30 octobre 2003

Il faut bien traverser les déserts...
Je reportais l'expérience au lendemain, puis de semaine en semaine depuis assez longtemps déjà. J e m'y suis remis hier. Je ne peux pas dire cependant que mon tour des blogs m'ait tenu en haleine comme c'était le cas auparavant. D'abord parce que je n'avais pas cette excitation, mains tremblantes et les yeux pétillants, de l'enfant qui découvre un nouveau jouet (un nouveau jeu parfois...). Ensuite parce que le spectacle n'est pas toujours beau à voir. Certains sont partis sans laisser d'adresse - et mes liens pointent alors sur des cratères. D'autres ont tout laissé en plan. Leur blog ressemble un peu à ces maisons de juin 40, où, sur la table, le café s'est refroidi dans les tasses.
Et même ceux qui sont là hésitent. Des petits signes de temps en temps. Coucou, je reviens, je vais revenir, pas encore, revenez plus tard, je dors encore, j'ai envie, en fait non etc. C'est les grandes vacances perpétuelles. Le blog buissonnier, mais sans buisson. Sans personne, sans rien. Je sais, ce n'est pas plus beau chez moi. J'ai arrêté de construire une page de liens quand j'ai vu que je faisais fuir tout le monde.
S'il ne s'agissait de blog, ce serait terrible quand même. Imaginez : vous frappez à la porte d'un ami, récent certes, mais à qui vous devez de bons moments. Personne. Le voisin, un inconnu avec qui vous aimiez boire un coup, le soir, en rentrant de vos affaires : parti. Plus rien. Vous marchez, vous descendez cette rue [et soyez sûrs que moi je la vois bien cette rue, je ne l'invente pas] que vous connaissez par cœur pour l'avoir parcourue souvent en oubliant qu'elle était sous vos pieds. Au bout, une lumière accueillante, le sourire vous reprend. Et là, devine : personne ! nib ! De la lumière, mais l'éphéméride parle d'un mois ancien.
Mais si un jour vous voyez les fenêtres s'ouvrir et un visage qui vous dit simplement "alors, ça va ?", cela suffira pour être heureux.

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