Variations sur Temporel
dans le cadre de
Ce n'est pas en improvisant aujourd'hui que j'arriverai à grand'chose. La musique a occupé et, je crois, occupe toujours une place et un temps (A Time and a Place si on veut) importants dans ma vie. Je n'en suis plus à laisser la radio la nuit me réveiller au moindre accord connu pour me laisser une heure plus tard les cernes aux yeux, accoudé heureux dans mon lit. Je l'ai fait pourtant, mais il faut croire que je viellis, m'embourgeoise et m'assagit. La musique a toujours valu pour moi en tant que découverte permanente mais aussi comme occasion de retrouvailles. Combien de fois me suis-je pris à l'avance de vertige à la seule idée d'entendre telle oeuvre par tel interprète, de découvrir une nouvelle création, de revivre une émotion inoubliable ? Assis face à un grand orchestre ou trépignant devant des enragés du rock, captivé par une sonate ou un solo de guitare dans l'obscurité d'une soirée partagée ou non, la musique a toujours eu le pouvoir de me fasciner. De la musique partout, toujours. Aussi, la fête de la musique aurait pu me paraître ridicule, une journée d'abondance pour un an d'indigence. Et pourtant, depuis ce 21 juin 1990 où la fête m'a fait quitter précipitamment les salles d'examen pour être à temps à l'Opéra-Bastille, je ne saurais en médire. C'est quand même ce jour-là que j'ai compris à quoi servait un chef d'orchestre. Le 21 juin n'est pas toujours pour moi plus festif que le 20 ou le 22. Mais s'il peut faire naître chez d'autres ce qu'il a fait naître chez moi, c'est qu'il s'agit d'une belle fête. Je serai ce soir dans un petit bar près de la place de la République. On entendra "au loin" les basses grondantes des vedettes acueillies sur une vaste scène par un marchand de pastis. Mais j'écouterai des amis jouer - mal sans doute - au bord du zinc où je siroterai quelques bières. De quoi me fabriquer des souvenirs.
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