je n'ai aucun mal à m'en souvenir puisque ces lumières de couleur, je les vois tous les jours ou quasiment, sans plus y faire tellement attention. Je me souviens des changements de train à la station "La Fourche". Je me souviens du bar en surface, à l'angle - ou plus exactement à la fourche - des avenues de Clichy et de Saint-Ouen, appelé "La Fourche royale". Je me souviens d'y avoir lu, entre autres, alors qu'il venait d'ouvrir, Palomar d'Italo Calvino, des nouvelles de Dino Buzzati et des textes de Marx.
Kevin Ayers nous parle, braves gens

If I sing something blue
Dedicated to you
Don't believe that I'm sad
Oh no I'm only dreaming

And the taste of your kiss
I remember and miss
But at least now I know
What it's like to have kissed you

And if you feel any pain
In this sleepy refrain
It's only my
Imagination


Voilà. Ça s'appelle "Thank you very much", c'est sur l'album Still Life with Guitar et ça passe en boucle sur ma platine. Comment faire autrement ?
Où mènent les grands écrans
Je suis content, vraiment, d'être allé voir Mystic River de Clint Eastwood, il y a quelque temps. A 22 heures un mardi soir, c'était loin d'être raisonnable. Mais si l'on était toujours raisonnable, qu'adviendrait-il ?
Rien, sans doute.
6
Je me souviens de la gare d'Austerlitz, des trains pour Vierzon et des billets marrons.
Réflexion ?
On ne dira jamais assez combien sont importants les petits tours en province, à nous êtres aimants.

02 décembre 2003

5
Je me souviens d'un chauffeur de bus bourré - et rapide - sur la ligne 26, un soir de beaujolais, en 1990.

01 décembre 2003

Diversion
Si vous avez du temps, du goût et Real Player, allez donc voir là-bas.
Si, en plus, vous avez l'adéhessèle ou un truc dans le genre, c'est encore mieux ici.