29 juillet 2003

Vert pomme
La dernière entrée d'Alain sur son blog vient de me rappeler que j'avais pensé à écrire ici quelque chose de similaire.
Chaque été, je passe faire un petit tour dans la maison familale, temporairement vidée de ses habitantes mais toujours encombrée, entre autres, de mes souvenirs d'enfance. Le prétexte, généralement, est de rafraîchir quelque peu la coupe du gazon (autant dire tailler rasibus le trèfle et les marguerites - à défaut de les effeuiller). L'occasion peut m'être fournie par l'invitation du seul ami d'enfance qui me reste sur la région ; c'était le cas ce week-end.
Mais je sacrifie volontiers à ce rituel pour une autre raison. Il y a là-bas quelques disques que je n'ai pas remplacés. Il en est ainsi de ma réserve personnelle de vinyls que, faute de place, je n'ai pas amenée à Paris. Chaque année, je réécoute l'unique mais bel album d'Emerson, Lake & Powell ainsi qu'Undercover des Rolling Stones ; de même, j'extraie, selon l'inspiration, un exemplaire de ma collec' presque complète de Genesis.
Je me replonge aussi régulièrement dans la discothèque de mes parents, où beaucoup de disques ont une valeur sentimentale, ou plus exactement mémorielle : souvenirs d'après-midi d'hiver, de vacances en bord de mer et des longues routes qui y menaient. Se retrouvent là des choses de qualité très diverse : musiques de film d'Ennio Morricone, chansons futiles de Marie-Paule Belle, sambas de Baden Powell, Changez tout de Michel Jonasz ou encore ces petits joyaux que sont certaines compositions de Philippe Chatel.
Hier, pour la première fois depuis bien longtemps, j'ai remis sur la platine Continental Edison de mon père, presque aussi vieille que moi et qui désormais toune un peu plus vite qu'elle ne devrait, ce disque vert pomme qui me fascinait tant, enfant. Come together... C'est ce que j'aurais aussi bien pu lancer à mes souvenirs.

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